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Actualités - CHRONOLOGIE

Même avec le mohafazat, l’opposition plurielle provoquerait un raz-de-marée, assure le député de Beyrouth à « L’Orient-Le Jour » De Freige : Il y a encore une liste d’assassinats prévus

Nabil de Freige a perdu lundi l’un de ses principaux mentors politiques, l’homme qu’il a accompagné avec le succès que l’on sait au cours des législatives 2000. Qu’est-ce qu’ils ont voulu anéantir en assassinant Rafic Hariri lundi ? « C’est sa personnalité, la force qu’il avait, les contacts dont il disposait. Tout ça gênait, au Liban et en dehors du Liban. Souvenez-vous, en 1996, il était simple député, et c’est grâce à lui qu’Hervé de Charette, le chef de la diplomatie française à l’époque, a réussi à faire avaliser l’accord d’avril... » Quelque chose a changé, quelque chose a catalysé l’ignoble ? « C’est un homme qui commençait à voir que les relations libano-syriennes ne pouvaient plus continuer comme cela, surtout en ce qui concerne les ingérences incessantes dans la vie quotidienne. C’est un homme qui, jusqu’au dernier jour, ne pouvait pas supporter l’échec de l’application de Paris II, le fait que le Liban n’ait pas tenu ses promesses – surtout que le chef de l’État n’était pas dans la capacité, à lui tout seul, de bloquer un tel engagement », explique le député de Beyrouth, interrogé par L’Orient-Le Jour. « Mais malgré son ras-le-bol, il a continué jusqu’au bout à dire aux Syriens qu’il reste leur allié ; même au moment de la prorogation, il voulait leur montrer qu’il cherchait à réparer les relations entre les deux pays. » L’assassinat de Rafic Hariri peut entraîner le pays vers deux extrémités aussi radicales l’une que l’autre : la chappe sécuritaro-militaire, le décuplement de la tutelle, un gouvernement militaire, ou alors la délivrance, le retrait syrien, le retour d’un Liban souverain, indépendant, libre, démocratique. « Je suis pessimiste. J’aimerais ne plus l’être, mais pour l’instant, je ne vois rien, à part encore plus de pressions. Il y a encore une liste d’assassinats prévus. En tuant Rafic Hariri, ils ont voulu s’en prendre justement à la souveraineté, à l’indépendance et à la tradition démocratique du pays, à cette recherche d’un Liban sans tutelle, entretenant des relations normales avec la Syrie, basées sur le respect », dit Nabil de Freige, qui ne comprend réellement pas pourquoi le pouvoir refuse l’enquête internationale demandée par la France, et dont il est un farouche partisan. « Ce pouvoir aurait tout à y gagner, de la même façon qu’il a tout à gagner en acceptant une surveillance internationale des législatives. » Les élections 2004 auront-elles lieu ? « L’État, malgré tout ce qu’il dit, fait tout pour qu’il n’y ait plus d’élections. Nous autres ferons tout pour qu’elles aient lieu, même s’ils décidaient de chambouler la loi. Qu’ils sachent que même avec des mohafazats, il y aura un véritable raz-de-marée pour l’opposition nationale plurielle », assure le député de Beyrouth, appelant en outre à la formation d’un gouvernement d’union nationale. « Sauf que je ne vois pas qui a ne serait-ce que 20 % des capacités de Rafic Hariri. Mais si quelqu’un émergeait, nous serions les premiers à le soutenir », ajoute-t-il. Z. M.
Nabil de Freige a perdu lundi l’un de ses principaux mentors politiques, l’homme qu’il a accompagné avec le succès que l’on sait au cours des législatives 2000.
Qu’est-ce qu’ils ont voulu anéantir en assassinant Rafic Hariri lundi ? « C’est sa personnalité, la force qu’il avait, les contacts dont il disposait. Tout ça gênait, au Liban et en dehors du Liban....