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Actualités - CHRONOLOGIE

CONFÉRENCE DE PRESSE - L’ancien cinéma Saroulla, réaménagé par Nidal Achkar, sera prêt le 16 février prochain Al-Madina: le dialogue dans le théâtre (photo)

La voix de Nidal Achkar s’est fait entendre hier, dans la grande salle de l’ancien cinéma Saroulla, depuis les hautes marches des escaliers. La comédienne, fondatrice du théâtre al-Madina qui avait fermé les portes de son premier local, rue Justinien, en juin dernier sur un « au revoir », a convoqué médias, proches et personnalités du monde du théâtre libanais à la réouverture, en pleine rue Hamra, du « nouveau théâtre al-Madina ». Entre deux coups de marteau piqueur, évitant de s’emmêler les pieds dans les câbles, mauvaises marches et autres gravats de chantier, le public est venu assister à la présentation de la remise à neuf de ce que l’on peut appeler aujourd’hui une institution, et de laquelle Nidal Achkar a raison d’être fière. Mais elle n’a pas manqué de rappeler, d’une part, que cette entreprise a été réalisée grâce au concours du comité de l’association à but non lucratif dont elle fait partie et dont May Joumblatt est la présidente et de remercier, d’autre part, tous ceux – acteurs, architectes, corps de métier, commerçants et amis de toujours – qui ont cru dans l’aventure du Madina, donnée perdante par de très nombreuses mauvaises langues. «Jeunes artistes, le théâtre est à vous»: Nidal Achkar reste donc fidèle à son but tout en pouvant, dans le nouvel espace dont elle dispose, passer à la pratique. Salle polyvalente, salle de répétition, loges et sanitaires réservés aux artistes et petit théâtre. Dans un dédale d’escaliers dangereusement obscurs, la comédienne a entraîné à sa suite les curieux. Après le premier niveau où se trouve la grande salle (500 places), le café et la salle polyvalente baptisée Noha Radi, un second niveau mène à la salle John Littlewood (du nom du professeur de Nidal Achkar), dédiée aux répétitions et, enfin, à la salle Saadallah Wannous, une petite salle de quelque 150 places. Mise en valeur de la structure d’origine Dans ce «libre espace à la culture, la pensée et la philosophie», place est (re)faite au «dialogue dans le théâtre». Mais place de nouveau à l’histoire de cette salle de cinéma construite en 1962 et qui doit son nom, comme l’a rappelé Nidal Achkar, à la femme de Century Fox, d’origine jordanienne. Après la visite du puissant couple du cinéma américain, la salle a pris le prénom de sa célèbre visiteuse. Nadim Begdache, architecte à l’œuvre, se fait fort de «modifier la structure d’origine pour la mettre en valeur.» «Entre la cafétéria et la salle polyvalente, un mur escamotable sera placé, et cela pour permettre au public de prendre un verre tout en écoutant un concert ou en assistant à une conférence. L’idée, c’est de laisser l’espace ouvert tous les jours, même si les salles de théâtre sont en relâche.» Au Saroulla, des objets et des détails typiques des années 60 que l’architecte dévoilera au public comme les appareils d’éclairage, le bar de la future cafétéria et, dans la grande salle d’aspect courbé, l’éclairage individuel mural derrière chaque lamelle de bois. «Durant la dernière rénovation, ces lamelles avaient été peintes avec un marron assez peu flatteur, explique l’architecte. Nous nous sommes contentés de gratter cet enduit pour révéler la première teinte.» Si la grande salle de théâtre, avec sa nouvelle scène de 20 mètres de long et 12 de large aujourd’hui achevée, sera prête le soir de l’inauguration officielle, le 16 février prochain, le reste de l’espace sera toujours en construction. «Ce “work in progress” sera totalement visible afin de sensibiliser le public au fait qu’un théâtre a besoin de financement pour vivre», poursuit-il. Au programme, dès le 16 février dans la grande salle, avant l’ouverture de la salle Saadallah Wannous, fin mars: Charbel Rouhana, jusqu’au 19 février; Mohammed Idriss du 22 au 24 février; Simon Chahine, les 4 et 5 avril; suivront Marwan Abado, Jahida Wehbé et tant d’autres. La ville de Beyrouth a enfin retrouvé son théâtre. Entre deux tours géantes, six hôtels de luxe et quarante restaurants, la culture a réussi à se faire une place au soleil. Son bulldozer s’appelle Nidal Achkar, en attendant que l’État, Belle (?) au Bois dormant, se réveille de son sommeil sans fin. Diala GEMAYEL
La voix de Nidal Achkar s’est fait entendre hier, dans la grande salle de l’ancien cinéma Saroulla, depuis les hautes marches des escaliers. La comédienne, fondatrice du théâtre al-Madina qui avait fermé les portes de son premier local, rue Justinien, en juin dernier sur un « au revoir », a convoqué médias, proches et personnalités du monde du théâtre libanais à la réouverture,...