Finances - Le directeur général du FMI inaugure un centre régional de formation à Beyrouth Rato: La dette impose de poursuivre l’ajustement(photo)

Le directeur général du Fonds monétaire international, Rodrigo de Rato, a insisté hier à Beyrouth sur la nécessité pour le Liban de poursuivre sur la voie des réformes pour résoudre le problème de sa dette publique. Lors d’une conférence de presse organisée au Phoenicia Inter-Continental, il a déclaré que le président Émile Lahoud, qui l’avait reçu dans la matinée, « était très engagé à poursuivre les réformes », estimant que le chef de l’État « a une vision très claire de la nécessité de réduire la vulnérabilité que constitue la dette » de quelque 35 milliards de dollars. Cette dette « est un fait », et il faut savoir comment y faire face, a poursuivi Rodrigo de Rato, saluant les « efforts très importants » engagés par le gouvernement libanais au cours des dernières années pour réduire le déficit budgétaire. Le directeur général du FMI a simplement appelé les autorités libanaises à « poursuivre sur la voix des réformes, à travers la libéralisation et les privatisations », déclarant que le budget 2005 « est une opportunité en or ». L’ajustement est possible, a souligné l’ancien ministre espagnol de l’Économie, « c’est le moment de le faire et de respecter les engagements pris à Paris II ». Rodrigo de Rato, qui effectuait la première visite au Liban d’un directeur général du FMI, s’exprimait, à l’occasion de l’inauguration à Beyrouth du Centre d’assistance technique pour le Moyen-Orient du FMI (Metac), en présence du ministre sortant des Finances, Fouad Siniora. Établi par le FMI en coopération avec des donateurs bilatéraux et multilatéraux, le Metac a pour objectif de fournir une assistance technique et de formation dans la gestion macroéconomique et financière des pays du Moyen-Orient. Sami Geadah est le coordinateur du centre, situé dans l’immeuble de la TVA, à Adlieh. Les pays concernés par le programme Metac sont l’Afghanistan, l’Égypte, l’Irak, la Jordanie, le Liban, la Syrie, la Libye, le Soudan, le Yémen, ainsi que la Cisjordanie et la bande de Gaza. « La présence du directeur génaral du FMI témoigne de l’importance de ce centre », a déclaré Fouad Siniora, selon qui le choix de Beyrouth pour accueillir le Metac « met en évidence l’importance des efforts entrepris par le Liban pour retrouver son rôle régional en tant que centre d’excellence ». Pour le ministre des Finances, le choix du FMI est aussi « une reconnaissance du palmarès du Liban en matière de réformes et en matière de formation de ressources humaines ». Rodrigo de Rato a expliqué que l’objectif du Metac était de contribuer au renforcement des capacités institutionnelles des pays de la région. Pourquoi ? Le FMI est convaincu qu’il s’agit d’une condition du développement économique et social, car elle rend possible l’élaboration des politiques adéquates, a-t-il répondu. « Le FMI est un défenseur des marchés et de la participation du secteur privé. Mais nous savons aussi que pour que les marchés fonctionnent efficacement, et pour que le secteur privé se développe et prospère, il est essentiel de compter sur des institutions efficaces. » La visite du nouveau directeur général du FMI entre dans le cadre d’une tournée au Proche-Orient qui l’a déjà conduit en Arabie saoudite. Après Beyrouth, il doit se rendre en Égypte. Sibylle RIZK