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Actualités - CHRONOLOGIE

THÉÂTRE - « L’île des chèvres » de Betti dans une mise en scène d’Abou Mrad jusqu’à dimanche, au Monnot Crime et suspense en la demeure (Photo)

Un drame d’un genre particulier se joue jusqu’à dimanche sur les planches du théâtre Monnot. «L’île des chèvres», d’Ugo Betti, mobilise les efforts de quatre acteurs dans une adaptation et une mise en scène de Nabil Abou Mrad. Au programme: amours, rivalités, désirs charnels, jalousies, hypocrisies, désenchantements, tromperies, égoïsme, bref toute une gamme de sentiments 100% humains. Trois femmes vivent seules, dans une maison, sur une île misérable: Agata (Maya Yammine) la mère, veuve endurcie par les épreuves de la vie; Pia (Diamond Abou Abboud), sa belle-sœur, cultivée, raffinée, bonne vivante mais pourrissant dans cette épave et Silvia (Raoula Abla), la fille, fleur à peine éclose, assoiffée d’amour et de tendresse. L’île des chèvres, c’est le nom du domaine perdu en bout de route où habitent les survivantes du professeur Enrico Ishi. Débarque un homme mystérieux, balourd sur les bords, qui se présente avec aplomb, s’impose avec rondeur. Cet Angelo (Joseph Sassine) a peut-être été pendant trois ans l’ami du professeur, il l’a peut-être assisté dans ses derniers moments comme il l’affirme, ou bien c’est un imposteur, peu importe. Si, après l’avoir congédié, Agata rouvre la porte et l’attend dans la nuit, c’est qu’il représente une tentation à laquelle résister est impossible. Son effronterie même le sert en donnant un tour de comédie à ses exigences. Les trois femmes seront-elles assez subjuguées pour admettre qu’il règne sur toutes à la fois, pour se plier à la séduction du bonheur charnel? Il suffit que Silvia se révolte pour que le drame éclate. La tragédie se joue au bord du puits où Angelo est descendu. Lui lanceront-elles une corde? Le laisseront-elles au fond de son étroite prison? C’est l’âme la plus forte qui triomphera. Le spectateur, tenu en haleine par le suspense, languit quand même des longueurs imposées par les longues tirades et les gestes répétitifs des acteurs. Reste que les tragédiens tirent assez bien leur épingle du jeu. Un jeu qui correspond aux normes académiques internationalement reconnues. Ugo Betti, qui est considéré comme un des auteurs dramatiques les plus importants d’Italie, est surtout connu pour ses pièces de théâtre qui dénoncent l’injustice et la corruption sous toutes ses formes, et la descente aux enfers de ses «drames-enquêtes». Ce genre de théâtre procès, tragique et mystique, romantique et allégorique, dont L’île des chèvres, créée en 1950 à Rome, en est la parfaite illustration. Elle lance une interrogation fondamentale au cœur du mystère que la personnalité, le comportement et les actes des personnages établissent. Qui l’emportera ? Le désir de vie ou l’autodestruction ? Maya GHANDOUR HERT Au théâtre Monnot, jusqu’au dimanche 6 février, à 20h30. Informations aux: 01/202422 et 01/320762.
Un drame d’un genre particulier se joue jusqu’à dimanche sur les planches du théâtre Monnot. «L’île des chèvres», d’Ugo Betti, mobilise les efforts de quatre acteurs dans une adaptation et une mise en scène de Nabil Abou Mrad. Au programme: amours, rivalités, désirs charnels, jalousies, hypocrisies, désenchantements, tromperies, égoïsme, bref toute une gamme de sentiments...