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Actualités - CHRONOLOGIE

Conférence - Visite à Beyrouth du gouverneur de la Banque centrale syrienne « 2004 sera l’année des grandes transformations financières en Syrie »

«La situation monétaire et financière de la Syrie n’a jamais été aussi saine », a déclaré hier le gouverneur de la Banque centrale syrienne, Mohammed Bachar Kabbara, lors d’une conférence donnée à Beyrouth, à l’invitation de son homologue libanais Riad Salamé et du comité bancaire du Conseil des hommes d’affaires libano-syriens. Le gouverneur de la Banque de Syrie a également été reçu au Sérail par le Premier ministre, Rafic Hariri. C’est la raison pour laquelle les autorités syriennes envisagent la réforme de leur système monétaire et financier avec une certaine sérénité, semble-t-il avoir voulu dire implicitement devant un parterre de banquiers libanais, particulièrement intéressés par le processus de libéralisation en cours en Syrie. De fait, les deux premières banques privées à avoir ouvert leurs portes à Damas, quarante ans après les nationalisations, sont des filiales de groupes bancaires libanais. Il s’agit de la Bsom (Banque de Syrie et d’Outre-Mer) et de la Bemo-Saudi Faransi. Mais pour que ces banques, ainsi que celles qui sont appelées à s’implanter – « la porte leur est ouverte », a déclaré le gouverneur selon qui d’autres licences seront accordées prochainement – puissent opérer de façon convenable, il faut davantage de réformes. Le message a été entendu, a confirmé Mohammed Bachar Kabbara, qui a promis que « 2004 sera l’année des grandes transformations financières en Syrie ». Le gouverneur a expliqué que l’objectif des autorités monétaires était d’unifier le taux de change syrien, après avoir stabilisé la monnaie et réduit l’inflation à 2 %, alors qu’elle se situait à 16 % en 1995. Des 14 taux parallèles précédemment en vigueur, il n’en reste plus que deux, l’un qui sert aux transactions de l’État, l’autre à celles du secteur privé. Après cette première étape, « nous voulons parvenir le plus tôt possible à un taux unique pour la livre syrienne », qui a manifesté une certaine stabilité au cours des dernières années, a souligné le gouverneur. En moyenne, sur les sept dernières années, la livre syrienne se négociait à 51 livres pour un dollar sur le marché de Beyrouth, a-t-il dit en guise d’exemple. Mohammed Bachar Kabbara a également évoqué la question des taux d’intérêt qui sont aujourd’hui administrés par les autorités monétaires. « Le comité de la monnaie et du crédit a commencé par réduire les taux pour signifier qu’il comptait s’adapter aux besoins, mais à terme, nous souhaitons que les taux d’intérêt soient fixés par le marché et nous voulons donc émettre des obligations d’État. » Les autorités syriennes sont désormais convaincues que la réforme du secteur bancaire est une priorité pour permettre à l’économie de poursuivre son développement. Ce secteur a déjà connu des transformations en profondeur au cours des dernières années, comme l’a souligné le gouverneur de la Banque centrale. Selon lui, le PIB syrien a crû en moyenne de 5,7 % au cours des 30 dernières années. « De pays importateur de produits alimentaires qui était obligé de dépenser ses devises pour se nourrir, la Syrie est devenue un exportateur de produits agricoles », rappelle-t-il. Autre mutation : le développement du rôle du secteur privé. « En 1970, la formation brute de capital fixe (ndlr : investissements) totalisait 906 millions de livres syriennes et le secteur privé en assurait à peine 30 %. En 1995, ce chiffre est passé à 155 milliards de livres syriennes et la part du secteur privé est désormais de 56 %. » Le secteur privé a besoin de financements pour accompagner son dévelopement, c’est la raison pour laquelle les autorités syriennes ont décidé de lancer le processus de libéralisation du secteur bancaire. L’introduction de banques privées doit servir d’aiguillon pour les réformes, mais le vrai chantier concerne la modernisation des banques publiques syriennes et notamment la Banque commerciale de Syrie, ainsi que le système de contrôle et de règlementation supervisé par la Banque centrale. S.R.
«La situation monétaire et financière de la Syrie n’a jamais été aussi saine », a déclaré hier le gouverneur de la Banque centrale syrienne, Mohammed Bachar Kabbara, lors d’une conférence donnée à Beyrouth, à l’invitation de son homologue libanais Riad Salamé et du comité bancaire du Conseil des hommes d’affaires libano-syriens. Le gouverneur de la Banque de Syrie a...