P-O - Les extrémistes juifs déterminés à faire capoter le plan de retrait L’armée israélienne interdit l’installation de nouveaux colons à Gaza (Photo)

L’armée israélienne a interdit hier à des Israéliens de s’installer dans des colonies de la bande de Gaza, vu qu’elles doivent toutes être évacuées cet été. Cette décision a été prise par le ministre israélien de la Défense, Shaul Mofaz, jeudi en concertation avec les ministères de la Justice et de l’Intérieur, selon des sources proches du ministère. Elle a été motivée par le changement d’adresse de plusieurs centaines de colons de Cisjordanie qui se sont fait domicilier ces dernières semaines dans le bloc d’implantations de Goush Katif, afin d’entraver l’application du plan de retrait de la bande de Gaza du Premier ministre Ariel Sharon. Les autorités militaires ont en outre déjà décidé de déclarer « zone militaire fermée » les secteurs concernés par le retrait et fait savoir que l’accès de la presse sera sévèrement limité au moment de l’évacuation. L’accès à ces régions sera autorisé uniquement aux habitants portant une carte d’identité où figure une adresse locale. D’où la stratégie mise en place par les colons de Cisjordanie. Dans la bande de Gaza, sont actuellement domiciliés quelque 8 000 Israéliens juifs qui vivent dans 21 colonies de peuplement établies dans ce territoire depuis sa conquête par Israël en juin 1967. Les 21 colonies doivent être évacuées en quelques semaines à partir de juillet. C’est également dans l’optique de faire capoter le retrait israélien que des activistes israéliens d’extrême droite et des rabbins ont affirmé, dans une vidéo diffusée mercredi soir par la deuxième chaîne de télévision, qu’ils projetaient d’envahir l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, où se dressent la mosquée al-Aqsa et le dôme du Rocher. « Il faut conquérir le mont du Temple (le nom que les juifs donnent à l’esplanade des Mosquées) pour mettre en échec le plan de retrait. Si 50 000 personnes se rendent sur le mont du Temple, notre Père qui est au ciel le verra et les institutions (israéliennes) ne pourront pas rester indifférentes », a proclamé l’un des intervenants filmé. En février, la police israélienne avait déjà déployé des renforts autour de cette esplanade, troisième lieu saint de l’islam, de crainte d’attentats que pourraient commettre des extrémistes juifs. Hier, le prédicateur de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem a fait porter au gouvernement israélien la responsabilité des menaces proférées par ces extrémistes, les qualifiant de « bombes à retardement ». Le chef du principal mouvement palestinien Fateh, Farouk Kaddoumi, a également déclaré que « la responsabilité de toute attaque contre la mosquée d’al-Aqsa et de tous les lieux saints musulmans et chrétiens de Jérusalem incomberait au gouvernement israélien ». Le Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï avait, pour sa part, mis en garde dès jeudi contre les graves conséquences qu’aurait une action d’ultranationalistes israéliens contre l’esplanade des Mosquées et avait sommé les autorités israéliennes de la contrecarrer.