LIBAN-ÉGYPTE - Le chef de la diplomatie regagne aujourd’hui Beyrouth Entretien Obeid-Maher au Caire axé sur les préparatifs du sommet arabe

Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, est attendu aujourd’hui à Beyrouth au terme d’une visite officielle au Caire où il a eu une série d’entretiens centrés sur le processus de paix et le dossier des réfugiés palestiniens. Hier, M. Obeid a eu un tête-à-tête d’une heure avec son homologue égyptien, Ahmed Maher, suivi d’une réunion élargie en présence de responsables des deux ministères libanais et égyptien des Affaires étrangères. Les discussions libano-égyptiennes ont entre autres porté sur les préparatifs en cours du sommet arabe qui se tiendra fin mars à Tunis, sur l’initiative américaine pour « la démocratisation et l’ouverture économique du Grand Proche-Orient » que Washington envisage de lancer en juin, ainsi que sur le projet de restructuration de la Ligue arabe. Ces sujets seront de nouveau abordés lors de la série d’assemblées officielles qui se tiendront au Caire à partir de samedi : une réunion du comité de suivi du sommet arabe, une autre, extraordinaire, du Conseil de la Ligue, les 1er et 2 mars prochain, suivie d’une deuxième réunion, mais ordinaire, le 3 mars. Dans une conférence de presse conjointe au terme de leurs entretiens, MM. Obeid et Maher ont tous deux plaidé en faveur d’une dynamisation de l’initiative de paix adoptée au sommet arabe de Beyrouth, ainsi que d’une consolidation de la solidarité arabe. « Nous nous sommes entendus sur la nécessité de n’épargner aucun effort pour réaliser des progrès au niveau de la consolidation de l’action arabe commune. Nous poursuivrons nos concertations (...) jusqu’à pouvoir arriver à la conférence ministérielle de la Ligue arabe puis au sommet arabe, avec les instruments qui nous permettront d’atteindre cet objectif », a déclaré M. Maher. « Le sommet de Tunis, a affirmé à son tour le chef de la diplomatie libanaise, est perçu par beaucoup comme étant une occasion que les Arabes doivent saisir pour assumer leurs responsabilités, face aux inquiétudes qui gagnent le monde arabe (à cause de l’initiative américaine). La solidarité arabe peut être meilleure. Les droits de cette nation exigent plus d’engagements et moins de discours, et c’est ce que nous chercherons à réaliser lors de la prochaine conférence ministérielle. » M. Obeid a ensuite reproché aux pays arabes de chercher à relever le niveau de leur coopération avec les pays du monde au lieu de renforcer la collaboration entre eux. Pour ce qui est de l’initiative arabe de paix, M. Maher a estimé qu’elle doit faire partie de l’action internationale menée pour réaliser une paix juste et globale. Il a affirmé avoir discuté avec son homologue libanais des moyens de la « dynamiser » et de la « protéger contre toute tentative de l’étouffer », avant d’indiquer que cette initiative « constitue un bon instrument pour parvenir au règlement que nous souhaitons ». Concernant l’initiative américaine, M. Maher a réaffirmé que son pays s’est engagé dans un processus de réformes, sans attendre personne. Il a exprimé des réserves au sujet « des tentatives d’imposer un modèle de règlement déterminé, comme étant le meilleur et le seul ». Interrogé ensuite au sujet des réfugiés palestiniens, M. Obeid a rappelé la position du Liban à ce sujet, mettant l’accent sur leur droit à rentrer chez eux. Il a cependant estimé que ce retour ne saurait être concrétisé sans l’établissement préalable d’un État palestinien viable et souverain. Pour lui, cet objectif peut être atteint à travers la mise en application de l’initiative arabe de paix.