Washington envisage de réactiver le Salsra Les pressions sur le Liban s’accentueront après l’entrée en fonctions de Rice

C’est demain mardi que Mme Condoleezza Rice prendra en charge ses nouvelles fonctions de secrétaire d’État américain, en remplacement de M. Colin Powell. De sources diplomatiques occidentales, citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, on indique qu’avec l’entrée en fonctions de Mme Rice, c’est une nouvelle page qui s’ouvre au niveau du bras de fer libano-américain autour de l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité. Les pressions américaines exercées sur le pouvoir libanais sont appelées à s’accentuer, selon ces sources, et dépasseront le cadre des échanges médiatiques vifs apparus après l’échec des tractations diplomatiques autour de la 1559. De même source, on s’attend à ce que de nouvelles mesures inspirées du Syria Accountability and Lebanon Sovereignty Restauration Act soient prises par l’Administration US contre le gouvernement libanais. Ce durcissement américain s’explique, selon les sources diplomatiques, par quatre facteurs : – la campagne « agressive » menée par les autorités libanaises contre la politique US à l’égard du Liban, qu’il s’agisse des critiques formulées par le Premier ministre Omar Karamé ou des déclarations hostiles de certains ministres et chefs de parti ; – le changement de la position officielle libanaise par rapport à la 1559 depuis le début de ce mois. Le Liban a officiellement exprimé son opposition à cette résolution et appelé l’Onu a mettre en application au préalable l’ensemble des résolutions se rapportant au conflit israélo-arabe, alors qu’il avait officiellement fait savoir aux puissances occidentales et à l’Onu qu’il respecte la 1559 et qu’il souhaite que la communauté internationale prenne en considération ses spécificités, tout en soulignant qu’il n’a nullement l’intention de maintenir des armées étrangères sur son sol ; – les réserves libanaises à l’égard de la mission de l’émissaire spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’application de la 1559, Terjé Roed-Larson. L’argumentation de Beyrouth s’articule autour de l’absence d’une accréditation officielle écrite de Annan à Roed-Larsen, en sus du fait que la 1559 ne prévoit pas ce genre de mission, selon le gouvernement libanais. Si ce problème n’est pas résolu, M. Roed-Larsen ne pourra pas se rendre à Damas et à Beyrouth dans les deux prohaines semaines ; – l’appui du gouvernement au Hezbollah en dépit de l’application de la résolution 425 par Israël.