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Actualités - CHRONOLOGIE

Développement - Les deux pays ont consacré plus de 100 000 dollars au projet La France et le Canada inaugurent un centre médical au Liban-Sud

Aider la population du Liban-Sud à rester sur place, malgré le chômage et le manque d’encadrement social et de soins médicaux. Hier à Alma el-Chaab, un nouveau centre médicosocial, qui devrait desservir une dizaine de villages du caza de Tyr, situés dans la zone anciennement occupée, a été inauguré. Ce nouveau dispensaire, qui sera géré par la Croix-Rouge, a été construit et équipé grâce à des fonds français et canadiens s’élevant à un peu plus de 100 000 dollars. Hier donc des délégations officielles se sont déplacées de Beyrouth à Alma el-Chaab pour l’inauguration du dispensaire. Étaient notamment présents le ministre des Affaires sociales Assaad Diab, représentant le président de la République Émile Lahoud, les ambassadeurs de France, Philippe Lecourtier, et du Canada, Michel Duval, et le président de la Croix-Rouge libanaise, le général Sélim Layoun. Construit initialement durant les années cinquante grâce à une aide du Maroc, le dispensaire de Alma el-Chaab était tombé en désuétude. C’est après le retrait israélien en mai 2000 que l’idée de la construction d’un nouveau dispensaire dans le village a été lancée. Le gouvernement français finance donc pour 80 000 dollars la construction du centre médicosocial, bâti sur deux étages et 300 mètres carrés de superficie. Le bâtiment abrite une salle d’attente, des cliniques, une pharmacie, des salles de réunions et de conférences. Ces dernières pourraient être utilisées plus tard pour les réunions des jeunes du village ou encore pour des sessions de formation assurées par la Croix-Rouge et destinées aux habitants. Le gouvernement canadien a versé, de son côté, 30 000 dollars à la Croix-Rouge libanaise pour l’achat d’équipements médicaux de base, entre autres une machine d’échodopler et un générateur pour faire face à l’urgence. La municipalité de Alma el-Chaab a offert le terrain sur lequel le dispensaire a été construit. Dans un premier temps, le centre médicosocial, qui devrait accueillir environ 10 000 personnes par an, fonctionnera avec un généraliste, deux gynécologues et deux pédiatres. D’autres spécialistes assureront prochainement des permanences, notamment un cardiologue, un orthopédiste et un gastro-entérologue, tous volontaires de la Croix-Rouge. Le dispensaire sera ouvert six jours par semaine. La cérémonie inaugurale a été entamée par les hymnes nationaux libanais, français et canadien ainsi que l’hymne de la Croix-Rouge libanaise. C’est le président du conseil municipal de Alma el-Chaab, Ramez Hayeck, qui a pris la parole en premier pour souhaiter la bienvenue aux délégations présentes. Mme Amina Berry Fawaz, directrice du nouveau dispensaire, a pour sa part souligné l’importance du rôle joué par la municipalité et les habitants de la localité pour la réussite du projet, relevant que « le comité régional de la Croix-Rouge de Tyr devrait assumer les responsabilités de ce nouveau dispensaire ». Prenant la parole, le général Layoun a indiqué que « depuis 2001, plusieurs dispensaires de la Croix-Rouge ont été installés au Liban-Sud, notamment à Chebaa, Marjeyoun et Jebjennine ». Se penchant sur les activités de l’organisme qu’il préside dans la région, il a relevé que « les comités de Saïda et de Tyr ont été établis respectivement en 1945 et 1950 ». « Aujourd’hui, au Liban-Sud, la Croix-Rouge compte 11 centres de services d’urgences, 15 centres médicosociaux, 4 dispensaires ambulants, 6 centres destinés aux activités des jeunes et une école d’infirmières », a-t-il poursuivi. Le général Layoun a ensuite remis la médaille de la Croix-Rouge libanaise à MM. Lecourtier et Duval. L’ambassadeur du Canada a pour sa part indiqué que son pays « est persuadé de travailler efficacement – avec un partenaire comme la Croix-Rouge libanaise – pour le soutien d’une communauté qui avait souffert de négligence ». Il a souhaité que « le centre médicosocial polyvalent puisse répondre aux besoins les plus urgents de la population de Alma el-Chaab et des villages voisins, qui n’aura plus à se rendre à