L’armée libanaise dénonce les tentatives de déstabilisation Rumeurs, fausses bombes et tombes profanées

Tout le long du week-end, des rumeurs ont circulé dans le pays concernant des bombes fictives placées dans diverses régions. L’armée a été dépêchée notamment à Dora, à Bir Hassan, au Akkar et à Tripoli, pour désamorcer ces prétendues bombes. Des grenades sonores ont, d’autre part, explosé à Aley et Choueifate. Des tombes ont été profanées à Naamé. Le commandement de l’armée a mis en garde samedi contre « toute tentative de déstabilisation » et a affirmé avoir pris « des mesures sévères » pour poursuivre les fauteurs de troubles. « Conformément aux décisions de la direction politique et tenant compte de l’intérêt général, le commandement de l’armée met en garde contre la poursuite des provocations ou de tout acte qui porterait atteinte à la sécurité », souligne un communiqué du commandement de l’armée qui affirme « avoir pris les mesures appropriées visant à poursuivre toute personne qui porterait atteinte à la sécurité ou provoquerait les citoyens. » Soulignant que « la tension politique donne une ampleur disproportionnée à tout incident », l’armée a souligné qu’elle « ne permettra pas d’exploiter le climat de liberté pour déstabiliser la situation » dans le pays. Pour en revenir aux rumeurs et aux bombes fictives, la police a annoncé avoir découvert samedi après-midi une fausse bombe placée sous un véhicule garé à Dora. « Alertée par téléphone, la police a envoyé un artificier désamorcer un paquet suspect placé au-dessous d’une jeep garée à Dora », a indiqué un officier de police. « Il s’est avéré par la suite que la fausse bombe était composée de trois bougies introduites dans trois tubes en carton, laissant croire à trois bâtons de dynamite, reliés à un réveil-matin », a-t-il dit. Dans un terrain vague, à Bir Hassan, les artificiers de l’armée – alertés selon des sources policières par un homme qui cueillait des plantes – ont retrouvé deux valises qui contenaient des bijoux, des billets de banque, des vêtements et un pistolet. Selon les sources de sécurité, ces valises devraient probablement appartenir à des bandits qui se sont disputés sur leur butin. À Tripoli, les passants ont paniqué à la vue d’une valise noire laissée dans un parking consacré aux taxis-service desservant la zone de Bécharré. À l’ouverture de la valise, la police a retrouvé des livres, des cahiers et des crayons appartenant à un écolier. L’incident a provoqué un embouteillage monstre. Au Akkar, dans le village de Takrit, le locataire syrien d’un magasin a été pris de panique quand il est arrivé devant son fonds de commerce. Il a retrouvé un objet bizarre, en forme de boule en plastique, collé à l’aide de sparadrap rouge à la porte de son magasin. Dépêchés sur les lieux, les artificiers de l’armée ont « désamorcé » la prétendue bombe pour retrouver un tuyau en plastique rempli de sable et entouré d’un câble électrique. Par ailleurs, à Haret el-Naamé, neuf tombes du cimetière musulman du village ont été profanées. Certaines stèles ont été cassées et d’autres peintes en rouge. Un conduit d’eau à l’entrée du cimetière a été brisé. Les présidents des conseils municipaux de Naamé, Haret el-Naamé, Damour et Mechref ainsi que les notables et les religieux musulmans et chrétiens de la région ont publié un communiqué commun soulignant que les habitants de la zone tiennent à l’unité nationale et à la paix et condamnent les rumeurs qui circulent quant à leur division. Enfin un communiqué publié par « des sources sécuritaires » a souligné que la police a arrêté des individus armés qui se trouvaient non loin du domicile d’un responsable du Parti syrien national social (PSNS) à Sakiet el-Janzir. Des coups de feu ont été tirés dans le secteur mais il s’est avéré que les individus armés n’étaient pas les auteurs du délit, selon le communiqué.