Berry campe sur ses positions : un cabinet avec ou sans l’aval de l’opposition

Le président de la Chambre, Nabih Berry, n’a pas secrètement rejoint l’opposition, comme l’insinuent certains, mais campe sur ses positions et il est déterminé à aller de l’avant, avec la formation d’un nouveau gouvernement, que l’opposition l’approuve ou pas, rapportent ses visiteurs. Confronté au défi d’être « le président de la Chambre, avant d’être celui du Rassemblement de Aïn el-Tiné », le président de la Chambre continue de recevoir de nombreux visiteurs, tout en faisant le moins de déclarations publiques possible. M. Berry a reçu hier le ministre des Télécoms, Jean-Louis Cardahi, les députés Saleh Kheir, Kabalan Issa el-Khoury, Gébran Tok et Antoine Haddad, avec lesquels il s’est concerté, à la veille de la réunion déterminante, aujourd’hui, du Rassemblement de Aïn el-Tiné. Pour sa part, M. Cardahi a déclaré apprécier tout effort visant à préserver les institutions et à leur permettre de jouer leur rôle dans la vie politique, ce qui revient, à ses yeux, à préserver l’accord d’entente nationale. Selon ses proches, au vu du phénomène de radicalisation des prises de position, Cardahi voit la perspective d’un compromis national s’éloigner un peu plus de jour en jour, l’opposition estimant que la victoire est à portée de main, et le camp loyaliste estimant que rien n’est joué encore et que l’équilibre des forces peut de nouveau basculer et jouer en sa faveur. Le député Gébran Tok, de son côté, a invité l’opposition à accepter la formation d’un gouvernement d’union nationale, du moment que ses principales revendications sont sur le point d’être satisfaites ou sont en voie de l’être : retrait de l’armée syrienne du Liban, formation d’une commission d’enquête internationale et mise à l’écart des chefs des services de sécurité. « Les délais constitutionnels commencent à se rapprocher. Il ne reste plus que deux mois pour former un gouvernement, voter une loi électorale et procéder à des élections. Assumons nos responsabilités et après les élections, à la lumière de la victoire électorale, que l’opposition, si elle est victorieuse, forme le prochain gouvernement », a dit M. Tok.