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Actualités - CHRONOLOGIE

Le chef du PSP se déchaîne contre Émile Lahoud Joumblatt : Le dialogue est interrompu avec le Hezbollah

Émile Lahoud doit s’en aller. Cette phrase, le chef du PSP, Walid Joumblatt, l’a martelée hier de toutes les façons et sur tous les tons, dans un entretien accordé à la chaîne al-Arabiya. Mais les foudres du leader progressiste n’ont pas épargné non plus le Hezbollah. Ainsi a-t-il insisté sur le fait que de son côté, le dialogue est pour l’instant interrompu avec le parti de Dieu, après les manifestations de la place Riad el-Solh et de Nabatiyeh. « Toutes les catastrophes, tous les assassinats, toutes les tentatives de meurtre, ainsi que l’édification du régime sécuritaire ont été réalisés par le biais de (du président) Émile Lahoud et du fait de sa prorogation. Si cet homme reste au pouvoir, nous n’aboutirons pas à une solution favorable au Liban démocratique, au démantèlement du régime sécuritaire et à la supervision effective du retrait syrien. C’est pourquoi je réclame sa démission », a indiqué Walid Joumblatt. « Comment obtenir la démission des patrons des services de renseignement alors que Lahoud les couvre, les protège et leur donne des ordres avec l’aide de Anjar. Ils ne démissionneront pas, et aucun cabinet ne pourra rien faire. Même Hariri n’a rien pu faire durant les quatre dernières années. Lahoud est le fond du problème », a-t-il poursuivi. « Je ne suis pas convaincu que la formation d’un gouvernement en présence de Lahoud donnera des résultats. La prorogation a constitué une anomalie. Lorsque nous aurons annulé les effets de la prorogation, nous pourrons ouvrir une nouvelle page au niveau des relations interlibanaises, et épurer les services de l’ensemble de leurs chefs (...), avant d’établir des relations saines et transparentes avec la Syrie », a-t-il ajouté. « Nous réclamons la tenue d’élections et mettons en garde : si ces élections se déroulent à l’ombre de la présence des SR syriens et libanais, nous mettrons en cause leur légalité et leur légitimité, et affirmerons que le Liban est un pays occupé », a souligné M. Joumblatt. Interrogé sur la tenue éventuelle des élections à la date prévue, le chef du PSP a indiqué : « La réponse se trouve chez le président syrien. Quand Anjar et les forces militaires syriennes se retireront de l’ensemble du territoire libanais (les élections auront lieu), parce que le redéploiement dans la Békaa n’a aucun sens. » Et de poursuivre : « Même s’ils se retirent jusqu’en Syrie, il faut démanteler la tête de la pyramide sécuritaire, c’est-à-dire Lahoud. » Rappelant que le problème des Libanais n’est pas avec les forces syriennes, M. Joumblatt a ajouté : « Ce sont les services de renseignements et l’État sécuritaire, que Lahoud a créé en collaboration avec les SR syriens depuis qu’il a pris les commandes de l’armée en 1992, qui posent problème ». Il a en outre estimé que lundi, à la place des Martyrs, les Libanais avaient adressé un message à la Syrie et au Hezbollah. « Je ne comprends plus le Hezbollah » « Pas de dialogue avec les loyalistes misérables sur la poursuite ou l’arrêt des manifestations », a par ailleurs indiqué M. Joumblatt. « De Bruxelles à Berlin, jusqu’en Russie, j’ai plaidé pour le dialogue avec le Hezbollah, évoquant la position de ce parti sur l’échiquier libanais. Il a libéré le Sud de l’occupation israélienne, d’accord, et après ? Rejoindra-t-il les aspirations du peuple libanais à l’indépendance ? Des émissaires de l’opposition ont rencontré le Hezbollah la semaine dernière, avant que je ne vois mes portraits en rabbin juif à Nabatiyeh ! Cela est insultant, et j’attends des explications claires du Hezbollah. Actuellement, je ne dialoguerai pas », a-t-il précisé. Et d’ajouter : « J’ai défendu le Hezbollah devant Solana et les autres, mais les propos que je tiens à l’extérieur semblent n’avoir aucun sens sur le plan interne (...). Peut-être que je ne le comprends plus. Il semble qu’il y ait deux langages différents et même deux logiques différentes. » Et d’enchaîner en estimant qu’« il faut en finir avec la mascarade de Chebaa », qui n’est pas libanaise tant que les Syriens n’ont pas officiellement reconnu sa libanité, selon lui. « Rafic Hariri a fait l’objet d’injustices dans tout ce qu’il a réalisé en faveur de la Syrie, et ce durant 20 ans. Il a été injustement traité, insulté et humilié par le biais de Lahoud », a par ailleurs indiqué Walid Joumblatt, qui a toutefois veillé à mettre hors de cause le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane. Interrogé sur le Conseil supérieur libano-syrien, il a répondu : « Qui décide au sein de ce conseil ? Lahoud ? Il reçoit ses ordres de Anjar. Il n’est rien, et c’est là le problème. Comment un maître et son serviteur peuvent-ils dialoguer ? » Walid Joumblatt a lancé un nouvel appel en faveur d’observateurs internationaux pour les élections, avant de s’exclamer : « Le peuple libanais a dit son mot. Il aspire à la liberté. Nous ne sommes plus des mineurs. Nous ne voulons plus de sang ou de tueries. Qu’ils s’en aillent, eux et leurs sous-fifres au Liban, et à leur tête celui de Baabda. » Il a en outre qualifié de « très utile » la décision du général Michel Aoun de regagner le Liban. « Je le rencontrerai, comme les parlementaires de l’opposition l’ont fait », a-t-il conclu. Lundi, Walid Joumblatt avait invité « le Hezbollah à faire son choix pour savoir de quel côté se trouve l’indépendance du Liban », invitant le parti de Dieu à « mettre fin à son ambivalence politique ».
Émile Lahoud doit s’en aller. Cette phrase, le chef du PSP, Walid Joumblatt, l’a martelée hier de toutes les façons et sur tous les tons, dans un entretien accordé à la chaîne al-Arabiya. Mais les foudres du leader progressiste n’ont pas épargné non plus le Hezbollah. Ainsi a-t-il insisté sur le fait que de son côté, le dialogue est pour l’instant interrompu avec le...