Les États-Unis irrités par le « parasitage » israélien

Les États-Unis ont adressé un avertissement à Israël, le sommant de cesser de suggérer qu’il serait à l’origine de la résolution 1559 du Conseil de sécurité et d’affirmer que des piliers de l’opposition libanaise auraient repris leurs contacts avec l’État hébreu, rapporte notre chroniqueur diplomatique, Khalil Fleyhane. Selon des informations en provenance de Washington, la secrétaire d’État, Condoleezza Rice, est en effet irritée par les récentes déclarations israéliennes à ce sujet et estime qu’elles ont un effet de « parasitage » non seulement sur l’action des États-Unis à l’égard du Liban, mais aussi sur celle de l’ensemble de la communauté internationale, en particulier l’Union euopéenne et, surtout, la France, coparrain avec les États-Unis de la 1559. Des sources responsables libanaises ont exprimé leur satisfaction à l’égard de cet avertissement américain à Israël, tout en souhaitant que les États-Unis mettent eux aussi un terme à leurs interventions dans les affaires intérieures libanaises. Mme Rice avait officiellement transmis un message écrit à son homologue israélien Sylvan Shalom, qu’elle a récemment rencontré à Washington, lui demandant de ne plus évoquer le retrait syrien du Liban ainsi que la possibilité d’un futur traité de paix entre Beyrouth et Tel-Aviv. Le message souligne que ces déclarations israéliennes nuisent aux intérêts des États-Unis dans la région. La secrétaire d’État avait d’ailleurs refusé à M. Shalom de placer la question libanaise au centre de son entretien avec lui, se contentant de l’évoquer de manière très générale.