Le rassemblement réitère son appui à Taëf et au caza Kornet Chehwane déplore la dégénérescence incurable du pouvoir(photo)

Le Rassemblement de Kornet Chehwane (KC) s’est réuni hier en présence de l’évêque maronite d’Antélias, Mgr Youssef Béchara, et un communiqué a été publié à l’issue de ces assises. « Les Libanais assistent à de grands changements dans la région et dans le monde, pendant que le pouvoir libanais, né d’une volonté étrangère, continue à s’enfoncer dans son incapacité à édifier un État souverain, indépendant, libre et capable de gérer les affaires quotidiennes des Libanais », commence par déplorer ce communiqué. Enchaînant ensuite sur les efforts décuplés de l’opposition afin d’en finir avec la crise, les membres de KC ont insisté sur le retour à l’essence même de la coexistence « telle que stipulée par l’accord de Taëf, qui ne s’est pas contenté de mettre un terme à la guerre, mais qui a également jeté les bases d’un nouveau et incontournable partenariat entre les Libanais ». Pour le rassemblement de l’opposition, le pouvoir est en train « d’abonder dans la logique des débuts de la guerre. C’est une logique totalement inacceptable pour nous : le projet de l’opposition vise à sauver le Liban, à le libérer, à édifier l’État de droit et la démocratie, seule à même d’asseoir une unité interne qui ne devrait occulter personne », souligne le communiqué. Les participants à la réunion ont également exprimé leur satisfaction après la tournée locale de l’émissaire onusien Terjé Roed-Larsen, « qui a assuré qu’il n’y a aucune contradiction entre l’accord de Taëf contre lequel le pouvoir se soulève depuis 13 ans et la résolution 1559 » des Nations unies. « Le projet de l’opposition, qui a précédé de plusieurs années cette résolution, repose sur l’application de l’accord de Taëf, c’est-à-dire sur un retrait total de la Syrie du Liban. Voilà pourquoi nous ne comprenons pas comment les gens du pouvoir ne cessent de claironner leur attachement à cet accord alors que le cœur du problème réside dans ces coups de boutoir qu’ils lui assènent » depuis plus de dix ans, dit le communiqué. L’opposition, poursuit le texte, veut « démanteler l’État sécuritaire », parce que la Syrie « n’est ni neutre ni à égale distance » entre tous ; « elle combat les Libanais qui appellent au retrait de la totalité de ses soldats et à l’arrêt de ses ingérences dans les affaires internes ». Enfin, concernant la loi électorale et tout le débat qui l’entoure, KC a tenu à réaffirmer son entier soutien à l’option du caza, soulignant qu’il fallait également rectifier le tir dans la première et la deuxième circonscription de la capitale, sans oublier le nécessaire amendement des articles 63, 68 et 73 du projet de loi. KC demande ainsi que les présidents de municipalités et leurs adjoints puissent se présenter aux législatives 2005, et rappelle à tous que « cette lenteur dans l’adoption du projet sape la propreté de ces élections et falsifie d’avance ses résultats ». KC poursuit à ce propos en mettant en doute l’indépendance et l’impartialité du Conseil constitutionnel, appelant de nouveau à la démission collective de tous les membres de ce Conseil. Et le communiqué de conclure en faisant état de la dégénérescence avancée du pouvoir que rien, « pas même une rencontre clonée par-ci ou une tentative de corruption par-là », ne peut freiner ou guérir. « Les prochaines élections seront une étape fondamentale dans le salut du pays ; l’heure de vérité approche et plus personne ne peut la faire reculer. » Gemayel D’autre part, Amine Gemayel a estimé que « Damas retirera ses troupes (du Liban) bon gré mal gré. La question n’est pas de savoir si la Syrie va cesser son ingérence, mais de voir à quel rythme cette ingérence va cesser », a dit l’ancien chef de l’État et membre de KC dans une interview à Magazine et à la revue al-Ousbouh al-Arabi à paraître aujourd’hui. « Voilà pourquoi Damas essaie de consolider sa position politique au Liban, en anticipant sur les changements à venir. (...) Il sait qu’il ne pourra pas échapper à l’application de la 1559 », a ajouté l’ancien locataire de Baabda. Au sujet de la loi électorale, Amine Gemayel a assuré que « personne n’a intérêt à abandonner le choix du caza. Les élections auront bien lieu, et cette échéance passée, un véritable gouvernement d’union nationale sera probablement formé ; les ponts seront alors rétablis entre les Libanais eux-mêmes et entre le Liban et la communauté internationale », a-t-il indiqué.