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Actualités - CHRONOLOGIE

Santé - Le syndicat des hôpitaux revient à la charge pour réclamer le paiement des arriérés Haroun réclame une révision des prix des équipements médicaux en cas d’augmentation des salaires

Le président du syndicat des hôpitaux privés, Sleiman Haroun, a appelé hier les représentants des employés au sein du conseil d’administration de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) à « mettre fin au contrat imposé par la CNSS aux hôpitaux dans la mesure où il prive les employés de ce secteur de leurs droits pour ce qui est de l’hospitalisation et des soins médicaux ». Lors d’une conférence de presse tenue en présence des membres du conseil d’administration du syndicat, il a exprimé son refus de toute décision visant à augmenter les salaires tant que l’indice des prix n’est pas appliqué aux équipements médicaux. M. Haroun a affirmé que la crise dont pâtit ce secteur « menace désormais la société dans son ensemble ». Après avoir dressé l’historique des relations que ce secteur entretient avec l’État, et passé en revue les multiples problèmes qui ont mené à une impasse, M. Haroun a lancé un appel au gouvernement l’exhortant à assurer les crédits nécessaires pour payer les arriérés dus par le ministère de la Santé et qui s’élèvent à 15 milliards de LL pour l’année 2000, 70 milliards pour 2001, 2002, 2003, en sus de la somme due par les Forces de sécurité intérieure, soit 22 milliards pour 2002 et 2003, et par la CNSS, soit 280 milliards de LL. Dans une tentative visant à « élargir le cercle des discussions afin de parvenir à informer l’opinion publique », le président du syndicat a expliqué que le secteur hospitalier a été pendant longtemps la cible de « campagnes injustes », dans une allusion notamment « aux erreurs médicales dont on accuse les médecins ». Ces faits « sont souvent grossis » et « finissent par marquer la mémoire des gens », a déploré M. Haroun. « Au regard du large volume des services assurés par les hôpitaux tout au long de l’année, 24h/24, il est normal qu’il y ait des erreurs », a-t-il indiqué, soulignant que le corps hospitalier fait de son mieux pour les éviter. Selon le syndicaliste, parler des hôpitaux en termes aussi négatifs « a pour but d’occulter les vrais problèmes », notamment « l’absence d’une politique de santé publique et d’une vision commune chez les tiers payants », a poursuivi M. Haroun en dénonçant la multiplicité des centres de décisions, d’où, a-t-il dit, les décisions « archaïques » et « erronées ». Les hôpitaux, un bouc émissaire S’en prenant également à l’administration, il a affirmé que le secteur hospitalier s’est transformé en « bouc émissaire » pour camoufler le « laxisme dont fait preuve l’administration ». Évoquant les difficultés du Trésor qui, a-t-il dit, ne parvient pas à payer ses redevances aux hôpitaux, il a indiqué que cette situation « ne nous permet pas d’offrir des services qui soient satisfaisants sur le plan quantitatif aussi bien que qualitatif, une impasse qui finira par se répercuter sur l’ensemble de la société et par embarrasser les responsables politiques ». « On ne peut appliquer des critères qualitatifs comme ceux qui sont adoptés dans les pays riches et industriels (...) sur base du système d’accréditation suivi par le ministère de la Santé en 2002 », a-t-il précisé. Égrenant les problèmes du secteur de la santé publique, M. Haroun a dénoncé le fait que le ministère de la Santé prend à sa charge, dans une proportion de 85 %, tout citoyen libanais qui ne bénéficie pas d’une couverture médicale. Ce dernier profite comme celui qui cotise à la CNSS, « ce qui est tout à fait contraire à la justice sociale, surtout lorsque l’on sait que le budget de la Caisse est limitée », a relevé M. Haroun. « Le ministère de la Santé doit poser des conditions et des critères précis pour faire profiter les citoyens de ses services, même si cette mesure pourrait paraître impopulaire dans un premier temps », a-t-il dit. Les dysfonctionnements de la CNSS M. Haroun a par ailleurs critiqué la situation de la CNSS en insistant sur « l’inadéquation des textes législatifs par rapport aux exigences de la Caisse » et « l’absence d’une hiérarchie administrative et d’une définition des tâches au sein de cette