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Actualités - ANALYSE

Il y a un partenaire, il y a un plan Un an après, l’Initiative de Genève reste une alternative globale(photos)

GENÈVE - de notre correspondant Zahi HADDAD L’Initiative de Genève a fêté hier son premier anniversaire dans la Cité de Calvin. Le temps pour quelques membres des délégations israéliennes et palestiniennes, qui ont lancé cet espoir de paix en 2003, de faire le point sur l’année écoulée, aux côtés de représentants des autorités helvétiques. L’occasion aussi de tirer un bilan relativement positif sur la diffusion et l’explication de ce document auprès de leurs opinions publiques respectives. Le 12 octobre 2003, Yossi Beilin et Yasser Abed Rabbo redonnaient, au bord de la mer Morte, des ailes aux colombes israéliennes et palestiniennes. Un mois et demi plus tard, les deux anciens ministres prenaient à Genève un engagement public pour la paix entre leurs deux peuples. Autour d’eux : des témoins de renommée internationale tels que Jimmy Carter ou Nelson Mandela et un millier de représentants de la société civile : « Nous ne voulions pas donner un aspect gouvernemental à une négociation qui n’a pas été gouvernementale », avaient alors déclaré les initiateurs. Le « langage de Genève » L’originalité de l’Initiative de Genève repose dans les solutions globales et définitives qu’elle propose sur des sujets aussi sensibles que les réfugiés, les colonies et Jérusalem. Continuation de la « feuille de route », elle est un véritable point d’arrivée, avec la création de deux États. « Nous avons aujourd’hui la possibilité d’être perdants ensemble ou gagnants ensemble, explique Daniel Lévy, membre de la délégation israélienne et conseiller de Yossi Beilin. Nous pouvons repousser à l’infini l’inévitable, qui correspond à ce que l’on peut appeler le « langage de Genève ». En effet, l’Initiative de Genève a apporté une alternative, à un moment où, en Israël, on estimait qu’il n’y avait pas de partenaire, pas de plan ». Le défi qu’il fallait relever après le 1er décembre 2003 était de « sortir le débat des rayons de bibliothèque, de le porter sur la place publique ». Et c’est ce que les initiateurs se sont attelés à faire. Envois postaux du texte de l’Initiative, discussions et séminaires publics, Internet, tout y passe. Daniel Lévy mentionne même la production de spots qui seront diffusés dans les salles de cinéma et qu’il est pour l’instant possible de visionner sur www.geneva-accord.org. « Et sur chaque question, nous avons été transparents et convaincants ». Membre de la délégation palestinienne et professeur d’histoire à l’université de Bir Zeit, Nazmi al-Ju’beh rappelle les séances de lecture collective et d’explication à ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter un journal ou les capacités de le lire. À cet égard, il évoque encore l’organisation d’un camp d’été pour quelque 1 200 jeunes palestiniens auxquels il fallait exposer les tenants et aboutissants de l’accord. Optimiste, al-Ju’beh déclare que l’Initiative a permis de retrouver une certaine realpolitik et de voir ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. « Aujourd’hui, il n’y a plus de tabous. On peut discuter de Jérusalem ou des réfugiés, dans la rue et même dans les camps palestiniens ». Et d’enchaîner : « La paix n’est pas un morceau de papier signé mais une réalité discutée sur le terrain ». Pour Abraham Burg, ancien président travailliste de la Knesset, c’est une réintroduction de l’espoir basée sur la reconnaissance de l’autre non seulement comme partenaire politique mais aussi comme individu riche de ses différences. Une solution internationale Alors que les orateurs du jour s’accordent sur l’existence d’un partenaire valable – quel qu’il soit – ils estiment également que l’Initiative a internationalisé le conflit israélo-palestinien qui doit trouver une issue dans une large mobilisation internationale, notamment via le quartette Onu/Union européenne/Russie/États-Unis. Et si, outre-Atlantique, la position de la Maison-Blanche reste encore floue au lendemain de l’élection présidentielle américaine, celle de l’Europe unie devrait, selon eux, être beaucoup plus engagée... Quitte à renouer le dialogue avec les États-Unis, partenaire incontournable dans la région. Après une année de travail intense auprès des opinions publiques, les intervenants formulent l’espoir que le plan de désengagement de la bande de Gaza – voulu, selon eux, par un Ariel Sharon désireux de ne laisser aucune marge à l’Initiative de Genève – ne sera qu’une première étape vers une solution globale. « Il est fondamental d’avoir un horizon politique qui s’appellerait Genève, conclut Daniel Lévy. Une solution négociée, crédible, globale et viable pour laquelle nous aurions deux mots : l’Initiative de Genève. » Un accord qui constitue un « instrument d’une dynamique nouvelle » pour une Confédération helvétique attachée à sa tradition de bons offices fondée sur une neutralité active. Reste à savoir ce que les multiples realpolitiks qui s’expriment sur le terrain lui laisseront comme marge.

GENÈVE - de notre correspondant Zahi HADDAD
L’Initiative de Genève a fêté hier son premier anniversaire dans la Cité de Calvin. Le temps pour quelques membres des délégations israéliennes et palestiniennes, qui ont lancé cet espoir de paix en 2003, de faire le point sur l’année écoulée, aux côtés de représentants des autorités helvétiques. L’occasion aussi de tirer un...