Liban-Sud - Brusque regain de tension à la frontière, Tel-Aviv menace de représailles Le Hezbollah détruit un bulldozer israélien : un soldat tué, un autre grièvement blessé

Brusque regain de tension au Liban-Sud, après plusieurs mois d’accalmie : le Hezbollah a détruit hier, par une explosion, un « bulldozer israélien ayant franchi la frontière » dans la région de Berqat Richa. Un soldat israélien a été tué et un autre grièvement blessé dans l’explosion. L’État hébreu a réagi après l’incident, en menaçant de représailles contre le Liban. Selon la radio militaire israélienne, l’explosion s’est produite à côté d’une piste militaire longeant la clôture électronique, le long de la frontière, mais « en territoire israélien ». L’Onu a de son côté indiqué que le bulldozer se trouvait en territoire libanais. Plusieurs engins explosifs avaient été découverts au début du mois dans ce secteur, près du village de Zarit, mais n’avaient pu être tous neutralisés. Il n’est pas clair à ce stade si le bulldozer, qui avait été envoyé pour enlever les engins, a été atteint par un tir de roquette ou si l’explosion a été télécommandée. Le véhicule israélien a été « directement atteint », a indiqué le Hezbollah dans un communiqué, sans préciser s’il s’agissait de tirs ou d’une bombe. Selon un porte-parole de l’armée israélienne, le bulldozer a été touché par une roquette antichar. Il a ajouté que « ce n’est pas la première fois que l’ennemi commet de telles violations à plus d’un endroit de la frontière ». De son côté, le porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban-Sud (Finul), Milos Strugar, a confirmé l’incident « dans la région de Marwahine » une localité qui se trouve à quelques kilomètres de la frontière, et près de laquelle se trouve le lieu dit Berqat Richa. Il a ajouté que la Finul enquêtait sur cette opération et était « en contact avec toutes les parties ». Le commandant israélien de la région Nord, le général Benny Gantz, a accusé le « gouvernement libanais et la Syrie de permettre au Hezbollah d’agir à la frontière ». « Ceux qui se trouvent du côté nord de la frontière (au Liban) feraient bien d’être inquiets », a-t-il prévenu lors d’une rencontre avec des journalistes, sans donner de précisions sur d’éventuelles réactions militaires à cette attaque. Le conseiller diplomatique du Premier ministre israélien Ariel Sharon, Dore Gold, a pour sa part dénoncé la « duplicité du régime syrien, qui parle de paix aux journalistes occidentaux tout en soutenant les attaques du Hezbollah contre Israël ». L’Onu « consternée » Par ailleurs, dix avions israéliens ont violé l’espace aérien libanais, provoquant des tirs des batteries de défense antiaérienne du Hezbollah. « Dix chasseurs-bombardiers israéliens ont survolé à moyenne altitude le sud du pays jusqu’à la Békaa, crevant le mur du son avant de survoler la région de Baalbeck-Hermel », a indiqué le bureau de l’orientation de l’armée libanaise dans un communiqué. Les avions israéliens ont survolé la zone frontalière où sont déployés les soldats de la Finul, ainsi que le Liban-Sud, en profondeur jusqu’à Saïda. Le Hezbollah a affirmé, dans un communiqué, avoir ouvert le feu en direction des avions israéliens. Des hélicoptères israéliens ont en outre survolé le secteur occidental du Liban-Sud. « Trois hélicoptères israéliens ont survolé toute la région du secteur occidental, en lançant des leurres calorifiques », a indiqué la police. Le représentant du secrétaire général de l’Onu au Liban, Staffan de Mistura, a exprimé sa « consternation » à la suite de l’intense survol du territoire libanais par l’aviation israélienne. « Les Nations unies expriment leur consternation à propos du grand nombre de violations aériennes de la ligne bleue enregistrées le 19 janvier, avec le survol de dix avions » israéliens du territoire libanais, a affirmé le responsable onusien dans un communiqué. « Ces nombreux survols et les tirs de la DCA du Hezbollah ont rompu une certaine retenue enregistrée depuis deux semaines, qui s’était distinguée par l’absence de violations israéliennes de l’espace libanais et par une plus longue absence des tirs du Hezbollah », a poursuivi le communiqué de l’Onu. « De telles actions ne peuvent qu’augmenter la tension à la frontière et rendre plus difficiles les tentatives de maintenir un climat stable » dans la région, a-t-il ajouté.