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Réunion au grand complet hier à Koraytem ; Lahoud, Berry, Karamé et le Parlement mis devant leurs responsabilités L’opposition nationale accuse le pouvoir libano-syrien de travailler au « sabordage » des législatives (photo)

L’opposition nationale plurielle a accusé le pouvoir prosyrien de vouloir « saborder » les prochaines législatives censées se tenir avant la fin mai, mettant notamment et personnellement en cause le PM désigné, Omar Karamé, de bafouer la Constitution en jouant le temps, afin d’aboutir à la prorogation du mandat de l’actuel Parlement, au sein duquel les députés prosyriens sont, jusqu’à nouvel ordre, majoritaires. Omar Karamé « n’a pas été chargé de former un cabinet pour des élections, mais de saboter la formation d’un tel gouvernement. Le pouvoir sécuritaire libano-syrien et tous ses symboles s’emploient à saboter les élections dans une dangereuse tentative de proroger le mandat du Parlement actuel, ce qui n’est ni légal ni constitutionnel, à l’instar de la prorogation du mandat du président Émile Lahoud », a estimé l’opposition dans un communiqué lu par le député Ghattas Khoury à l’issue d’une réunion plénière au domicile des Hariri à Koraytem et qui a regroupé plus de soixante-dix figures représentant l’ensemble des courants qui s’étaient réunis précédemment dans le cadre des 5 éditions du Bristol. « L’opposition rend le président Lahoud, le président de la Chambre Nabih Berry et le Parlement responsables de cette situation et les appelle à remplir leurs devoirs historiques sans atermoiements », ajoute le texte, dont voici de très larges extraits. Le rapport Fitzgerald, « sans précédent » Après avoir remercié les Libanais de métropole et de l’étranger pour leur résistance, notamment le 14 mars 2005, dans le cadre de l’intifada de l’indépendance, leur attachement à la vérité, à la liberté, à la souveraineté et à la résurrection de la démocratie, l’opposition a jugé que tout cela « commence à porter ses fruits ». Et elle a donné deux exemples – l’armée et les SR syriens ont entamé leur retrait ; le pouvoir a cédé et accepté l’enquête internationale –, promettant aux Libanais de rester attaché à son appel à la révocation ou la démission du procureur général et des patrons des différents services de sécurité, « tous qualifiés (par le rapport Fitzgerald) d’obstacles face à la vérité et la protection des citoyens ». Et concernant ce rapport, le communiqué de Koraytem y a vu une « condamnation en règle de l’appareil sécuritaire mixte syro-libanais », et l’a qualifié de document « sans précédent », s’agissant surtout des efforts visant à mettre sur pied une commission d’enquête internationale jouissant de « toutes les prérogatives » afin de faire toute la lumière sur l’assassinat de Rafic Hariri. L’opposition promet ensuite aux Libanais de tout faire pour permettre, au plus vite et par tous les moyens démocratiques, le recouvrement de l’entière souveraineté du Liban sur l’ensemble de son territoire et de ses institutions. « Premier moyen : des élections législatives libres et propres, à la date prévue et après un retrait total de l’armée et des SR syriens du Liban. Et parce qu’elle est convaincue que tout cela n’aurait pas pu devenir réalité sans son unité interne, l’opposition s’engage à poursuivre son action dans une totale solidarité jusqu’à ce que tous les objectifs soient réalisés », assure le texte. L’opposition a ensuite rappelé son attachement inconditionnel à un gouvernement « neutre, chargé des élections, et dont ses membres, qui jouiraient d’une entière crédibilité, ne provoqueraient pas les Libanais ». Le communiqué souligne à ce sujet que les députés de l’opposition réunis joueront leur rôle dans le cadre des consultations obligatoires, « afin de paver la voie à la formation d’un cabinet intègre et à la tenue d’élections transparentes, en collaboration avec des observateurs internationaux ». Et le texte de rappeler que l’opposition ne cherche absolument pas « à régler quelques comptes politiques que ce soit avec quiconque ; elle est juste déterminée à ce que le peuple récupère