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Insolite «Les hommes en sucre», un hommage à «l’art comestible»

Fascinée par ce qu’elle appelle «l’art comestible », une ethnologue française a arpenté le monde entier pendant vingt ans pour rassembler une collection unique de figurines en sucre, dévoilée à partir d’aujourd’hui, vendredi 11 février, et jusqu’au 30 avril au Musée international des arts modestes (Miam) de Sète (Hérault). Baptisée «Les hommes en sucre», cette exposition d’un genre inédit en France retrace plus d’un millénaire de cet artisanat si particulier, souvent dédié aux rituels festifs et religieux. «J’ai voulu comprendre pourquoi les hommes ont depuis toujours créé des représentations du corps destinées à être mangées», Christine Armengaud, cette ethnologue, conseillère au Musée des arts et traditions populaires de Paris, qui a déjà réalisé une exposition similaire autour du pain. Si les premiers moules à motifs connus viennent d’Égypte et remontent à l’époque de Ramsès III, douze siècles avant Jésus-Christ, la tradition des statuettes en sucre s’est développée jusqu’à nos jours sur tous les continents, de la Scandinavie à l’Amérique centrale. Cet art figuratif a connu son âge d’or au Moyen-Orient où, dès le IXe siècle, les cours royales organisaient des banquets entiers en sucre, au milieu de décors féeriques, à l’image de ces petites cages à oiseaux originaires de Syrie. Plus luxueux que l’or «Avant l’arrivée de la canne puis de la betterave, le sucre était le comble du raffinement, un bien plus luxueux que l’or, recherché par les grands de ce monde», explique Christine Armengaud, membre des Domaines inconnus de l’art brut (Diab), une association de chercheurs passionnés par les « arts éphémères. » Dans l’Égypte moderne, elle a retrouvé au Caire des ateliers où l’on perpétue, à l’occasion des festivités de l’anniversaire du prophète Mahomet, la tradition des poupées en sucre que les familles cassent par petits morceaux à table tout au long de l’année. En Sicile, les figurines en sucre accompagnent la fête des morts «comme pour adoucir la tristesse». À la Toussaint, les enfants reçoivent en guise de présents des personnages colorés, tels ces chevaliers ou autres cavaliers, engloutis dans la journée. «En dévorant un chevalier, c’est comme si on s’appropriait ses qualités», traduit Christine Armengaud. Au Mexique aussi, on confectionne, lors des cérémonies funéraires de la période du «dia de los muertos», de petits animaux, des vierges ou encore des crânes en sucre, marqués du nom des défunts et déposés à même l’autel ou la tombe. Fondé en 2000, le Musée international des arts modestes (Miam) se veut un «lieu ouvert aux collections singulières». L’exposition partira au Japon à la fin de l’année.

Fascinée par ce qu’elle appelle «l’art comestible », une ethnologue française a arpenté le monde entier pendant vingt ans pour rassembler une collection unique de figurines en sucre, dévoilée à partir d’aujourd’hui, vendredi 11 février, et jusqu’au 30 avril au Musée international des arts modestes (Miam) de Sète (Hérault).
Baptisée «Les hommes en sucre»,...