Tyr pour les soins de base et profiter des consultations médicales et d’un suivi appropriés sur place ». M. Duval a également relevé que la contribution de son pays a été possible « grâce au Fonds canadien d’initiative locale, qui permet à l’ambassade de participer à des projets de développement communautaires visant les besoins essentiels des plus démunis », précisant que ce fonds « doit s’appuyer sur des partenaires locaux afin de favoriser une prise en charge dynamique des populations qui, se sentant encadrées, reprennent confiance en l’avenir ». « Notre présence ici aujourd’hui indique que nous n’avons pas oublié les habitants de la région, que des pays amis du Liban les appuient et qu’ils sont convaincus qu’un nouveau départ est possible », a-t-il conclu. Depuis l’an 2000, le Canada a financé une dizaine de projets au Liban-Sud, notamment trois projets de développement à Saïda en coopération avec le Secours populaire, un centre pour la formation professionnelle des handicapés à Nabatiyeh, ainsi qu’un centre d’informatique et un centre communautaire au camp de Bourj el-Chamali à Tyr. L’ambassade a également équipé un centre pour handicapés physiques au camp d’al-Bass à Tyr. Dans la zone anciennement occupée, le Canada a assuré les équipements d’une école destinée aux enfants handicapés physiques et mentaux. Prenant la parole à son tour, l’ambassadeur de France, M. Lecourtier, a indiqué que son pays, « en apportant une contribution essentielle à la constitution et au maintien d’une force d’interposition le long de la ligne bleue et en mettant ses hommes à la disposition des Nations unies au Liban, veut marquer que la paix reste à construire chaque jour », poursuivant que le premier objectif de son pays est de réduire les tensions. « La fin des actes d’hostilité n’est pas encore tout à fait la paix. Celle-ci doit prendre racine dans le développement », a-t-il ajouté. Soulignant que « les familles ont besoin de conditions favorables pour vivre et exercer leurs activités », l’ambassadeur de France a noté que « pour ceux qui veulent retourner au pays, il faut la paix certes, mais aussi des services inscrits au cœur des villages, pour apporter aux habitants des zones reculées un accès véritable à l’éducation ou à la santé ». Évoquant le nouveau centre médicosocial, M. Lecourtier a indiqué que le « dispensaire est aujourd’hui construit et la Croix-Rouge en assure avec efficacité le fonctionnement. Voici une pierre apportée au renouveau du Liban-Sud ». « C’est parce que la France et le Canada savent combien sont urgents les besoins sociaux des populations que nous avons pu lancer ce projet d’un montant avoisinant les 100 000 euros », a-t-il dit. « L’appui de la France à ce renouveau ne se limite pas à cette action », a ajouté M. Lecourtier, soulignant que « l’ONG française Première urgence a conduit au cours des trois dernières années, en collaboration avec l’Association libanaise pour le développement rural, un programme de réhabilitation économique qui a touché des milliers de familles grâce à des stages de formation ». « Première urgence a en outre réalisé six projets auprès des coopératives ainsi que plusieurs travaux communautaires comme la réhabilitation de l’orphelinat de Tebnine, l’amélioration de la fontaine el-Fardis, l’achat d’un bus scolaire pour les enfants handicapés de Aïta el-Chaab, la rénovation et le rééquipement du dispensaire de Touline et l’aménagement de l’école de Aïn Zarfa », a-t-il indiqué. L’ambassadeur de France a également rappelé l’appui de son pays au Liban-Sud dans le domaine culturel et francophone. « Le Centre culturel français de Saïda a déjà ouvert deux antennes, à Tyr et à Nabatiyeh », a-t-il dit. Évoquant l’aide au niveau de l’enseignement, il a énuméré « le lycée de Habbouche à Nabatiyeh, qui accueille de la maternelle à la terminale 800 élèves sur le programme français et le lycée du groupe Élite à Tyr qui compte 250 élèves et qui conduira dès l’année prochaine les élèves jusqu’au baccalauréat ». L’ambassadeur de France n’a pas oublié de mentionner les échanges effectués entre les responsables des collectivités locales. Dans le cadre de cette coopération particulière, il a cité « la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a