Les assassinats d’Ahmed Diab, Mohammed Saleh, Ghaleb Awali, Jihad Jibril, Élie Hobeika et Ramzi Irani rappelés au bon souvenir de l’ancien responsable Réponse en règle du ministère de l’Intérieur à Élias Murr

Le ministère de l’Intérieur a répondu hier aux propos tenus mardi par l’ancien ministre de l’Intérieur, Élias Murr, concernant l’incurie des FSI et la « disparition subite » des 10 000 éléments qui constituent le corps de cette institution. « Il semble que l’ancien ministre Élias Murr ait décidé de cesser de bouder (...). Il est rentré de son bref séjour à l’étranger pour entrer à nouveau dans l’arène politique, en qualifiant (ce retour) de nécessité nationale et de garantie pour le pays durant cette période difficile », a indiqué le ministère dans un communiqué, dont le ton était, le moins qu’on puisse dire, très peu « institutionnel ». « Sa déclaration qui tient lieu pratiquement de candidature au gouvernement prouve qu’il est venu au Liban emporté par sa nostalgie du ministère de l’Intérieur. Il nous a fait comprendre, à sa manière fort élégante, que nous payons aujourd’hui le prix de son éloignement de l’Intérieur et que le Liban a le plus grand besoin de lui », a poursuivi le communiqué, d’un ton ironique. « Dans la nuit ténébreuse, la pleine lune nous manque », a-t-il ajouté. « Si ce pays appréciait effectivement les dons de chacun, il aurait concédé une troisième fois l’Intérieur à Élias Murr, en tant que garantie face à la 1559 et ses répercussions qui se poursuivent sur la scène libanaise. Mais comme le monde est sens dessus-dessous depuis qu’il s’en est allé et que le pays ne s’en est toujours pas remis, nous voudrions attirer son attention sur le fait qu’il nous a laissé une boule de feu entre les mains plutôt qu’un relais sûr », a indiqué le communiqué. « Puisque nous en avons l’opportunité, nous voulons lui demander où était son génie sécuritaire lorsque les chefs de la résistance Ahmed Diab, Mohammed Saleh et Ghaleb Awali ont été assassinés ? Où était son génie lorsque Jihad Jibril, l’un des leaders de la résistance palestinienne, a été tué ? Où étaient son intérêt et son sérieux lorsque le ministre Élie Hobeika a été assassiné ? Et pourquoi le dossier a-t-il été relégué aux oubliettes comme par magie ? Et sa prise de conscience, où se trouvait-elle lorsque l’ingénieur Ramzi Irani a été kidnappé dans le centre-ville et liquidé ? » se demande le texte. « Nous voulons ajouter qu’il insulte l’intelligence des Libanais lorsqu’il parle de sécurité, comme s’ils avaient oublié ses effets le 7 août (2001), ou comme si les événements de Denniyé et de Majdel Anjar s’étaient déroulés hors de la République libanaise », a souligné le ministère de l’Intérieur. « Nous nous demandons aussi si l’échec de sa sœur Myrna à l’élection partielle nécessite une crise politique pour invalider le mandat de son oncle Gabriel Murr d’une manière surprenante, puis fermer la MTV par crainte de ce qu’elle représente », a-t-il poursuivi. « Ensuite, il nous importe de préciser (en réponse à M. Murr) que les voitures d’urgences sont désormais réparties sur l’ensemble du territoire libanais. Elles ne patrouillent plus exclusivement entre l’Intérieur et sa maison, ce qui fait qu’il ne les remarque plus », a ajouté le communiqué. « Enfin, l’attentat criminel contre le ministre Marwan Hamadé s’est-il déroulé lorsque (M. Murr) était à l’étranger ou à l’Intérieur ? Était-il dans le coma lorsque les preuves ont été escamotées et que la route a été asphaltée dans le but de faire disparaître (les indices de) cet acte criminel qui était le début de cette série ? Où se cachait son sens de l’organisation des services de sécurité lorsque les restes du compagnon du ministre Hamadé, Ghazi Bou Karroum, ont été envoyés à ses proches directement après son enterrement ? » a-t-il conclu.