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Actualités - CHRONOLOGIE

Polémique - Le ministre des AE se déclare surpris des propos « impulsifs et injustifiés » de la députée de Zghorta La réponse cinglante et sans ambages de Nayla Moawad à Jean Obeid

La députée de Zghorta et ténor de l’opposition, Nayla Moawad, a très vertement réagi hier aux propos tenus la veille à son encontre, de Doha où il se trouvait, par le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid. Qui, prié par les journalistes qui l’accompagnaient dans sa tournée des pays du Golfe de commenter l’annonce par la dame du Nord de sa candidature à la présidentielle de cette année, avait répondu qu’il ne suffisait pas de manifester le désir d’être candidat, mais qu’il « fallait en avoir les capacités ». La réponse de Nayla Moawad n’a pas tardé, cinglante et sans ambages : « Il a raison, le ministre Jean Obeid, de parler de capacités. Et il m’est effectivement impossible d’approcher de près ou de loin les capacités de Jean Obeid à abonder dans la flagornerie, les courbettes et la corruption. Sachant qu’il serait tout à fait plausible que ces qualités soient des conditions essentielles à toute candidature à la présidence de la République », a-t-elle asséné. « À dire vrai, je n’ai pas compris ce qui a poussé M. Obeid à se prononcer de Doha. Je pensais, à la première réflexion, que le ministre des Affaires étrangères s’y trouvait pour des raisons importantes, qui intéressent l’État, et non pas pour chercher noise aux uns et aux autres sur des sujets internes. Mais je comprends mieux certaines choses... Lorsque la démocratie s’exerce pleinement, lorsque les décisions sont librement prises, les Jean Obeid et consorts ne peuvent plus jouer aucun rôle. Nous savons tous que sans cette force qu’il puise auprès de certaines forces régionales, il ne serait certainement pas arrivé au Parlement, ni au gouvernement – et cela était son point de vue. Et cela nous a fait beaucoup rire », a assuré la députée du Liban-Nord. Interrogée sur le point de savoir si elle maintenait sa candidature à la présidence de la République, elle a affirmé ne pas se souvenir « de ne pas avoir, une seule fois dans sa vie, terminé quelque chose qu’elle avait commencé ». Confirmant ce qu’elle avait dit il y a quelque temps sur la chaîne al-Jazira. Que si « depuis 1943 et jusqu’à ce jour, la présidence de la République obéit au Liban à des équilibres régionaux et internationaux », ce qui l’a encouragée à proposer sa candidature c’est ce terrible constat : le Liban ne joue plus aucun rôle. « Ainsi, en me présentant à cette échéance, j’ai peut-être contribué à relibaniser cette décision, à redonner au citoyen libanais un peu de dignité. Celle de savoir qu’il existe un candidat à la présidence de la République qui ne cache rien de ses desseins, et rien de son programme. » Quant à Jean Obeid, il s’est déclaré « surpris par la réponse impulsive et injustifiée » de Nayla Moawad, assurant que ce qu’il avait dit – qu’il ne suffisait pas de vouloir être candidat mais qu’il fallait pouvoir arriver à la présidence – « ne s’applique pas seulement à Mme Moawad mais à tous, y compris à moi. En ce qui me concerne, si les circonstances ne sont pas propices à ma candidature, ma seule volonté ne suffirait pas », a-t-il ajouté. Dénonçant le fait que la députée de Zghorta ait donné une importance démesurée à ses propos, il a rappelé que sa famille a toujours soutenu l’alliance historique entre les Frangié et René Moawad, et indiqué qu’il évoquera la question des « courbettes » à son retour à Beyrouth et « en temps opportun ». Il a en outre indiqué qu’il « regrettait la disparition de René Moawad parce qu’il a emporté avec lui une importante dose de sagesse, d’intelligence, d’équilibre et de fidélité ». D’autre part, signalons que Nayla Moawad a expressément demandé aux autorités sécuritaires et judiciaires de faire toute la lumière sur le crime ignoble et les tortures barbares dont a été victime il y a quelques jours un commerçant zghortiote, Gilbert Toulani.
La députée de Zghorta et ténor de l’opposition, Nayla Moawad, a très vertement réagi hier aux propos tenus la veille à son encontre, de Doha où il se trouvait, par le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid. Qui, prié par les journalistes qui l’accompagnaient dans sa tournée des pays du Golfe de commenter l’annonce par la dame du Nord de sa candidature à la présidentielle...