Lahoud imposerait une date butoir à Karamé pour débloquer la situation Le camp prosyrien tergiverse pour torpiller l’échéance électorale

Démentant avoir dit que le chef de l’État et le patriarche maronite « veulent conclure un marché dont je serai le dupe », puis soulignant que le président de la République « est le leader de notre groupe » et qu’il « n’y a pas de dissensions » entre eux deux, Omar Karamé a néanmoins annoncé à Émile Lahoud hier qu’il ne se récuserait pas officiellement tant qu’il n’a pas consulté ses alliés de Aïn el-Tiné. Et Nabih Berry, visiblement pas pressé de débloquer la situation, a fixé à demain soir la réunion du rassemblement « loyaliste ». Un rassemblement au sein duquel les fissures et les tiraillements se font de moins en moins discrets, mais dont les membres « prosyriens » semblent déterminés à tergiverser encore et encore, de leur plein gré ou aiguillés par Damas, pour saboter une échéance électorale dont ils semblent particulièrement redouter l’issue. En face, il y a évidemment l’opposition nationale plurielle, qui se réunira ce matin au complet au domicile des Hariri à Koraytem, et qui a promis hier une attitude « plus positive » à condition que cessent les atermoiements d’un pouvoir décidé « à torpiller la formation d’un gouvernement et la tenue des législatives ». En face, il y a aussi… le pensionnaire de Baabda, de plus en plus enclin à être le garant du cahier des charges de cette opposition. Des sources proches du palais n’ont pas caché qu’Émile Lahoud imposerait, par des mécanismes constitutionnels, une date butoir à Omar Karamé si celui-ci ne se résolvait pas à former un gouvernement. Ou à se désister.