La délégation a rencontré des parlementaires de l’opposition, Berry et Hammoud Des élections dans les délais et en présence d’observateurs internationaux, réclament les représentants US

Une délégation de quatorze personnes présidée par le représentant US, David Dreier (Californie), et formée entre autres de Phil Gingrey (Georgie), Alcee Hastings (Floride) et Ander Crenshaw (Floride) est arrivée hier à Beyrouth où elle a rencontré une délégation de l’opposition plurielle. L’entretien, qui s’est déroulé en présence des députés Nayla Moawad, Marwan Hamadé, Misbah el-Ahdab, Boutros Harb, Mohammed Kabbani et Nassib Lahoud et du chargé d’affaires près l’ambassade US Christopher Murray au domicile du chef du Renouveau démocratique (RD), a porté sur la situation qui prévaut sur la scène locale après l’assassinat de Rafic Hariri. À l’issue de la rencontre, le responsable de l’information au sein du RD, Antoine Haddad, a indiqué que M. Lahoud avait expliqué à la délégation les revendications de l’opposition plurielle : la démission des chefs des services de renseignements pour le rétablissement de la démocratie, le retrait total des forces et des services de renseignements syriens avant les législatives, la formation d’un cabinet neutre de transition pour surveiller le scrutin et la tenue d’élections libres en présence d’observateurs internationaux. De son côté, la délégation a exprimé le soutien du Congrès américain aux positions de l’Administration US vis-à-vis du Liban et des événements qui s’y déroulent. Elle a également indiqué que le Congrès suit de près les développements au Liban. Les congressistes ont enfin évoqué avec l’opposition l’expérience de Lech Walesa en Pologne. La délégation a ensuite été reçue par le président de la Chambre, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné, en présence de M. Murray. M. Dreier a pris la parole à l’issue de la réunion pour souhaiter « la tenue d’élections avant le 31 mai prochain » et plaider en faveur d’observateurs internationaux pour surveiller le déroulement du scrutin. « Nous souhaitons que le peuple libanais ait la chance, comme par le passé, de tenir des élections libres et intègres, loin des pressions extérieures », a-t-il affirmé. Par ailleurs, selon des sources proches de Aïn el-Tiné, M. Berry a accusé l’Administration américaine de saboter toute initiative de dialogue entre les Libanais, invitant la délégation à faire pression sur l’Administration pour qu’elle change sa politique au Liban. La délégation s’est ensuite rendue au palais Bustros pour rencontrer le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud. La délégation a écouté les explications de M. Hammoud concernant quatre points : le point de vue officiel du Liban concernant le retrait syrien, les législatives, les relations bilatérales et l’application de la 1559. Le chef de la diplomatie a mis la délégation au courant de la prochaine réunion de la commission militaire commune libano-syrienne qui doit remettre aux autorités des deux pays un rapport sur le retrait de l’ensemble des forces syriennes au-delà des frontières. Dans un point de presse, M. Dreier a évoqué la nécessité de la tenue des élections dans les délais constitutionnels, précisant que ces délais ont commencé à courir et qu’ils s’achèveront le 31 mai. « Le ministre des Affaires étrangères est confiant sur la question de tenir les élections dans les délais. Il dit aussi que le nouveau cabinet sera formé durant les prochains jours. Le Liban a une histoire importante sur le plan de l’expression démocratique, de l’autodétermination, de la loi et des institutions démocratiques. Nous aspirons à ce que ces institutions fonctionnent avec succès », a-t-il souligné. Le membre de la Chambre des représentants a estimé que les législatives devaient se tenir loin de toute influence étrangère, et que c’est là l’objectif de la 1559. Ils ont également dénoncé l’influence syrienne sur le Liban. Concernant enfin la présence d’observateurs internationaux pour la surveillance des législatives, M. Dreier a plaidé en faveur de la présence de représentants d’organisations non gouvernementales travaillant avec l’Onu pour surveiller le processus électoral. À son arrivée à l’AIB, la délégation avait eu une brève rencontre avec le sous-secrétaire d’État adjoint US, David Satterfield, qui quittait hier le pays à destination de Washington après avoir assuré l’intérim en l’absence de l’ambassadeur US, Jeffrey Feltman. M. Satterfield est parti sous très forte protection. La première étape beyrouthine des congressistes avait été ensuite de se recueillir sur la sépulture de Rafic Hariri et de ses compagnons, avant d’aller à la rencontre des jeunes campeurs, place de la Liberté. En soirée, ils devaient présenter leurs condoléances à Nazek Hariri à Koraytem.