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Actualités - CHRONOLOGIE

Promesse de retrait avant les élections et critique de l’insistance sur le rôle de Damas au Liban Chareh remet à l’Onu les observations syriennes sur le rapport Fitzgerald

La Syrie a fait savoir hier aux Nations unies qu’elle allait retirer toutes ses forces du Liban avant les législatives et leur a demandé de supprimer du rapport Fitzgerald sur l’assassinat de Rafic Hariri le paragraphe faisant état de menaces adressées par le président syrien, Bachar el-Assad, à l’ancien Premier ministre tué dans un attentat le 14 février dernier. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, a adressé mardi une lettre en ce sens au secrétaire général ainsi qu’aux présidents du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’Onu. «Le rapport a longuement décrit la situation politique et psychologique qui a prévalu au Liban avant l’odieux attentat qui a coûté la vie à l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, ce qui a fait que ses conclusions sont loin d’être objectives et se recoupent d’une manière ou d’une autre avec le point de vue d’un seul groupe de Libanais. Le rapport n’a pas jugé bon de répercuter la position des autres Libanais », souligne le texte selon lequel « l’attentat du 14 février a été exploité dans l’intérêt d’une partie de Libanais qui aspiraient à un coup d’État sans tenir compte de l’importance de la coexistence et de la préservation de la paix civile et de l’entente nationale dans lesquelles Hariri croyait. » « En dépit de la politisation de leur mission, (les enquêteurs de l’Onu) sont passés outre aux relations interactives historiques, géopolitiques et sociales entre le Liban et la Syrie », indique encore le document syrien. « Même si on ne s’attendait pas à ce que le rapport mentionne la contribution syrienne positive dans la fin de la guerre libanaise et l’édification d’une paix civile au Liban, il est quand même étrange que ce document fasse assumer à la Syrie la tension politique qui a prévalu dans ce pays, des mois avant l’assassinat de Hariri. Le rapport a en effet ignoré que cette tension est apparue en juin 2004, lorsque des informations ont filtré sur des préparatifs visant à transférer, sans raison logique, le dossier libanais à l’Onu », précise Damas, pour qui « l’adoption de la 1559 reste la raison essentielle de la tension au Liban et de la division des Libanais ». Après avoir indiqué que « la guerre civile, couplée à une occupation israélienne de larges parties du Liban-Sud, a commandé une coopération libano-syrienne militaire et sécuritaire approfondie », le document syrien précise qu’avec « la consolidation de l’entente libanaise, la Syrie a réduit de sa propre initiative ses effectifs du Liban et s’emploie à retirer totalement ses troupes avant les prochaines législatives », dont il n’a pas donné la date. Damas estime que le rapport Fitzgerald « a également ignoré la longue relation amicale qui était établie entre le commandement syrien et le président Hariri ainsi que la contribution de ce dernier à l’élaboration de Taëf aux côtés de la Syrie et son attachement à des relations libano-syriennes stratégiques ». Il relève que Hariri a présidé plusieurs gouvernements et que s’il lui est arrivé de se récuser, « c’est en raison de conflits politiques interlibanais et non pas à cause de différends avec la Syrie ». Après avoir rappelé que dans ses dernières déclarations avant son assassinat, « l’ancien Premier ministre avait à maintes reprises souligné son souci de maintenir des relations personnelles et politiques avec le commandement syrien », la lettre syrienne indique que Hariri avait pris contact avec le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, et lui avait demandé de lui arranger un entretien avec le président Assad. « Aussi, la Syrie s’étonne-t-elle de l’allusion faite dans le rapport à un prétendu dialogue inconvenant entre le président Assad et l’ancien Premier ministre assassiné. Cette allusion est absolument inacceptable parce qu’elle est inexacte et qu’elle ne se fonde sur aucune preuve matérielle », souligne le texte qui demande à l’Onu, « pour préserver sa crédibilité, de supprimer la phrase qui porte atteinte au président syrien, d’autant que la mention de sa personne est totalement injustifiée dans ce document ». La Syrie souligne en conclusion la nécessité de faire la lumière sur l’assassinat de Rafic Hariri « du moment qu’elle est elle aussi lésée par sa disparition », précisant qu’elle « soutient toutes les mesures prises à cette fin par le Liban ».
La Syrie a fait savoir hier aux Nations unies qu’elle allait retirer toutes ses forces du Liban avant les législatives et leur a demandé de supprimer du rapport Fitzgerald sur l’assassinat de Rafic Hariri le paragraphe faisant état de menaces adressées par le président syrien, Bachar el-Assad, à l’ancien Premier ministre tué dans un attentat le 14 février dernier. Le ministre syrien...