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Actualités - CHRONOLOGIE

Médias - Sit-in de soutien à la chaîne intégriste à l’Ordre de la presse, aujourd’hui Forcing des responsables officiels pour sauver la diffusion d’al-Manar en France

À 48 heures d’une réunion du Conseil d’État français pour examiner une demande d’interdiction de la chaîne satellitaire du Hezbollah, al-Manar, les autorités libanaises tentent de mobiliser le monde arabe sur ce dossier. La série de réactions s’est poursuivie hier : alors que certains responsables se réunissaient au Grand Sérail ou au Parlement, des étudiants observaient un sit-in devant l’ambassade de France, à Beyrouth. Aujourd’hui, un rassemblement de solidarité avec la chaîne devrait se tenir au siège de l’Ordre de la presse, à 11 heures. Au Grand Sérail donc, le Premier ministre, Omar Karamé, s’est entretenu avec le comité de suivi de l’affaire al-Manar, formé du président de l’Ordre de la presse, Mohammed Baalbacki, du président du CNA, Abdelhadi Mahfouz, du directeur de l’information à la chaîne al-Manar, Hassan Fadlallah, et du PDG de Radio Liban Libre, Chawki Abou Sleiman. « Nous avons tenu à remercier le Premier ministre pour le soutien qu’il accorde à l’affaire d’al-Manar », a indiqué M. Baalbacki à l’issue de la réunion avec M. Karamé. « Cette affaire relève du respect des libertés publiques, et nous estimons que la France, un pays ami, devrait tenir à ces libertés », a-t-il ajouté. « Les pressions sionistes sont évidentes dans cette affaire qui ne relève plus du droit et de la justice mais qui est devenue une affaire politique par excellence », a-t-il noté. Rapportant les propos tenus par M. Karamé, le président de l’Ordre de la presse, a indiqué que « le Premier ministre nous a exposé l’action entreprise, dans ce cadre, par le ministère des Affaires étrangères, sur les plans arabe et international ». Rappelons que le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, avait contacté le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa pour lui demander l’intervention de son organisation. M. Hammoud a en outre demandé à l’ambassadrice du Liban à Paris, Sylvie Fadlallah, d’intervenir auprès du ministère français des Affaires étrangères. À cette fin, le ministre effectuera une brève visite dans la capitale française, demain samedi. Une réunion des ambassadeurs arabes à Paris est également prévue jeudi prochain. Place de l’Étoile, hier, la commission parlementaire de l’Information et des Télécommunications a tenu une réunion à l’issue de laquelle des recommandations ont été émises. La commission, qui a estimé que « l’affaire al-Manar constitue un sérieux test pour la crédibilité de la justice française », a demandé au gouvernement de considérer le problème d’al-Manar comme une « affaire nationale ». Elle a aussi adopté une motion présentée par le député Nasser Qandil, recommandant au gouvernement de réviser « les privilèges qu’il accorde aux médias audiovisuels français », notamment Radio France internationale (RFI) et la chaîne de télévision TV5. Cette idée a été également reprise par le chef du parti Kataëb, Karim Pakradouni. Par ailleurs, lors de la séance inaugurale du congrès d’Arabsat sur la diffusion par satellite, le ministre de l’Information, Élie Ferzli, a invité dans son message la société arabe de communications satellitaires, à « intervenir auprès de la justice française, en sa qualité de partenaire, pour défendre le droit légitime d’al-Manar », qui fait partie de son bouquet. D’autre part, M. Ferzli, a adressé un message à Amr Moussa, lui demandant « d’étudier la possibilité de réviser les privilèges accordés à certains médias français opérant dans le paysage audiovisuel arabe et qui véhiculent des propos qui s’apparentent au racisme antiarabe et à des appels à la haine ». D’autre part, Hassan Fadlallah, directeur de l’information de la chaîne du Hezbollah, a indiqué, dans un entretien avec l’AFP, que les contacts se poursuivaient avec le CSA et que la chaîne avait adressé mardi une lettre à l’organisme. Cette lettre, « qui a été bien accueillie par le CSA », selon lui, indique qu’al-Manar « est en train de mettre au point un code déontologique pour assurer le respect du conventionnement conclu avec le CSA ». Par ce conventionnement, al-Manar s’est « engagée à ne pas inciter à la haine, à la violence ou à la discrimination pour des raisons de race, de sexe, de religion ou de nationalité ». « Ces principes ont toujours fait partie de notre morale déontologique. Il peut y avoir eu dans le passé des glissements auxquels nous allons remédier », a indiqué M. Fadlallah. « Il n’est toutefois pas question que ces mesures nous fassent renoncer à nos convictions. Al-Manar restera la chaîne de la résistance et de la dénonciation de l’occupation israélienne et nous avons expliqué au CSA que nous ne pouvions pas y renoncer », a-t-il ajouté. Hier également, une centaine d’étudiants ont observé un sit-in devant l’ambassade de France à Beyrouth pour protester contre la menace d’interdiction d’al-Manar. Dans les territoires palestiniens, à Gaza, des dizaines de journalistes, d’écrivains et de représentants d’organisations de défense des droits de l’homme palestiniens ont manifesté hier en signe de soutien à al-Manar, rapporte l’AFP.
À 48 heures d’une réunion du Conseil d’État français pour examiner une demande d’interdiction de la chaîne satellitaire du Hezbollah, al-Manar, les autorités libanaises tentent de mobiliser le monde arabe sur ce dossier. La série de réactions s’est poursuivie hier : alors que certains responsables se réunissaient au Grand Sérail ou au Parlement, des étudiants observaient un...