institution qui ne comprend même pas une unité de recherches et qui n’a toujours pas été informatisée ». De même, a-t-il dit, la moyenne d’âge des fonctionnaires y est élevée, ce qui se répercute sur le niveau de leurs salaires, qui sont relativement importants à leur productivité. M. Haroun a en outre relevé l’absence de formation et de réhabilitation des cadres et des directeurs, dont la plupart « ne bénéficient pas, par ailleurs, de compétences universitaires ». À cela il faut ajouter le coût élevé du fonctionnement administratif et l’absence totale d’une vision économique et financière à long terme. « Autant de lacunes qui aboutiront à une catastrophe sociale et à l’anéantissement de la CNSS », a-t-il conclu. Les solutions Pour sortir de l’impasse financière et combler la dilapidation qui a lieu au niveau des factures à rembourser, « les responsables n’ont pas trouvé mieux que de proposer la réduction des tarifs hospitaliers, sans toutefois réaliser qu’une telle initiative finira par entraîner la fermeture des hôpitaux », a enchaîné le syndicaliste. Et de rappeler que la facture des hôpitaux – qui est par ailleurs soumise à un contrôle extrêmement rigoureux – totalise 220 milliards de LL contre 200 milliards pour la facture des médicaments des examens externes, laquelle n’est jamais contrôlée, a-t-il ajouté. Quant au problème soulevé par les forces armées, « il réside au niveau du maigre budget qui leur est consacré, qui n’arrive jamais à couvrir les demandes ». « Cela se traduit par une baisse des tarifs, et/ou par un déficit annuel chronique ». Ainsi, il est devenu urgent de revoir les tarifs à la lumière des augmentations des coûts, notamment les prix des équipements médicaux qui ont renchéri dans une proportion de 30 % à la suite de la variation des cours de change, a insisté M. Haroun. En définitive, dit-il, « les hôpitaux sont victimes de contrats qui ne respectent pas leurs droits élémentaires, tels que les délais de paiement, le mécanisme de contrôle et de réception des factures, en plus des multiples complications, dès lors qu’il faut effectuer des réclamations en cas d’erreur ». Le président du syndicat n’oublie pas de mentionner au passage les tarifs qui n’ont plus bougé depuis plus de 12 ans, sachant que les coûts n’ont pas cessé d’augmenter. M. Haroun a en outre critiqué « la nouvelle liste des prix des implants » que vient d’imposer la CNSS aux hôpitaux et « qui ne comprend aucune définition des critères de qualité ». « Par conséquent, et en l’absence d’un organisme de contrôle habilité à autoriser leur importation au Liban, le danger est de se retrouver face à des produits de moindre qualité au prix fixé par la liste préétablie », a indiqué M. Haroun, soulignant que ces implants qui sont greffés au corps humain « ne sont pas moins dangereux que les médicaments que nous absorbons ». Autant de problèmes qui ont été discutés lors de l’assemblée générale qui s’est réunie le 21 décembre dernier et à l’issue de laquelle le syndicat a affirmé qu’il n’assumera pas la responsabilité des répercussions de cette crise, « d’autant qu’il aurait préalablement mis en garde les responsables » contre un tel danger. Le syndicat a en outre réclamé que soit remboursés les arriérés dus par la CNSS et par le ministère de la Santé en exhortant le gouvernement à assurer les crédits nécessaires et les tiers payants à s’engager à respecter les contrats. Les membres de l’assemblée du syndicat ont par ailleurs exprimé leur « refus de toute décision d’augmenter les salaires, tant que l’indice des prix adopté ne sera pas appliqué aux équipements médicaux ». Ils ont en outre refusé « toute réduction des tarifs pratiqués par les hôpitaux qui serait imposée par les tiers payants ». Le syndicat a par ailleurs invité toutes les parties concernées à se réunir dans le cadre d’un séminaire sur la santé publique pour décider de l’avenir de ce secteur et des solutions à y apporter.

Le président du syndicat des hôpitaux privés, Sleiman Haroun, a appelé hier les représentants des employés au sein du conseil d’administration de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) à « mettre fin au contrat imposé par la CNSS aux hôpitaux dans la mesure où il prive les employés de ce secteur de leurs droits pour ce qui est de l’hospitalisation et des soins...