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Actualités - CHRONOLOGIE

Législatives - Le PDG d’« an-Nahar » a été reçu hier par Audeh Gebran Tuéni candidat à Beyrouth sous le signe de l’opposition nationale plurielle

«Au “Bristol”, nous avons annoncé que l’opposition fera campagne pour les législatives avec des listes unifiées et larges. Nous souhaitons que l’opposition puisse redonner du moral aux Libanais et qu’elle se présente avec des listes unifiées. » C’est sous le signe de l’opposition nationale plurielle que M. Gebran Tuéni, PDG du quotidien an-Nahar et membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, s’est porté candidat hier à l’un des deux sièges grecs-orthodoxes de Beyrouth. Il a annoncé sa candidature à l’issue d’un entretien avec le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audeh. La déclaration de M. Tuéni, qui a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas encore d’une déclaration de candidature officielle, s’est caractérisée par son ouverture sur l’ensemble des courants politiques d’opposition, de Michel Aoun à Rafic Hariri, en précisant toutefois qu’il reste avant tout un membre de Kornet Chehwane et qu’il ne se portera candidat officiellement qu’en coordination avec le rassemblement. « Kornet Chehwane a affirmé qu’il commencera à œuvrer de plus en plus sur le terrain pour étudier la situation de toutes les régions libanaises et de tous les candidats », a-t-il précisé. « Je suis un candidat opposant et candidat de l’opposition. Mes positions sont claires et fixes, mes articles aussi. Je suis journaliste, mes déclarations sont claires, et je ne pense pas avoir habitué les Libanais à virevolter », a-t-il indiqué après son entretien avec Mgr Audeh. « Le champ de l’opposition est plus large et englobe notamment les participants au meeting du “Bristol”, Walid bey Joumblatt, Kornet Chehwane et plusieurs autres », a-t-il dit. Interrogé sur la présence de Rafic Hariri au sein de l’opposition, M. Tuéni a répondu : « Lorsque le président Hariri était au pouvoir, nous étions dans l’opposition, mais il est actuellement une force présente sur la scène beyrouthine et libanaise. Il semble qu’il soit plus proche de l’opposition que du pouvoir ou des loyalistes. Nous sommes là pour élargir le champ de l’opposition (...). L’opposition est ouverte à tout le monde, tant que ces personnes peuvent se retrouver avec nous sur les constantes que nous défendons et qui sont relatives à la démocratie. Le champ de l’opposition est large parce que nous considérons que la démocratie est perdue au Liban. » « Quoi qu’il en soit, j’ai rencontré M. Hariri et je lui ai dit que j’étais candidat à Beyrouth », a-t-il souligné. M. Tuéni a par ailleurs dénoncé le retard dans la publication de la loi électorale, estimant qu’il faut attendre la publication du code avant que Kornet Chehwane n’annonce ses candidats aux élections. C’est également dans cette optique qu’il a répondu à une question sur une alliance éventuelle avec Rafic Hariri, précisant que « personne ne se présente sur la liste de personne. Quand il y a des listes d’opposition, ce sont des listes d’opposition, quel que soit notre respect pour tout le monde ». Rendre à Achrafieh son rôle M. Tuéni a également plaidé en faveur du caza, estimant que même si M. Hariri est partisan du mohafazat, il n’est pas tenu d’adopter ses points de vue. Et que si Beyrouth devait être une circonscription unique, toute l’opposition prendrait position contre. Évoquant le découpage électoral à Beyrouth, il a indiqué : « Le fait de découper la capitale en circonscriptions n’équivaut pas à diviser le Liban, mais au contraire à le réunifier. Achrafieh doit recouvrer son rôle, en faveur du dialogue, pas de la division. Notre main est tendue à tous les fils de Beyrouth. Aux moments les plus difficiles de la guerre, les rencontres pour le dialogue et la réconciliation se tenaient à l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth. Nous ne parlons pas en termes d’est et d’ouest, mais nous pensons qu’il est temps que cette région recouvre son rôle. Sinon, on serait en train de tuer la capitale, de l’anéantir. » C’est pourquoi, selon lui, la nouvelle loi doit rendre aux chrétiens de Beyrouth, et d’Achrafieh en particulier, leur rôle, afin que la capitale retrouve une fonction positive au niveau du pays, notamment sur le plan du dialogue islamo-chrétien. « Le Liban est fondé sur le pluralisme et la diversité communautaire. Il n’est pas honteux de dire que les chrétiens doivent recouvrer leur rôle, comme l’affirme le ministre de l’Intérieur. (...) Les propos tenus par (le chef du PSNS) M. Gebran Arayji, qui a affirmé que revendiquer le découpage sur base du caza est une demande chrétienne qui nous ramène aux temps des tranchées, sont incorrects. Les tranchées politiques et communautaires ont été créées par les hommes politiques, pas par les dignitaires religieux, qui sont respectables. Nous n’avons plus confiance dans des gens comme Gebran Arayji et dans ceux qui tiennent son langage, qui ont mené le pays à l’échec », a indiqué M. Tuéni. Invité à commenter les propos de M. Arayji, qui s’est dit hostile au retour de Michel Aoun et à la libération de Samir Geagea, M. Tuéni a affirmé : « C’est charmant. Si, pour être libéré, Samir Geagea doit prêter serment au Parti syrien national social, et si, pour retourner au Liban, Michel Aoun doit devenir loyaliste... Si ce sont là les conditions du dialogue que les loyalistes proposent, nous sommes servis ! Nous n’avons pas confiance dans ce dialogue, parce que nous savons quelles sont ses conditions. Il s’agit d’un dialogue qui cherche à nous fondre (...). Le dialogue suppose que toute personne doit retourner sur la scène libanaise avec ses idées et que le citoyen libanais choisisse quelles sont les idées qu’il veut défendre. Je ne considère pas que le projet de Samir Geagea était révolutionnaire, ou qu’il complotait contre le Liban pour le livrer à un autre pays. Je ne pense pas, non plus, que Michel Aoun portait atteinte à la souveraineté, l’indépendance et la dignité du Liban. Nous souhaitons que M. Arayji soit un peu plus libanais, et il sait très bien de quoi je parle. » Dans ce cadre, M. Tuéni a précisé que Michel Aoun fait partie de l’opposition, et que chacun au sein de cette opposition plurielle a le droit de faire les contacts qu’il veut. « L’union ne suppose pas la fusion monochrome », a-t-il souligné, souhaitant que les opposants fassent front commun sans s’opposer les uns aux autres. « Le président Hariri est un pilier essentiel de la formule politique libanaise, qu’on le veuille ou pas. Il existe (...) et s’il entre dans l’opposition, il est certain que l’État sera embarrassé. Chaque personne qui soutient l’opposition est la bienvenue aujourd’hui. Plus l’opposition s’élargit, et plus elle se renforce », a ajouté M. Tuéni.
«Au “Bristol”, nous avons annoncé que l’opposition fera campagne pour les législatives avec des listes unifiées et larges. Nous souhaitons que l’opposition puisse redonner du moral aux Libanais et qu’elle se présente avec des listes unifiées. » C’est sous le signe de l’opposition nationale plurielle que M. Gebran Tuéni, PDG du quotidien an-Nahar et membre du Rassemblement de...