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Burns rencontre Sfeir et Joumblatt ; Scobey exprime à Chareh son « indignation » avant de quitter Damas Washington pour une enquête « crédible » et le retrait immédiat de la Syrie (Photo)

Les États-Unis affirment ne pas être en mesure de désigner nommément le responsable de l’attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri et réclament une enquête « impartiale et crédible » sur cette affaire. Cela ne les empêche pourtant pas d’exprimer officiellement à l’adresse des dirigeants syriens leur profonde « indignation » à la suite de cet « acte terroriste » et d’appeler Damas à retirer immédiatement ses troupes du Liban. À Beyrouth d’abord, le secrétaire d’État adjoint pour le Proche-Orient, Williams Burns, venu participer aux funérailles de Hariri, a souligné à plusieurs reprises hier que la mort brutale de l’ancien Premier ministre « devrait renforcer l’élan pour un Liban libre, indépendant et souverain. Cela veut dire une application immédiate de la résolution 1559 », a-t-il clairement annoncé. À Damas ensuite, l’ambassadrice US, Margaret Scobey, a fait part au chef de la diplomatie syrienne, Farouk el-Chareh, de « la profonde inquiétude et de la profonde indignation des États-Unis après cet acte de terrorisme », et lui a transmis un message de son homologue américaine, Condoleezza Rice. Celle-ci, de Washington, s’est refusée à donner une date pour le retour à son poste de Mme Scobey. « Au cours de mon entrevue en cette triste journée avec le ministre des Affaires étrangères, j’ai à nouveau insisté sur la condamnation par les États-Unis de l’assassinat de l’ancien chef du gouvernement, Rafic Hariri. J’en profite pour présenter une nouvelle fois mes condoléances à la famille de Hariri et à celles des autres victimes innocentes qui ont péri du fait de cet acte terroriste barbare », a commencé par dire William Burns au palais Bustros. « Les États-Unis se joignent à l’ensemble de la communauté internationale pour réclamer que des investigations impartiales et crédibles conduisent les responsables de cet acte barbare devant la justice. Pour notre part, nous insistons sur l’urgence de cette démarche en raison de l’importance de l’enjeu », a-t-il poursuivi. Pour le diplomate US, Rafic Hariri était « un homme d’État dans tous les sens du terme et était profondément engagé en faveur de l’indépendance, de la souveraineté et de la liberté du Liban ». « Il avait beaucoup d’amis aux États-Unis et les Américains se joignent en ce jour au peuple libanais pour partager avec lui sa profonde peine et sa colère face à cette perte », a-t-il déclaré. « La mort de Rafic Hariri devrait renforcer l’élan en vue d’un Liban indépendant, souverain et libre. Cela signifie l’application immédiate et totale de la résolution 1559 du Conseil de sécurité et, par voie de conséquence, la mise en œuvre totale et immédiate du retrait par la Syrie de toutes ses forces du Liban », a ensuite martelé le sous-secrétaire d’État adjoint, assurant que « c’est avec un soin extrême que la communauté internationale suivra les préparatifs des élections législatives du printemps prochain. Il faut que l’on permette au peuple libanais d’exprimer par lui-même ses choix politiques et que le scrutin se déroule sans ingérence étrangère », a-t-il dit. William Burns en a également profité pour insister sur l’application de la résolution 1566 du Conseil de sécurité (relative au terrorisme) et sur « la détermination de la communauté internationale à œuvrer avec tous les États et gouvernements du monde en vue d’une coopération totale dans la lutte contre le terrorisme ». À Bkerké Sur le perron du patriarcat maronite, et à l’issue d’un entretien avec le patriarche Sfeir, auquel assistait l’ambassadeur US Jeffrey Feltman, William Burns a réaffirmé son attachement à une enquête sérieuse, à l’application de la 1559 et à des législatives libres et justes. Rappelant que Rafic Hariri avait œuvré pour que le Liban redevienne libre, indépendant et souverain. « Je ne sais pas qui est responsable de cet odieux acte terroriste », a-t-il répondu, interrogé par les journalistes présents à Bkerké et qui ont enchaîné avec une question relative à d’éventuelles sanctions contre la Syrie. « Nous avons convoqué l’ambassadrice des États-Unis à Damas pour consultations et cela donne une image du comportement de la Syrie et de la difficulté des relations que nous avons avec elle. Vous savez que le Syria Accountability Act, que le président Bush a commencé à appliquer, comporte plusieurs dispositions et il est certain que cela va être l’objet de consultations à Washington », a-t-il indiqué. « J’ai une profonde foi dans les capacités du peuple libanais de prendre en charge ses propres affaires politiques et de participer aux législatives, de manière à ce que celles-ci soient une source de fierté pour le Liban. Je crois aussi dans la capacité des Libanais à édifier un avenir économique qui serait le fruit des efforts déployés par Rafic Hariri. Cela exigera beaucoup d’aide de la part des amis du Liban », a reconnu William Burns. À Koraytem puis à dîner avec Joumblatt Rappelons que la visite de M. Burns à Beyrouth pour les obsèques de Rafic Hariri intervient au lendemain du rappel à Washington de l’ambassadrice américaine en poste à Damas, Margaret Scobey. Mme Scobey a quitté hier Damas pour Washington où elle a été rappelée pour des « consultations urgentes après le meurtre brutal » de l’ancien Premier ministre, a indiqué le département d’État américain. « Elle est partie et est en route pour Washington », a dit un responsable du ministère américain des Affaires étrangères sous couvert d’anonymat. Mme Scobey a rencontré avant son départ le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, « à qui elle a réaffirmé notre position », a-t-il ajouté. Elle a exprimé la « profonde inquiétude et la profonde indignation » des États-Unis après cet « acte de terrorisme » que constitue l’attentat contre Hariri, selon le département d’État. Pour sa part, la secrétaire d’État Condoleezza Rice a indiqué hier devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain qu’aucune date n’était fixée pour un retour de Mme Scobey à Damas. « Ce n’était pas déterminé à ce stade », a-t-elle précisé, laissant entendre que ce retour pourrait être lié à l’adoption par la Syrie d’une attitude plus conciliante à l’égard des États-Unis, et insistant notamment sur la nécessité pour Damas de faire cesser tout soutien dont l’insurrection irakienne bénéficierait sur son sol. « Nous allons faire savoir qu’il y a des pas que nous voudrions voir faits » par le régime du président syrien Bachar el-Assad. « Nous devons voir avec quel sérieux les Syriens prennent ce signal », a ajouté Condoleezza Rice, réaffirmant que Washington n’accusait pas directement le pouvoir syrien d’être l’auteur de l’assassinat de Rafic Hariri, mais soulignant que la présence militaire syrienne et le soutien de Damas à des organisations extrémistes créaient « un environnement déstabilisant » au Liban. Mme Rice a indiqué que les États-Unis allaient continuer de travailler à l’Onu sur la question libanaise, et en particulier avec la France, soulignant qu’elle s’était entretenue au téléphone avec son homologue français, Michel Barnier, après l’assassinat de Rafic Hariri. Pour en revenir à M. Burns, il convient d’indiquer qu’il a rencontré à dîner, hier soir, le leader du PSP, Walid Joumblatt.
Les États-Unis affirment ne pas être en mesure de désigner nommément le responsable de l’attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri et réclament une enquête « impartiale et crédible » sur cette affaire. Cela ne les empêche pourtant pas d’exprimer officiellement à l’adresse des dirigeants syriens leur profonde « indignation » à la suite de cet « acte terroriste » et...