Le Liban ne s’agenouillera pas devant le crime, proclame la Ligue maronite

«Le Liban ne plongera pas dans la discorde, ne s’agenouillera pas devant le crime, ne renoncera ni à ses libertés ni à sa démocratie, face à cette terreur organisée. » C’est ce que proclament, dans un communiqué hier, l’ancien ministre Michel Eddé, président de la Ligue maronite, et les membres du conseil exécutif de cette instance. Ils notent que l’effroyable tragédie de l’assassinat du président Rafic Hariri « met sous la menace de suites catastrophiques tout ce Liban auquel notre cher martyr avait donné tant d’amour, d’efforts, d’offrande de soi ». Pour la Ligue, « ce crime sauvage, qui voile d’un noir de deuil le cœur de tous les Libanais, vise à assassiner le Liban lui-même. Étant donné la position fondamentale que le grand martyr assumait dans la vie du pays, sous tous ses aspects, sous tous ses horizons. Étant donné aussi sa forte présence, son influence dans notre monde arabe comme dans le monde islamique ». Évoquant le climat orageux qui règne dans la région, la Ligue maronite rappelle « qu’aux côtés d’une multitude de Libanais, nous avions tant de fois mis en garde contre cette persistance à susciter, à propager de la tension, de l’incitation, de l’irritation. À travers un langage de mise en cause pour félonie, de suspicion, de diffamation, d’accusations d’intelligence avec l’ennemi. Processus adopté systématiquement. En lieu et place du respect du droit à la différence. Ainsi que du droit à la liberté d’opinion comme d’expression ». La Ligue adresse ensuite ses prières au Tout-Puissant « pour qu’Il protège le Liban de la catastrophe que menace d’entraîner l’assassinat du martyr, le président Rafic Hariri ». Elle presse les dirigeants « d’assumer effectivement leurs responsabilités. Pour identifier rapidement les auteurs du crime, ceux qui y sont impliqués comme organisateurs ou comme exécutants ». Elle les invite également « à cesser de voir le Liban, son présent et son avenir, sous l’angle des intérêts comme des profits étriqués, électoraux ou autres. Pour entreprendre d’unifier le pays dans le respect, non dans la transgression de la démocratie. En respectant le droit à la différence, non en l’agressant ». Le communiqué de la Ligue se conclut sur des condoléances au Liban, aux Libanais, à la famille et aux proches du grand disparu.