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Le député de Tripoli accuse le Premier ministre désigné de brader les intérêts des sunnites et se fait traiter de « commerçant de la politique » Vive polémique Karamé-Mikati sur fond de rivalités tripolitaines

Entre le Premier ministre désigné Omar Karamé et le député Négib Mikati, le torchon brûle désormais ouvertement, sur fond de rivalités tripolitaines. C’est le député et ancien ministre qui a commencé hier à ouvrir le feu, commentant les propos tenus par Karamé, mercredi au palais de Baabda. Selon M. Mikati, le Premier ministre désigné aurait montré « son incapacité à assumer les responsabilités et à respecter les textes constitutionnels ». « S’il veut se placer sous les ordres du chef de l’État, c’est son droit, a précisé Négib Mikati, dans un premier communiqué. Mais il n’a absolument pas le droit de déformer les textes constitutionnels et de trouver normal que le chef de l’État soit à la tête d’un rassemblement, confirmant ainsi les reproches que lui fait l’opposition et qui consistent à le considérer comme une des parties au conflit, alors qu’il devrait être le président de tous les Libanais et se situer à égale distance des différents protagonistes. De plus, Karamé n’a pas le droit de devenir un suiveur, mettant ainsi en jeu le rôle du président du Conseil du Liban, et cédant les prérogatives accordées par la Constitution à cette fonction qui revient à la communauté sunnite. » Selon M. Mikati, Omar Karamé serait donc en train de vider cette fonction de son contenu, participant à la paralysie des institutions et se contentant du titre de « président du Conseil démissionnaire ». De son côté, le bureau de presse du président du Conseil s’est empressé de répondre aux critiques de Mikati, en utilisant des mots très durs. Le bureau de presse a ainsi accusé M. Mikati de « vouloir faire parler de lui, parce que tout le monde a oublié son existence et ne se souvient de son passage au gouvernement que par les scandales du téléphone cellulaire et la mainmise sur les biens publics ». Toujours selon le communiqué du bureau de M. Karamé, la réaction de M. Mikati serait due au fait « qu’il craint de ne pas avoir droit de cité dans le cadre du futur gouvernement. Il se démène donc dans ce but, quitte à trahir le camp qui l’a propulsé dans la politique et qui l’a protégé, bien qu’il fasse partie des « commerçants de positions » et de ceux qui ont fait fortune en utilisant les fonctions politiques ». Le bureau de presse de Karamé a ensuite expliqué la position de ce dernier lorsqu’il a affirmé faire partie de l’équipe du président de la République, précisant que, selon la Constitution, le chef de l’État est à la tête de tous les pouvoirs et qu’il est donc normal que le président du Conseil fasse partie de cette équipe. « Mais il est aussi normal que M. Mikati ne comprenne rien à cela, lui qui ne connaît rien aux principes constitutionnels, se contentant de se spécialiser dans l’appropriation des biens publics. Il n’est donc pas étonnant qu’il renie ses alliés et ses amis, lui qui n’a d’autre souci que ses propres intérêts », a conclu le communiqué. M. Mikati a de nouveau répondu aux attaques de M. Karamé, affirmant dans un communiqué publié en soirée que le Premier ministre désigné « ne connaît que le langage des insultes. Mais nous considérons qu’il essaie de se rétracter par rapport aux déclarations qu’il a faites à Baabda. Ce qui est déjà le signe qu’il a compris sa monumentale erreur ». Signalons encore que M. Karamé a eu hier une série d’entretiens avec les ministres démissionnaires Karam Karam, Wi’am Wahhab et Nagi Boustany, le député Adnane Arakji et une délégation du Rassemblement des ulémas musulmans, qui ont tous appuyé la détermination de Karamé à former un gouvernement d’union nationale, nécessaire dans une étape aussi cruciale.

Entre le Premier ministre désigné Omar Karamé et le député Négib Mikati, le torchon brûle désormais ouvertement, sur fond de rivalités tripolitaines.
C’est le député et ancien ministre qui a commencé hier à ouvrir le feu, commentant les propos tenus par Karamé, mercredi au palais de Baabda. Selon M. Mikati, le Premier ministre désigné aurait montré « son incapacité à...