Les députés de l’opposition rejettent l’appel au dialogue de Aïn el-Tiné « L’intifada de l’indépendance » en marche, le pouvoir au pied du mur (photo)

Depuis vendredi soir, place des Martyrs, où les sit-in ne s’arrêtent pas, et à partir d’aujourd’hui, où une grande foule de manifestants doit se rassembler devant l’hôtel Phoenicia pour réclamer haut et fort la vérité sur l’attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri, le Liban fait « sa » révolution de velours. L’opposition nationale a en effet proclamé le début de « l’intifada de l’indépendance démocratique et pacifique », pour le retrait immédiat et total des forces syriennes, la démission du cabinet et l’organisation d’élections libres. La réponse du pouvoir et des milieux loyalistes a été une série d’appels au dialogue, notamment hier, dans le cadre de la réunion de Aïn el-Tiné. Appel aussitôt rejeté par l’opposition tant que la lumière n’aura pas été faite sur l’assassinat de Hariri. À l’instar de Walid Joumblatt un peu plus tôt, les députés opposants ont cependant exclu tout dialogue avec le régime libanais, malgré les appels au calme du patriarche Sfeir. « S’il n’y a d’autre issue que le dialogue, qu’il soit mené directement avec les autorités syriennes et qu’il porte sur l’application de l’accord de Taëf avec un retrait honorable par étapes des troupes syriennes et le démantèlement des services de renseignements et de l’État terroriste représenté par le pouvoir libanais », a affirmé le chef du PSP. Tant dans la rue que sur le plan politique, le pouvoir est plus que jamais au pied du mur. Même le président Élias Hraoui a affirmé qu’il aurait, dans des circonstances similaires, « plié bagages et serais rentré à la maison ». PAGES 2, 3 et 4, nos informations et le reportage de Suzanne BAAKLINI