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ÉNERGIE - Face au déclin des champs pétrolifères en mer du Nord La Grande-Bretagne devient importateur de brut au mauvais moment

Confrontée au déclin des champs pétroliers en mer du Nord, la Grande-Bretagne est en passe de rejoindre la liste des pays importateurs de pétrole alors que les cours du brut sont à des niveaux record. En juin, la Grande-Bretagne a importé davantage de brut qu’elle en a exporté, pour la première fois depuis onze ans. Selon l’Office national des statistiques, les échanges britanniques de pétrole brut se sont soldés par un déficit de 33 millions de livres en juin. Une première depuis juin 1993, lorsqu’un déficit de 67 millions de livres avait été signalé. Les importations britanniques ont bondi de 45 % en valeur au deuxième trimestre comparé à la même période de 2003, tandis que les exportations n’ont progressé que de 7,6%, d’après l’ONS. Les chiffres de juin ont certes été gonflés par une chute de la production, due à des travaux de maintenance sur les plates-formes, alors que la demande était en forte progression à l’approche de l’été. Mais, selon les analystes, ils sont révélateurs d’une tendance plus profonde. Depuis qu’elle a commencé à exporter en 1981, la Grande-Bretagne a connu des années de gloire, notamment au début des années 1990. Elle connaît son apogée en 1999, avec une production de 2,8 millions de barils par jour (mbj). Après, c’est la chute libre, en raison du déclin naturel des vieux champs pétroliers en mer du Nord et, plus récemment, de l’introduction d’une taxe de 10 % sur les bénéfices des compagnies pétrolières tirés de cette région. Une mesure qui a découragé les investissements en mer du Nord, estiment les analystes. Selon le cabinet de consultants Wood MacKenzie, la production britannique s’élève actuellement à 2,2 mbj. Elle devrait tomber à 2 mbj en 2006 et 1 mbj en 2011. Les importations mensuelles vont de plus en plus souvent dépasser les exportations, et en 2007, la Grande-Bretagne devrait devenir importateur net à l’année, au même titre que les États-Unis, prédit Wood MacKenzie. Les analystes de RBoS sont encore plus pessimistes. Dans leur dernière étude, ils estiment que la production britannique était de 1,71 mbj en mai, en baisse de 9,1% par rapport à mai 2003: le 19e mois consécutif de déclin sur un an. « Désormais, la Grande-Bretagne va devoir importer plus qu’elle n’exporte alors que les prix du pétrole sont élevés », remarque Manouchehr Takin, analyste au centre de recherches Centre for Global Energy Studies.

Confrontée au déclin des champs pétroliers en mer du Nord, la Grande-Bretagne est en passe de rejoindre la liste des pays importateurs de pétrole alors que les cours du brut sont à des niveaux record.
En juin, la Grande-Bretagne a importé davantage de brut qu’elle en a exporté, pour la première fois depuis onze ans.
Selon l’Office national des statistiques, les échanges...