ASSOCIATION - L’ONG organise une journée portes ouvertes à Jouar, samedi prochain En 28 ans, l’Afel a sauvé de la misère plus d’un millier d’enfants

L’Afel (Association du foyer de l’enfant libanais) organise sa journée portes ouvertes, à l’internat de Jouar (Kesrouan), le samedi 24 juillet. L’événement, devenu une tradition chaque été, permet à la grande famille de l’Afel de se retrouver. Membres et amis de l’association passent leur journée avec les enfants pris en charge par l’ONG. Depuis vingt-huit ans, l’Afel, fondée dans l’urgence de la guerre, n’a pas arrêté de s’occuper des enfants défavorisés, d’assurer leur développement culturel ainsi que leur formation professionnelle, d’aider leur famille à s’assumer par une meilleure réintégration sociale et de rendre leur milieu apte à l’épanouissement. Simone Wardé, présidente de l’Afel, a entamé son travail social à l’âge de 19 ans. Elle a célébré, il y a quelques années, ses cinquante ans de volontariat. Jusqu’à présent, elle consacre 18 heures par jour au travail associatif et social. Pour comprendre la réussite de l’Afel, qui a touché en un peu moins de trente ans plus d’un millier d’enfants, leur assurant un autre avenir en les sauvant des divers abus et en les éloignant de la délinquance, il faut savoir que cette femme – comme les autres membres de l’association – ne baisse jamais les bras devant l’injustice et la misère. Du travail dans l’urgence au début des années de la guerre, l’Afel s’est transformée en misant sur un véritable travail de développement, sans jamais verser dans l’assistance. De 1976 à 2001, l’association a changé l’existence de 1 525 enfants et de 650 familles. Tous ont profité des services de l’association dans les centres de Jouar et de Sin el-Fil, du service de rattrapage scolaire à Bourj Hammoud, et du service d’aide en famille. Actuellement, 60 enfants, âgés entre 4 et 14 ans, issus de familles à problèmes, sont accueillis à l’internat de Jouar. Le suivi de leur parent est également assuré afin qu’ils puissent réintégrer leur environnement familial. 110 enfants, âgés entre 4 et 14 ans, fréquentent tous les jours le centre de quartier de Sin el-Fil. C’est à l’Afel qu’ils prennent leurs repas, préparent leurs devoirs et participent à des activités d’éveil avant de rentrer en début de soirée chez eux. Leurs familles sont également prises en charge par l’association. Le service d’aide en famille assure le suivi social de 220 familles et 275 enfants, notamment dans le cadre de l’aide médicale, scolaire, sociale et alimentaire. Dans ce même centre de Sin el- Fil, des sessions d’alphabétisation pour adultes sont assurés. Un atelier a été mis en place pour aider les mères de familles à assurer leurs propres dépenses. Dans la même localité, l’Afel organise tous les mois des causeries sur divers sujets, notamment la toxicomanie, le sida et la pédophilie. Le service de rattrapage scolaire accueille 59 enfants internes et 15 externes. Ce centre, situé à Bourj Hammoud, prend en charge les enfants retardés scolairement et a pour objectif leur réintégration dans des écoles classiques ou leur orientation vers une formation professionnelle. En été, des colonies de vacances sont organisées. Elles sont destinées à tous les enfants qui fréquentent les centres de l’Afel. Des bénévoles étrangers prennent part à cette activité estivale. Au fil des ans, l’Afel est devenue l’un des partenaires les plus importants du ministère des Affaires sociales, où les activités de l’association sont souvent prises en exemple. En mars 2004, l’Afel a été choisie par le ministère pour représenter le Liban en Jordanie dans un congrès international sur la maltraitance des enfants. Elle a été la seule association sélectionnée pour un partenariat avec le ministère dans le domaine du service d’aide en famille. Dans ce cadre, l’Afel formera les travailleurs sociaux. L’ONG fait également partie du comité national, relevant du ministère des Affaires sociales pour étudier les problèmes d’abus et de violence sur les enfants. Mardi dernier, la présidente de l’Afel a reçu une attestation d’appréciation du ministère des Affaires sociales pour le travail qu’elle a fourni dans la rédaction du troisième rapport sur la situation des enfants au Liban. Ce rapport, rédigé jointement par le ministère et quelques ONG qui ont effectué le travail de terrain, sera prochainement présenté à l’Onu, à Genève. Sur un autre plan, l’Afel fait partie depuis déjà trois ans de l’Organisation mondiale du travail (ILO) pour la lutte contre le travail précoce des enfants. Avec 27 autres ONG, présentes à Nabaa et à Sin el-Fil, l’Afel forme un comité de coordination pour mettre en commun et trouver une solution aux problèmes de la misère. Pour financer ses activités, l’Afel a besoin de 620 000 dollars par an. Le ministère des Affaires sociales verse un sixième de la somme. Des associations telles que l’ASMAE (Les amis de sœur Emmanuelle), La voix de la femme libanaise, La mission pontificale, Child of Lebanon, des entreprises comme Murex, ou des particuliers assurent régulièrement des dons. Vous aussi vous pouvez aider l’Afel, une association laïque aconfessionnelle, qui est au service des enfants à problèmes sociaux et leurs familles. Vous pouvez devenir volontaire ou verser de l’argent. Pour vos dons : BNPI, Achrafieh, compte numéro : 128.249.52, BEMO Dora compte numéro 03.00.366.002194 et BEMO, 49 avenue d’Iéna, Paris XVI, compte numéro : 2201.000.009.700.97. Pour plus d’informations, contactez le secrétariat général de l’association au (01) 481690. Pat. K. Quelques chiffres sur la misère Dans la zone de Nabaa-Sin el-Fil, le travail de l’Afel touche des centaines de personnes. Voici pour l’année 2003-2004, des données chiffrées sur les problèmes rencontrés par l’association auprès de 220 familles. Négligence physique et psychique (110 familles), enfants battus (70), inceste et abus sexuel (20 enfants), pédophilie (5 enfants), parents incapables de s’occuper de leurs enfants (140 familles), alcoolisme (24 familles), drogue (16 familles), jeux de hasard (12 familles), prostitution (12 cas), handicap physique (20 enfants), troubles psychiques (92 enfants), conflits conjugaux (81 cas), séparation ou divorce (35 cas), familles recomposées (4) et enfants sans identité (27).