Conférence du secrétaire général de la Gauche démocratique à Baakline Élias Atallah : « Un Liban nouveau se profile à l’horizon »

Le secrétaire général de la Gauche démocratique, Élias Atallah, a donné une conférence-débat à Baakline (Chouf) en présence de représentants du Parti socialiste progressiste, des Forces libanaises, du Parti national libéral et du Courant patriotique libre, dans le cadre de la dynamique initiée par l’opposition dans différentes régions du Liban pour mobiliser les Libanais. D’entrée, M. Atallah a affirmé que « la bataille des législatives vise à recouvrer la décision nationale libanaise ». Après avoir rendu hommage à Kamal Joumblatt, à celui qui « perpétue son message », Walid Joumblatt, et à Marwan Hamadé, l’ancien chef du Front national de la résistance nationale à Israël (FNRL) a affirmé : « Ce scrutin revêt une importance exceptionnelle, parce qu’il se trouve au cœur du combat pour le rétablissement de la libre décision, de l’indépendance et de la démocratie. Il vise à enlever tout caractère sécuritaire à l’État et aux institutions. Les services ont transformé ces institutions en plate-forme leur permettant d’établir leur influence, de se livrer à leurs exactions, de paralyser la vie politique, de confisquer à la société sa volonté, de s’infiltrer au niveau des partis et des syndicats. Le plus dangereux a été sans contexte l’élimination du pouvoir judiciaire, satellisé à une politique de la terreur et du chantage. C’est ainsi que les institutions judiciaires et les organismes de contrôle ont été désintégrés. » Pour Élias Atallah, l’objectif de toute cette entreprise était « de vider la République de son essence, de ses valeurs légales et légitimes, et de substituer aux institutions actuelles des organismes qui vont à l’encontre des principes constitutionnels (...) », sans oublier toutes les exactions commises par le pouvoir au niveau socio-économique. Et la situation a été « en s’aggravant, avec de nouvelles violations, notamment lors de l’élection présidentielle et avec la formation du nouveau cabinet monstrueux, (...) dans le but d’assurer la mise en place d’une Chambre qui poursuivra l’opération de falsification et de marginalisation au sein des institutions ». M. Atallah a ensuite mis en garde contre une fraude électorale qui commence à apparaître à travers notamment le découpage de Beyrouth, mais aussi à travers « les histoires de bingos et de plaques d’immatriculation ». « C’est ce style de pouvoir qui a conduit à la 1559 et qui a mis en échec toutes les tentatives de compromis à travers les mécanismes de Taëf », a-t-il dit, dénonçant « les œuvres noires des sociétés mafieuses de certains milieux du pouvoir libano-syrien ». « Telle est la logique, celle des intérêts étroits de certains, qui a entraîné la Syrie et le Liban dans une confrontation avec la légalité internationale », estimant que « les peuples libanais et syrien doivent recouvrer leurs droits spoliés en étant eux-mêmes à la source du pouvoir, loin des cercles des SR et du règne de la terreur ». Mettant l’accent sur l’unité de l’opposition, Élias Atallah a indiqué que cette dernière est capable de remporter sa bataille, et qu’« un Liban nouveau se profile à l’horizon, arabe, démocratique, souverain, libre et indépendant. Le peuple libanais, qui a consenti beaucoup de sacrifices, mérite de vivre dignement et librement », a-t-il conclu.