EXPOSITION Les « Recherches de traces », de Houda Tautenhahn, au Goethe-Institut (Photo)

Houda Tautenhahn est mi-allemande mi-libanaise. Née en 1970 à Beyrouth, elle a grandi au Liban, en Irak, en Grèce et en Allemagne. Sa jeunesse passée dans des pays aux cultures différentes, parfois antagonistes, marque son travail artistique. Diplômée en sciences sociales, cette artiste fortement imprégnée de sa double identité en a fait le thème central de son œuvre. « Les changements géographiques et culturels réguliers dans ma vie ainsi que mes origines familiales ont considérablement élargi mes horizons. Ils ont toutefois fait naître en moi un conflit intérieur entre deux cultures. Un tiraillement qui me conduit à rechercher constamment des traces identitaires et des points de connexion entre mes deux nationalités », explique-t-elle. Une « recherche de traces » que l’artiste inscrit sur des toiles de grand format, au moyen de fils, de cordes et de filets qu’elle recouvre de peinture. Des couleurs, tantôt fortes et violentes – à l’instar d’un rouge profond, sanguin, qu’elle affectionne particulièrement et qui représente pour elle « la couleur de la vie » – tantôt passées, parfois traitées en camaïeu, parfois en contrastes, elles habillent les représentations de trajectoires, de tensions mais aussi de nœuds de jonction de ses deux facettes culturelles. Travaillant essentiellement sur la matière, Houda Tautenhahn mélange l’huile au plâtre, pour obtenir une texture plus rigide, mais aussi un effet en relief, évocateur des aspérités d’une identité mixte et, par conséquent, non tranchée. Cela donne une peinture dense, à l’expressionnisme abstrait. À découvrir au Goethe-Institut (Manara) jusqu’au 16 avril. Z.Z.