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Le couple Chirac et Nazek Hariri se recueillent sur la tombe (Photo)

C’est sur les cris de « Syria Out ! », « Vive la France, vive Chirac » et « Allah Akbar » que le président français Jacques Chirac a été accueilli hier soir place des Martyrs, près du tombeau de l’ancien Premier ministre assassiné, sur l’esplanade de la mosquée Mohammed Amine. Arrivé sur les lieux vers 22h, le coupe présidentiel était accompagné de Nazek Hariri, veuve de Rafic Hariri, visiblement éprouvée, et d’un des fils du disparu, Saad. La foule, toujours nombreuse à l’endroit où avaient été inhumés quelques heures plus tôt le Premier ministre martyr et ses compagnons (tombés comme lui dans le terrible attentat de lundi), était particulièrement bruyante et toujours très révoltée par l’assassinat brutal d’une personnalité de cette ampleur. Outre les slogans politiques très significatifs qu’elles ont scandés, les personnes présentes ont récité la « fatiha » et ont fini par entonner l’hymne national avec un grand enthousiasme et dans un élan de patriotisme. Le président Chirac, qui était un ami personnel de Rafic Hariri, ainsi que sa femme, Bernadette Chirac, se sont inclinés devant la tombe du martyr. L’émotion se lisait clairement sur leurs visages. Mme Hariri, tout comme, quelques instants plus tôt, la députée Bahia Hariri, sœur du Premier ministre assassiné, et ses deux filles, n’a pu contenir ses larmes. À son départ, elle a esquissé un geste d’adieu vers ce qui est désormais la dernière demeure de Rafic Hariri. Son nom ainsi que ceux de Bahaa et Saad, deux fils de l’ancien Premier ministre, ont été criés par la foule survoltée. Plus loin, dans le secteur du Saint-Georges, à l’endroit où a péri l’ancien Premier ministre, comme sur sa tombe, place des Martyrs, de nombreux Libanais continuaient hier à déposer des fleurs et à allumer des bougies en hommage au grand disparu, dans un flot qui est resté ininterrompu toute la journée. En soirée, de nombreuses personnes, qui se sont rassemblées d’une manière quelque peu spontanée, ont allumé des bougies le long des trottoirs. Le maître mot de l’ambiance qui règne sur le site est toujours le recueillement, la douleur, les larmes parfois, l’incrédulité toujours. Fleurs et bougies allumées accompagnent désormais les photos du disparu, déposées par des personnes de tout âge et originaires de toutes les régions. Un témoignage spontané d’affection ou tout simplement de révolte à l’encontre de l’attentat. Vers 19h, un groupe pas comme les autres est arrivé sur place : des dizaines d’enfants en costume, portant des pancartes sur lesquelles étaient inscrits les mots « Dar al-aytam al-islamiya » (orphelinat islamique), sont arrivés sur place. Avec un mélange de gravité et de cette insouciance qui caractérise la jeunesse, les enfants se sont avancés en rang, répondant aux directives de leurs accompagnateurs. Après avoir déposé les bougies sur divers rebords de trottoir, ils se sont alignés et ont entonné d’une même voix l’hymne national, avant de reprendre le chemin du retour. Interrogé sur le symbole de cette visite, Mohammed Barakat, directeur général de l’orphelinat, a rappelé qu’« un lien très fort liait cette institution au président Hariri, qui lui avait fait un don important, mais qui, surtout, s’informait continuellement de sa situation ». M. Barakat a insisté sur la légendaire discrétion du défunt Premier ministre lorsqu’il s’agissait de ses œuvres humanitaires. « Il n’aimait pas qu’on parle de ses donations, raconte-t-il. Ce n’est qu’avec sa mort qu’on prend connaissance de ses bonnes œuvres. D’où l’hommage que nous lui rendons aujourd’hui. »
C’est sur les cris de « Syria Out ! », « Vive la France, vive Chirac » et « Allah Akbar » que le président français Jacques Chirac a été accueilli hier soir place des Martyrs, près du tombeau de l’ancien Premier ministre assassiné, sur l’esplanade de la mosquée Mohammed Amine.
Arrivé sur les lieux vers 22h, le coupe présidentiel était accompagné de Nazek Hariri, veuve de...