commencé à tisser des liens avec les municipalités du Liban-Sud dont sept maires ont déjà été accueillis en France ». « Elle conduit aussi, avec l’aide des jeunes volontaires, à des actions dans le domaine des bibliothèques, de l’environnement et de l’enseignement », a-t-il poursuivi. Donnant lecture du message du président de la République, M. Diab a évoqué, pour sa part, la Résistance qui a réussi à libérer le Liban-Sud. Rendant hommage à la Croix-Rouge, il a souligné « l’importance du rôle qu’elle a joué durant la guerre et après les événements du Liban, misant uniquement sur le volontariat et sur l’esprit de tolérance ». « Un exemple qui devrait être appliqué à la politique et à l’administration », a-t-il dit. Les personnalités présentes ont dévoilé ensuite la plaque commémorant l’inauguration du dispensaire. Une tournée dans les nouveaux locaux et un cocktail ont suivi. Avant de regagner Beyrouth, M. Lecourtier – accompagné notamment de MM. Frédéric Clavier et Gilles Germain, respectivement conseiller de coopération et d’action culturelle, et conseiller de coopération, ainsi que de M. François Abi Saab, attaché de presse à l’ambassade de France – s’est rendu au quartier général des Casques bleus à Nakoura, pour inspecter le contingent français de la Finul. Stationné au Liban-Sud depuis 1978, à l’issue de l’adoption de la 425, le contingent français, qui compte actuellement 202 hommes, assure la sécurité au quartier général de la Finul. Et comme tous les Casques bleus en poste au Liban, les soldats français restent proches des habitants de la région, assurant quand il le faut une aide d’urgence. En 22 ans, rappelons-le, les soldats de la Finul ne se sont pas lassés d’être présents auprès des habitants d’une zone délaissée depuis bien longtemps par les autorités libanaises. Patricia KHODER Lecourtier : 2004, une année « sereine » de transition pour le processus de paix « La diplomatie reprendra ses droits dans la région. Et l’année 2004 pourrait être une année de transition pour le processus de paix ; des choses positives et importantes pourraient se passer. » C’est ce qu’a indiqué hier à L’Orient-Le Jour l’ambassadeur de France au Liban, Philippe Lecourtier, lors de sa visite au Liban-Sud. « D’éventuels pourparlers entre les parties en conflit, comme la Syrie et Israël, pourraient relancer le processus », a-t-il ajouté, soulignant que « l’Europe continuera à jouer son rôle dans la région ». Notant que « la situation sera plus sereine en 2004 », il a relevé qu’une « fois la confiance entre les protagonistes installée, les choses pourraient aller très vite ensuite ». Interrogé par L’Orient-Le Jour sur l’activité de son pays au Liban-Sud dans le cadre des projets de développement, M. Lecourtier a indiqué que « la France peut jouer un rôle important dans trois domaines : l’éducation et la francophonie, l’action sanitaire et les équipements en eau ». Un projet dans ce cadre a justement été installé à Nabatiyeh. La zone anciennement occupée devrait-elle attendre une autre conjoncture pour que ce genre de projet d’infrastructure, relatif notamment à l’eau, soit mis en place ? « Il faut tenir compte des considérations de chacune des parties au conflit », a relevé M. Lecourtier, soulignant que « l’Europe peut faire beaucoup de choses dans ce domaine, notamment sur le plan du développement de l’infrastructure, de l’agriculture et du tourisme ». Pour l’ambassadeur de France au Liban, depuis le retrait israélien en mai 2000, « le progrès est visible au Liban-Sud ; et bien que la situation à la frontière crée parfois de l’angoisse, la tension est moins forte dans la zone ». « Il n’y a pas de situation désespérée », a-t-il indiqué à L’Orient-Le Jour, estimant que le gouvernement libanais a également son rôle à jouer pour la réhabilitation de la zone méridionale du pays.
Aider la population du Liban-Sud à rester sur place, malgré le chômage et le manque d’encadrement social et de soins médicaux. Hier à Alma el-Chaab, un nouveau centre médicosocial, qui devrait desservir une dizaine de villages du caza de Tyr, situés dans la zone anciennement occupée, a été inauguré. Ce nouveau dispensaire, qui sera géré par la Croix-Rouge, a été construit et...