Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

L’intifada du message

« L’intifada de l’indépendance ». Ces mots ont une résonance particulière, qui dépasse leur signification propre. Dans la formule, il y a tout l’héritage consensuel du Liban, arabe et libanais dans son arabité, libanais et arabe dans sa libanité. Il ne s’agit plus d’un paradoxe, mais d’une réalité. Rafic Hariri rêvait de reconstruire le Liban. L’homme s’est d’abord attaqué à l’infrastructure, aux pierres, reconstruisant le cœur du Liban consensuel, le centre-ville. Il a ensuite œuvré aux niveaux social et culturel, permettant à des milliers de jeunes de poursuivre leurs études, à des milliers de Libanais de bénéficier de l’aide d’associations de la société civile. À travers son martyre, dans ce Beyrouth reconstruit, Rafic Hariri est devenu l’âme d’une rencontre nationale libanaise aspirant plus que jamais à la souveraineté et l’indépendance. Mais bien plus que cela, il est devenu le germe d’un mouvement de changement à l’échelle régionale, en faveur de la liberté et contre la tyrannie, l’oppression, le totalitarisme. Ses assassins, obnubilés par leurs motifs et leur haine, n’ont pas vu venir le vent du changement. Pour ceux qui ne l’ont pas compris, « l’intifada de l’indépendance » dépasse les limites libanaises. Il s’agit, en puissance, des germes d’une nouvelle arabité, loin des vieilles prédications nationalistes arabes désuètes et obsolètes. Une arabité qui fait désormais fi du monolithisme des régimes arabes, qui repose sur les revendications du peuple, et qui aspire à la liberté et à la démocratie. Le Liban, dont le peuple s’est enfin réveillé, fera boule de neige dans le monde arabe. Et nul, en Orient comme en Occident, ne peut plus ignorer ce phénomène. Le nouveau monde arabe bat peut-être au pouls du Liban réunifié. Rafic Hariri avait un projet. Le voilà désormais qui se confond avec le pays message. Michel HAJJI GEORGIOU

« L’intifada de l’indépendance ». Ces mots ont une résonance particulière, qui dépasse leur signification propre. Dans la formule, il y a tout l’héritage consensuel du Liban, arabe et libanais dans son arabité, libanais et arabe dans sa libanité. Il ne s’agit plus d’un paradoxe, mais d’une réalité.
Rafic Hariri rêvait de reconstruire le Liban. L’homme...