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Les noctambules acharnés prennent des risques et se livrent à des calculs de probabilité Les Libanais se terrent tous les quatre soirs de peur d’un nouvel attentat

Après la série d’attentats qui a frappé les régions de Jdeidé, Kaslik et Sad el-Bauchrieh, les Libanais vivent dans l’angoisse de la poursuite de la série noire, se livrant à des calculs de probabilité qui les portent à se terrer chez eux de nuit tous les quatre jours, rapporte un journaliste de l’AFP. « Madame, s’il vous plaît, ne sortez pas ce soir, c’est le quatrième jour », lance un chauffeur de taxi à une touriste occidentale éberluée qui venait de débarquer à l’aéroport de Beyrouth. Les trois attentats, qui ont tous eu lieu de nuit et fait 3 morts au total, ont débuté le 19 mars et se sont succédé ensuite à quatre jours d’intervalle. Depuis, les noctambules rythment leurs sorties en fonction de ce calendrier. Mercredi soir était ainsi une date « fatidique » et seule une poignée de clients étaient attablés au restaurant Mayrig, dans le quartier d’Achrafieh, alors que d’ordinaire, il faut réserver à l’avance. Des tracts anonymes avaient été lancés dans les rues, durant la journée, affirmant que « ce soir, ce sera le tour d’Achrafieh ». « Samedi soir, nous étions entièrement réservés, presque tout le monde a décommandé avant même que la bombe n’explose dans la zone industrielle de Sad el-Bauchrieh, au nord de Beyrouth », affirme un serveur. Figés devant leurs écrans de télévision depuis l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri, les Libanais renouent avec les images d’horreur et les thèses du « complot » qui ont été leur pain quotidien pendant les années de guerre civile. Depuis ces attentats, Washington a appelé les autorités libanaises à « exercer leurs responsabilités envers le peuple libanais en identifiant les auteurs et en les traduisant en justice ». Barrages et patrouilles Des barrages de police et des patrouilles de l’armée sont mis en place toutes les nuits depuis ces attentats. Pour garer sa voiture dans un parking en sous-sol, il faut désormais passer par une fouille en série, notamment avec un miroir glissé sous le véhicule pour détecter d’éventuels explosifs. Mais les régions à majorité musulmane ne sont pas en reste. Ainsi le club de jazz Blue-Note, situé dans le quartier de Hamra, est désormais aussi vide que les boîtes de nuit de la rue Monnot. L’angoisse du prochain attentat est entretenue par une série d’alertes à la bombe qui se sont toutes avérées fausses. Néanmoins, les Beyrouthins évitent de sortir de nuit. « La nuit, mes deux enfants, des adolescents, évitent les endroits publics et passent leurs soirées chez leurs amis », affirme Randa Chéhadé, une mère de famille. Les noctambules irréductibles se réfugient ainsi dans les boîtes et les restaurants éloignés de Beyrouth et de sa banlieue, comme dans l’antique cité de Byblos. Les hôtels sont également presque vides en raison de la situation, malgré la suspension par le service d’immigration de la taxe de 17 dollars pour l’obtention d’un visa de tourisme. L’industrie du tourisme, qui était redevenue florissante, avec plus d’un million de visiteurs en 2004, est la principale victime de la détérioration de la situation sécuritaire. « Nous avons eu un grand nombre d’annulations de la part de tour-opérateurs européens », a affirmé à l’AFP Liliane Nakhal, propriétaire de l’agence de voyages Nakhal.

Après la série d’attentats qui a frappé les régions de Jdeidé, Kaslik et Sad el-Bauchrieh, les Libanais vivent dans l’angoisse de la poursuite de la série noire, se livrant à des calculs de probabilité qui les portent à se terrer chez eux de nuit tous les quatre jours, rapporte un journaliste de l’AFP.
« Madame, s’il vous plaît, ne sortez pas ce soir, c’est le quatrième...