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Exposition - À la galerie Aïda Cherfan, jusqu’au 31 mars Hommage à Ibrahim Marzouk, l’un des peintres du Beyrouth d’avant-guerre (Photo)

La galerie Aïda Cherfan (place de l’Étoile, rue Hussein el-Ahdab) rend hommage à un peintre libanais dont le talent en plein essor a été brisé net par la guerre. Tué à 38 ans par une bombe à la porte d’une boulangerie, le 8 octobre 1975, Ibrahim Marzouk faisait partie de la génération montante des grands peintres, tels Hussein Madi (un de ses amis), Jean Khalifé ou Amine el-Bacha. Aujourd’hui, trente ans plus tard, ce «pinceau» lumineux renaît le temps d’un accrochage, qui laisse la part belle aux deux sujets de prédilection de l’artiste: les cafés de Beyrouth et les scènes intimistes. Grands formats à l’huile et petits formats pour les pastels, les fusains et les magnifiques lavis: les vues de cafés traditionnels, avec leurs joueurs de cartes ou de trictrac, leurs fumeurs de narguilé et leurs assemblées à dominante masculine, sont croquées et dépeintes avec une vivacité incroyablement expressive. Il en ressort comme un parfum de l’ancien Beyrouth, un témoignage artistique de la vie d’avant-guerre. Quelques souks, quelques ateliers de peinture, l’agitation passante devant un café-trottoir… sont autant de prétextes à un maniement enlevé, enthousiaste, du trait et de la couleur, chez ce peintre, décrit par ceux qui l’ont connu comme un grand amoureux de la vie. Scènes de cafés et toiles intimistes Et puis, il y a les paysages, à l’huile ou à l’aquarelle, construits avec une grande subtilité de plans. L’ocre du village de Maaloula, les maisons en terrasse d’un village de la Békaa, ou encore une vue des toits de Rome où, ayant obtenu une bourse du gouvernement libanais pour des études à l’Académie des beaux-arts, il fit un séjour de trois ans, dans les années soixante. Outre la vie urbaine et l’agitation des cafés et des souks, Ibrahim Marzouk aimait peindre des intérieurs domestiques. Sauf qu’il en faisait une recomposition personnelle, éloignée de toute description morne, et composée d’une imagerie vibrante de couleurs et d’objets insolites. À l’instar de cette toile intimiste où des tiroirs ouverts, des jouets d’enfants qui traînent, un coquillage posé devant un miroir… évoquent un joyeux désordre. Enfin, deux pièces particulièrement émouvantes: les autoportraits. Seuls tableaux datés de cette exposition: un lavis réalisé en 1958 le montre, à 21 ans, le regard fier, les traits taillés à la serpe, tandis qu’une huile sur carton, peinte en 1966, inscrit déjà sur sa face inquiète les bleus de l’ombre qui le guette! Jusqu’au 31 mars, une occasion de découvrir la peinture et le visage du Beyrouth d’avant-guerre. Zéna ZALZAL
La galerie Aïda Cherfan (place de l’Étoile, rue Hussein el-Ahdab) rend hommage à un peintre libanais dont le talent en plein essor a été brisé net par la guerre. Tué à 38 ans par une bombe à la porte d’une boulangerie, le 8 octobre 1975, Ibrahim Marzouk faisait partie de la génération montante des grands peintres, tels Hussein Madi (un de ses amis), Jean Khalifé ou Amine el-Bacha....