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Actualités - CHRONOLOGIE

MUNICIPALES - Après Beyrouth, le Premier ministre prépare le terrain dans son « autre » ville À Saïda, les Hariri s’affrontent aux Bizri pour la première fois

«La ville de Saïda connaîtra une bataille sans merci. » C’est en ces termes qu’une source proche de Abdel Rahman el-Bizri qualifie la prochaine consultation municipale qui aura lieu dans cette ville, qui témoignera, le 23 courant, d’une confrontation entre deux listes, l’une parrainée par le Premier ministre Rafic Hariri via sa sœur Bahia, et présidée par Adnane el-Zibaoui, un ami d’enfance de M. Hariri ; l’autre par Abdel Rahman el-Bizri, que soutient le chef du Mouvement du peuple nassérien, Oussama Saad. Un enjeu de taille dans cette ville historique qui verra s’opposer, pour la première fois, les Bizri aux Hariri, Abdel Rahman ayant été, pendant longtemps, un fidèle allié au chef du gouvernement, notamment aux élections de 98 où ils ont mené la bataille municipale côte à côte. M. Bizri explique ce retournement de situation par le fait que le Premier ministre « a monopolisé la décision à Saïda, omettant de consulter les grandes familles et les courants politiques de la ville ». Pour certains observateurs, le conflit entre les deux hommes remonte à plus loin et « semble lié à des considérations politiques et électorales ». C’est sur ce clivage qu’aurait misé Oussama Saad, en s’alliant avec le nouvel adversaire de M. Hariri, une entente qui devrait leur assurer, avec l’appui de quelques grandes familles de la ville, une éventuelle percée de la liste opposée. De son côté, Adnane el-Zibaoui, que le Premier ministre avait récemment qualifié sur sa chaîne télévisée « de son plus grand ami », est « à l’origine plus proche idéologiquement de M. Saad, pour avoir milité pendant plusieurs années au sein de l’OACL ». Devenu l’un des plus grands commerçants de biens-fonds de la région, M. Zibaoui pèsera de tout son poids au prochain scrutin, avec l’appui inconditionnel du Premier ministre. Relayé par sa sœur qui pilote sa campagne au Sud, ce dernier tente depuis plusieurs jours de s’allier avec la Jamaa islamiya, dont les voix comptabilisées à près de 3 000, sur un électorat de 57 000, pourrait constituer un appui non négligeable à la liste haririenne, à la seule condition que les partisans de ce mouvement observent une discipline de vote. Or, les négociations entamées avec les islamistes depuis plusieurs jours semblent à ce jour bloquées, ces derniers ayant mis des conditions rédhibitoires à leur participation. Outre la vice-présidence que le mouvement réclame, ce dernier exige sa part de 7 candidats sur les 21 que comprend la liste, une demande que le tandem Hariri-Zibaoui n’acceptera jamais, malgré les menaces faites par les islamites d’aller rejoindre le camp opposé. « Les islamistes font monter les enchères, sachant pertinemment qu’ils devront abandonner la vice-présidence et se contenter des 5 membres tout au plus », souligne la source précitée qui doute fort par ailleurs que la Jamaa islamiya puisse voter en bloc pour M. Zibaoui, dont le « passé communiste » pourrait lui fermer la porte des électeurs intégristes du mouvement. Par conséquent, M. Hariri, qui n’a pas grand intérêt à se plier au chantage de la Jamaa islamiya, devrait se contenter de composer avec l’aile modérée du mouvement, celle-là même qui l’a soutenu à Beyrouth. Jeanine JALKH
«La ville de Saïda connaîtra une bataille sans merci. » C’est en ces termes qu’une source proche de Abdel Rahman el-Bizri qualifie la prochaine consultation municipale qui aura lieu dans cette ville, qui témoignera, le 23 courant, d’une confrontation entre deux listes, l’une parrainée par le Premier ministre Rafic Hariri via sa sœur Bahia, et présidée par Adnane el-Zibaoui, un...