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Actualités - OPINION

Michel Chiha, cinquante ans après...

Le 29 décembre 1954, Michel Chiha nous quittait. Cinquante ans après, sa pensée, sa doctrine, ses principes et ses écrits n’ont jamais été aussi actuels. Qu’il s’agisse de la Palestine, de la politique intérieure et des bases de l’économie libanaise, Michel Chiha a été véritablement prophétique. Dès le début des années 40, déjà, il n’a jamais cessé d’alerter, par ses éditoriaux du journal Le Jour, les Arabes et en particulier les Libanais sur le danger mortel que représentait le projet sioniste en Palestine pour tous les pays de la région et surtout pour le Liban. Avant même la création de l’État d’Israël, Michel Chiha prévoyait que les sionistes ne se suffiraient pas des trois quarts de la Palestine et qu’ils allaient poursuivre leur agression jusqu’à absorber le reste de la terre palestinienne et en particulier Jérusalem, ce qui fut réalisé en 1967, treize ans après sa mort. En même temps, Michel Chiha ne cessait de mettre en garde les Arabes contre le péril représenté par le programme sioniste qui chercherait à les transformer par étapes en pays dépendants. Sans oublier les visées permanentes de l’État d’Israël sur les eaux libanaises et syriennes. Quant à ses écrits et ses articles sur « la Politique intérieure » et ses « Propos d’économie libanaise », la Fondation Michel Chiha a aussi publié deux autres ouvrages réunissant, comme pour la Palestine, des textes choisis parmi les centaines d’articles qu’il avait consacrés à ces questions essentielles, sinon vitales, pour l’avenir de notre pays. Michel Chiha n’a pas seulement été le père de la Constitution libanaise, il a aussi et surtout expliqué et démontré inlassablement que sans la liberté et un système démocratique parlementaire garantissant une représentation équilibrée de toutes les familles spirituelles du pays et un strict respect de la Constitution et des lois dans le cadre d’une séparation des pouvoirs effective, le Liban risquait de devenir à terme ingouvernable. L’attachement de Michel Chiha au système économique libéral, à la nécessité de préserver la liberté d’entreprendre et l’esprit d’initiative des Libanais et son rejet de toute économie dirigée ainsi que de toutes les contraintes bureaucratiques a fait de lui un précurseur et un pionnier au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, à une époque où la plupart des pays dans le monde s’enfonçaient dans un dirigisme stérile provoquant, notamment dans notre région, une paupérisation des masses laborieuses, au bénéfice d’une caste de dirigeants qui tiraient seuls profit de cette bureaucratisation et de ces réglementations souvent aberrantes. Le Liban lui doit en grande partie la stabilité et la prospérité qu’il a connues pendant près de quarante ans de 1945 à 1983, quand les taux de change évoluaient entre deux livres et demie et trois livres et demie pour un dollar. À l’heure où notre pays est à la veille d’échéances décisives et où le débat ne cesse de s’amplifier et de se radicaliser au sujet de la future loi électorale et de la liberté des élections, que la plupart des protagonistes n’envisagent malheureusement que sous l’angle de leur intérêt personnel et dans le but d’essayer d’exclure l’Autre par tous les moyens, nos responsables et nos hommes politiques gagneraient certainement beaucoup à relire Michel Chiha et à s’inspirer de sa doctrine et de ses principes avant de prendre les décisions qui engageront l’avenir de notre pays. Nous avons tous aujourd’hui une pensée émue et reconnaissante pour ce grand Libanais. Michel EDDÉ

Le 29 décembre 1954, Michel Chiha nous quittait. Cinquante ans après, sa pensée, sa doctrine, ses principes et ses écrits n’ont jamais été aussi actuels.
Qu’il s’agisse de la Palestine, de la politique intérieure et des bases de l’économie libanaise, Michel Chiha a été véritablement prophétique.
Dès le début des années 40, déjà, il n’a jamais cessé d’alerter, par...