People - Romy Schneider fut le grand amour du séducteur milliardaire décédé ce week-end Avec Jorginho Guinle, le Brésil a perdu son playboy de légende

Le playboy le plus célèbre du Brésil, Jorginho Guinle, est mort vendredi dans la nuit à Rio, à l’âge de 88 ans, après une vie de légende consacrée à dépenser une fortune colossale et à conquérir des femmes belles et célèbres parmi lesquelles Marilyn Monroe, Romy Schneider et Rita Hayworth. Jorginho Guinle était sorti de l’hôpital d’Ipanema jeudi après avoir refusé de se soumettre à une opération de l’aorte abdominale. Il souhaitait mourir dans l’une des chambres du somptueux hôtel Copacabana Palace, construit par sa famille en 1923. À son arrivée au Copacabana Palace, M. Guinle s’est fait servir un repas dans la vaisselle en argent de l’hôtel, selon ses proches. Descendant d’une famille de commerçants français, M. Guinle avait hérité à vingt ans d’une fortune de plusieurs centaines de millions de dollars. De petite taille (1 m 63), le play-boy aux yeux bleus se vantait de n’avoir jamais travaillé. Son grand-père, Palassin Guinle, était négociant en tissus à Rio de Janeiro quand il reçut de l’empire brésilien, en 1892, la concession sur 92 ans du port de Santos (São Paulo), au moment où le Brésil vivait l’apogée de la production de café. Il accumula une fortune estimée à deux milliards de dollars en valeur actuelle. « Sur cinq cafezinhos » (petits cafés) servis dans le monde, « la valeur de trois arrivent sur mon compte bancaire », aimait à dire M. Guinle à ses heures les plus fastes. Ces dernières années cependant, ruiné, le play-boy vivait de faveurs chez des amis. « Le secret de bien vivre est de mourir sans le sou. Mais je crois que j’ai mal calculé et que je me suis retrouvé trop tôt sans argent. Je ne pensais pas vivre au-delà de 80 ans », avait déclaré récemment M. Guinle. L’homme avait gardé son élégance et sa capacité de séduction jusqu’au dernier moment. Les fêtes qu’il organisait dans les années 40 dans les luxueux salons du Copacabana Palace pour rendre hommage à ses amours célèbres font partie de l’histoire de Rio de Janeiro. « L’actrice Hedy Lamarr fut l’une des rares femmes intelligentes que j’aie conquises. Rita Hayworth était à mes côtés en 1962, mais à l’époque, elle buvait déjà trop. Grâce à Ginger Rogers, j’ai connu Elvis Presley », avait raconté récemment M. Guinle dans une interview à la revue IstoE. Dans son autobiographie publiée en 1997, intitulée Un siècle de bonne vie, il avait énuméré, souvent photos à l’appui, toutes ses conquêtes amoureuses et racontait notamment avoir eu une aventure avec Marilyn Monroe quand elle n’était encore connue que sous son vrai nom, Norma Jean. Mais le grand amour de sa vie fut Romy Schneider. « Quand elle est retournée dans les bras d’Alain Delon, je suis resté comme un Pierrot abandonné.» M. Guinle était un fin connaisseur de jazz, sa musique préférée. Il a écrit un livre, Jazz Panorama, considéré comme un ouvrage de référence.