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Sécurité - Plusieurs interpellations au sein de la communauté syrienne kurde à Bourj Hammoud La famille de Pierre Affara lance un appel au calme

« C’est aux jeunes du quartier et surtout aux amis de Pierre que je voudrais adresser ce message pour les mettre en garde contre toute tentative de vengeance qui ne nous mènera à rien », affirme Gaby Affara, le frère de Pierre, assassiné il y a trois jours à Bourj Hammoud par un groupe de Syriens kurdes armés. Réunie dans la douleur, la famille de la victime, qui continuait hier à recevoir les condoléances, a tenu à lancer un appel au calme après les accrochages qui opposent depuis plusieurs jours une bande d’ouvriers syriens kurdes aux amis et sympathisants de la famille. Dans le quartier de Bourj Hammoud, la tension demeure toujours, et les gens craignent le pire après ce crime odieux qui vient couronner une longue histoire d’animosité entre ce qu’ils appellent « les étrangers » et les résidents du quartier. Tous le confirment : ce n’est ni le premier ni le dernier incident grave qui a lieu entre ces deux communautés qui cohabitent depuis des années dans un climat de haine permanente. « À intervalles réguliers, des échauffourées ont lieu entre les jeunes et les ouvrirers syriens venus en nombre envahir la localité », confie Nadine, une habitante du quartier, qui parle de 15 000 Syriens kurdes répartis entre Bourj Hammoud, Nabaa et ses environs. « Les gens n’en peuvent plus », renchérit Antoine, qui raconte que « les ouvriers étrangers se déplacent en bande, armés de couteaux et de rasoirs, et provoquent les gens à chaque coin de rue ». Le meurtre de Pierre Affara, 20 ans, a suscité une colère incontrôlable parmi la population. Choqués par ce qui s’est passé, de jeunes sympathisants sont venus de Sin el-Fil et des quartiers environnants rejoindre les amis de Pierre pour venger sa mort. Une rumeur qui circule dans le quartier a fait également état de « renforts en hommes » qu’aurait reçus la communauté kurde. Éplorée, la famille du défunt exhorte l’État à mettre un terme à cette situation « qui risque de provoquer d’autres drames si les forces de l’ordre ne prennent pas les choses en main », affirme le père de Pierre qui assure que la mort de son fils « suffit pour en tirer les leçons ». Déployée en force depuis deux jours, l’armée libanaise a pu ramener un semblant de calme sur les lieux, sans pouvoir endiguer toutefois les querelles qui continuent d’éclater çà et là entre Libanais et Syriens. Des rafles ont été opérées au sein de la communauté syrienne, et des dizaines de personnes ont été arrêtées, dont l’auteur du crime et son complice. En attendant les suites de l’enquête actuellement en cours, Bourj Hammoud et Nabaa risquent encore de vivre des nuits assez agitées. Je. J.
« C’est aux jeunes du quartier et surtout aux amis de Pierre que je voudrais adresser ce message pour les mettre en garde contre toute tentative de vengeance qui ne nous mènera à rien », affirme Gaby Affara, le frère de Pierre, assassiné il y a trois jours à Bourj Hammoud par un groupe de Syriens kurdes armés. Réunie dans la douleur, la famille de la victime, qui continuait hier à...