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Actualités - CHRONOLOGIE

exécutif - Approbation des lois sur la conscription, la retraite et l’ombudsman Le gouvernement se solidarise avec Addoum sans prendre parti pour lui

C’est un Conseil des ministres politique par excellence qui s’est tenu hier, alors que la réunion était initialement consacrée au dossier socio-administratif. Pris sous le feu nourri de l’opposition, le gouvernement a solennellement annoncé par la voix de son chef, Omar Karamé, qu’il n’a pas l’intention de démissionner. Il a aussi exprimé sa solidarité avec le ministre de la Justice, Adnane Addoum, violemment pris à partie par l’opposition, tout en prenant ses distances par rapport à la polémique qui a fait rage au cours des derniers jours, répondant aux attaques par un bilan de son action. Sur le plan socio-administratif, l’Exécutif a voté sans amendement les projets de loi relatifs à l’institution d’un nouveau système de retraite et à la révision du service du drapeau, mais a introduit des amendements au texte de loi sur la mise en place du médiateur de la République. Comme pour mettre en valeur le caractère solennel de la position du gouvernement, M. Karamé a choisi de s’adresser lui-même à la presse pour commenter les récents remous sur la scène politique, laissant au ministre de l’Information, Élie Ferzli, le soin d’annoncer les résolutions officielles du Conseil des ministres, qui a duré deux heures. Au cours de la réunion, M. Karamé a souligné la nécessité de se solidariser avec le ministre de la Justice et a fait part de son intention de s’adresser en personne à la presse pour mettre les points sur les « i ». Il s’est cependant gardé de prendre position en faveur de M. Addoum, affirmant que « la tension qui prévaut est préjudiciable aussi bien pour l’opposition que pour les loyalistes ». « Nous ne sommes pas habitués à ce genre de discours politiques », a-t-il dit avant de prôner un retour « à la raison et au dialogue rationnel ». Après avoir indiqué succinctement que la résolution 1559, « qui divise l’opinion libanaise, ne peut pas être imposée au pays si le peuple la rejette », il a expliqué que « la principale priorité du gouvernement est aujourd’hui d’élaborer une loi électorale fondée sur un même critère pour toutes les régions ». « Nous voulons une loi juste qui assure une représentativité authentique des Libanais », a déclaré M. Karamé. «Toutes ces surenchères et tous les appels à la démission du gouvernement, accusé d’être partial, s’inscrivent dans le cadre d’une intimidation qui ne nous amènera pas à plier. Nous ne nous laisserons pas entraîner sur la voie de polémiques ou de surenchères. Le gouvernement bénéficie de la confiance du Parlement et de la majorité du peuple. Il ne présentera sa démission que si la Chambre lui retire cette confiance », a-t-il poursuivi. Affirmant que son équipe a pu honorer de nombreux engagements qu’elle avait pris dans le cadre de la déclaration ministérielle, il a rappelé que le gouvernement a réussi à régler le problème des enseignants contractuels, à réduire le prix du mazout, à combler les vacances au sein des organismes de contrôle pour paver la voie à la lutte contre la corruption et à nommer un nouveau conseil d’administration du CDR. « On nous a reproché d’avoir privilégié le clientélisme, alors que dans tous les pays du monde, lorsqu’un parti ou un courant politique prend le pouvoir, il gouverne avec sa propre équipe et non pas avec celle de ses prédécesseurs. » Mettant l’accent sur sa détermination à « poursuivre le processus de réforme », il a indiqué qu’il a demandé aux ministres de « dépister toutes les irrégularités financières et administratives dans leurs départements respectifs et d’en saisir les organismes de contrôle afin de déférer les contrevenants devant le Conseil de discipline ou la justice ». « Ils nous accuseront sans doute d’être vindicatifs. Mais comment nous est-il possible de lutter autrement contre la corruption ? » s’est-il interrogé. En réponse à une question, il a refusé d’imputer à une partie quelconque la responsabilité des polémiques qui se succèdent, soulignant que son appel à la retenue concerne toutes les parties. Dialogue avec l’opposition M. Karamé a en outre assuré qu’un dialogue sera engagé avec l’opposition au sujet de la loi électorale, tout en faisant remarquer qu’aucune décision n’a été encore prise au sujet de la loi électorale. Selon lui, si le gouvernement tarde à élaborer le projet de loi électorale, c’est pour éviter que les députés ne se rendent dès maintenant dans leurs régions pour se consacrer aux préparatifs des campagnes électorales. « Il sera alors pratiquement impossible d’obtenir un quorum à la Chambre et nous avons besoin du Parlement au cours des deux prochains mois pour voter un paquet de projets de réforme que nous avons préparés », a déclaré M. Karamé. Pour lui, trois ou quatre mois sont suffisants pour préparer une campagne électorale. Le projet de budget, a-t-il précisé, sera également prêt dans 3 ou 4 mois. Le Premier ministre a ensuite indiqué que le gouvernement aura recours à tous les moyens légitimes et diplomatiques pour faire valoir le droit d’al-Manar à diffuser en France. Comme le Conseil des ministres venait de nommer un nouveau mohafez du Liban-Sud, Malek Abdel Khalek, M. Karamé a été interrogé sur le point de savoir pourquoi le gouvernement n’a pas également désigné de nouveaux mohafez à Beyrouth et au Mont-Liban. « C’est parce que nous attendons que le Parlement vote un texte de loi sous examen, autorisant le gouvernement à nommer les deux tiers d’un conseil de mohafazat en dehors du cadre », a-t-il répondu. Il a démenti tout conflit avec le chef de l’État, mais n’a pas voulu commenter l’absence du vice-président du Conseil, Issam Farès, qui avait eu une discussion animée, la semaine dernière, avec M. Addoum. Le ministre de l’Information devait ensuite annoncer qu’en plus des trois projets de loi concernant la conscription, la retraite et le médiateur de la République, le gouvernement a voté un paquet de textes portant sur la réforme financière. Selon des sources ministérielles, c’est la loi sur le médiateur de la République (ombudsman), qui a fait l’objet d’un long débat. Quelques amendements ont été introduits au texte, portant tous sur les prérogatives de l’ombudsman, chargé de régler les litiges entre les citoyens et l’Administration. Les principaux sont les suivants : ses adjoints seront au nombre de 3 au lieu de 6 ; il pourra réceptionner les plaintes dans un délai de trois mois au lieu d’un seul à cause de la lenteur administrative au Liban ; il est tenu de régler un différend conformément aux lois seulement et non plus selon les principes de justice qu’il juge appropriés, mais il peut en revanche proposer l’amendement d’une loi qu’il juge injuste. Deux points restent cependant en suspens : l’autorité de tutelle et l’âge. Ils doivent être déterminés au Parlement.
C’est un Conseil des ministres politique par excellence qui s’est tenu hier, alors que la réunion était initialement consacrée au dossier socio-administratif. Pris sous le feu nourri de l’opposition, le gouvernement a solennellement annoncé par la voix de son chef, Omar Karamé, qu’il n’a pas l’intention de démissionner. Il a aussi exprimé sa solidarité avec le ministre de la...