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Paris critique l’initiative de Didier Julia, de passage hier à Beyrouth, qui peut créer « plus de confusion que de certitude » Diplomatie parallèle : un député français a bon espoir de parvenir à la libération des otages (photo)

Quarante et un jours après leur enlèvement, les deux journalistes français otages en Irak sont au centre d’une véritable frénésie diplomatique. Mais c’est à deux niveaux que semblent se jouer les négociations pour leur libération. L’initiative la plus voyante a été prise par un député français, Didier Julia (notre téléphoto AFP), de passage à Beyrouth hier soir, avant de se rendre dans la nuit à Damas où il doit rejoindre une partie de son équipe de médiateurs. Un réseau d’intermédiaires dit en effet travailler avec lui à la libération de Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Philippe Brett, un membre de l’équipe, a d’ailleurs assuré avoir rencontré récemment les deux otages. À son arrivée à l’aéroport de Beyrouth, le député gaulliste, âgé de 70 ans, n’a pas voulu donner de détails sur sa mission. « J’ai quelques amis à rencontrer à Damas », s’est-il contenté de dire sans donner de précisions sur une éventuelle filière syrienne pour la libération des otages. Prêt à rester en Syrie le temps qu’il faudra, M. Julia se voulait plutôt optimiste. À des journalistes présents dans l’avion venant de Paris, il a expliqué n’avoir « jamais promis quelque chose que je ne peux pas réaliser ». Plus tôt dans la journée, deux membres de son équipe de médiateurs avaient déclaré que les deux otages étaient entre des « mains sûres, celles de la résistance irakienne », et que leur libération, acquise et imminente, était liée à la sécurisation de leur sortie de la région de Falloujah vers Bagdad. Falloujah est depuis plusieurs jours la cible de bombardements américains continus. Selon des sources syriennes, des Français pourraient être libérés aujourd’hui. Interrogé sur les motivations de sa propre implication dans cette tentative de libération des deux journalistes, cet élu UMP de Fontainebleau, dans la région parisienne, a répondu qu’il avait « la possibilité de le faire et les relations pour le faire ». M. Julia, qui s’était fermement opposé, dans les années 90, à l’embargo contre l’Irak, y a effectué plusieurs voyages, notamment sous la dictature de Saddam Hussein dont il a côtoyé des proches. Il avait effectué son dernier séjour à Bagdad en mars 2003, juste avant le déclenchement de la guerre. Une initiative qui avait provoqué la fureur de son parti et du gouvernement qui ne l’avait pas mandaté. Aujourd’hui encore, cet adepte de la diplomatie parallèle énerve les autorités françaises. La présidence de la République a ainsi tenu à dire que M. Julia et ses amis n’avaient été aucunement mandatés par Jacques Chirac. Plus virulent, le porte-parole du ministère de la Défense, Jean-François Bureau, a estimé que l’initiative de M. Julia créait « plus de confusion que de certitude ». En soirée, on apprenait que le ministre des Affaires étrangères, M. Michel Barnier, avait envoyé le secrétaire général du Quai d’Orsay, M. Jean-Pierre Lafon, à Amman, en Jordanie, dans le cadre des efforts déployés pour obtenir la libération des deux journalistes. Émilie SUEUR
Quarante et un jours après leur enlèvement, les deux journalistes français otages en Irak sont au centre d’une véritable frénésie diplomatique. Mais c’est à deux niveaux que semblent se jouer les négociations pour leur libération.
L’initiative la plus voyante a été prise par un député français, Didier Julia (notre téléphoto AFP), de passage à Beyrouth hier soir, avant de...