son droit basique de gérer lui-même son propre destin et à choisir ses représentants ». L’appel au Hezb et la mise en garde aux services Les participants appellent ensuite l’ensemble des parties « à assumer leurs responsabilités historiques dans le cadre de ces élections, à ne pas les entraver ni les reporter », évoquant les tentatives en ce sens de la première heure, « depuis la nomination du président Karamé, chargé de saboter la création d’un gouvernement et non pas de le former ». Ainsi, le communiqué de Koraytem accuse « le pouvoir sécuritaire libano-syrien, à travers tous ses symboles politiques et constitutionnels, de travailler au sabotage des législatives, dans une dangereuse tentative de proroger le mandat du Parlement actuel, ce qui n’est ni légal ni constitutionnel, à l’instar de la prorogation du mandat du président Émile Lahoud ». Et le texte fait assumer la responsabilité aux trois présidents, ainsi qu’à la Chambre, reprochant à Omar Karamé de se cacher derrière des mécanismes et des postes « anticonstitutionnels, ce qui ne fait qu’empirer la gravité de la crise politique, économique et sécuritaire du pays » et faisant imputer au PM désigné une responsabilité personnelle de l’anarchie et de ses conséquences. C’est dans ce cadre-là que l’opposition « lance un appel à l’ensemble des forces politiques libanaises afin qu’elles accompagnent cette chance historique de renouveler la solidarité entre les Libanais ». Un appel lancé en particulier au Hezbollah : « Nous sommes persuadés que son rôle dans la libération du territoire et des prisonniers libanais, qui faisait l’unanimité entre tous les citoyens, se mettra au service de la souveraineté, de l’indépendance et de l’unité nationale ; ce qui permettra de blinder les pratiques démocratiques, d’assainir les institutions, de les débarrasser des corrupteurs, des négligents et des criminels... », ajoute le communiqué. Un appel couplé d’une mise en garde, adressée cette fois à l’appareil sécuritaire, « qui se joue de la vie des gens et de leurs biens, par le biais d’une série d’attentats : l’heure des comptes et de la prééminence de la loi et des institutions est proche, parce que les Libanais ne changeront pas d’avis, quelle que soit l’ampleur du crime », écrit le texte, qui reproche au haut comité de secours, « qui dépend de la présidence du Conseil, de n’avoir rien fait en faveur des victimes des attentats ». En outre, l’opposition rappelle son attachement à l’accord de Taëf, tant en ce qui concerne le volet intérieur que le volet extérieur, soulignant son attachement à la construction « des meilleures relations avec la Syrie », ainsi que son refus de « toute tutelle étrangère » sur le Liban. Enfin, l’opposition a annoncé qu’elle « tire la sonnette d’alarme parce que le pouvoir a décidé de bloquer les législatives », appelant les Libanais « à rester prêts à tout pour poursuivre le combat par le biais de n’importe quel moyen démocratique et pacifique ». Et dans une discussion avec les journalistes, le député de Beyrouth Ghattas Khoury a réaffirmé que Nabih Berry se devait de prendre des initiatives concernant la loi électorale et la formation d’un gouvernement pour ce faire. N’écartant pas, mais ne privilégiant pas non plus l’hypothèse d’une désobéissance civile en cas de réelle volonté, de la part du pouvoir, de saborder les législatives, il a souligné que l’opposition n’écoute ni les Américains, ni les Français, ni personne, « mais uniquement le peuple libanais ». Et qualifiant de « décision modeste » les vacances prises par Raymond Azar, il s’est déchaîné contre Adnane Addoum, et a souligné, interrogé à propos des dernières prises de position d’Émile Lahoud, que l’opposition « répond à ce qui est positif par du positif »...
L’opposition nationale plurielle a accusé le pouvoir prosyrien de vouloir « saborder » les prochaines législatives censées se tenir avant la fin mai, mettant notamment et personnellement en cause le PM désigné, Omar Karamé, de bafouer la Constitution en jouant le temps, afin d’aboutir à la prorogation du mandat de l’actuel Parlement, au sein duquel les députés prosyriens sont,...