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Actualités - OPINION

Téléphonie Mobile - Les querelles autour du dossier n’affecteront pas les relations Lahoud-Hariri Des propositions concrètes sur la nature du nouveau cahier des charges

La remise sur le tapis de l’appel d’offres pour la privatisation de la téléphonie mobile et le retour à la case départ n’ont peut-être pas, pour l’instant, rallumé des feux mal éteints, mais ils ont certainement réchauffé une vie politique devenue, au cours des dernières semaines, bien calme. Voilà donc que la trêve entre les deux pôles de l’Exécutif recommence à tressauter et que les pages de tiraillements censées avoir été définitivement tournées se rappellent au mauvais souvenir des Libanais. Il n’empêche, c’est le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, qui semble avoir remporté la bataille médiatique, tant à la télévision qu’à la radio, qu’il a livrée au cours des sept derniers jours. En mettant tranquillement et rigoureusement les points sur les i ; en explicitant objectivement les dessous du dossier ; en multipliant des arguments plus que convaincants et en se blindant de nouveau, après les tentatives répétées de certains responsables pour lui faire porter le chapeau dans l’échec de la première opération de privatisation, accusé par eux d’avoir manqué à tous ses devoirs et d’être carrément incapable de gérer le secteur de la téléphonie mobile. Et alors que la commission ministérielle, chargée de comprendre pourquoi cette opération de privatisation a si mal tourné, tenait hier sa deuxième réunion (voir ci-dessous), certains membres de la commission technique déploraient les propos et les positions de quelques-uns des ministres chargés par le gouvernement de faire la lumière sur le retrait des sociétés étrangères – les points de vue de Issam Farès en particulier, sans compter les questions qu’il a directement posées aux membres de ladite commission technique. Quoi qu’il en soit, on ne sait toujours pas quelle décision la commission ministérielle adoptera, et si le Conseil des ministres, qui recevra le rapport qu’elle aura établi, le validera ou pas. Sauf que l’on parle évidemment d’annuler tout ce qui a déjà eu lieu. Certaines parties concernées proposent d’ailleurs de réduire de moitié la garantie bancaire exigée des sociétés candidates (à savoir cent millions de dollars), de réduire les taxes sur les services annexes et de prendre en compte les remarques des sociétés qui se sont retirées et en profiter pour lancer un nouvel appel d’offres, basé sur un nouveau cahier des charges qui inclurait l’ensemble des propositions susmentionnées. Ainsi, le tir aurait été rectifié, le test réussi, la crédibilité du Liban quelque peu retrouvée et la privatisation future des secteurs de l’eau ou de l’électricité, entre autres, un peu moins noire. On propose également, pour un maximum de transparence, que l’offre soit faite en public, devant les médias, devant la commission ministérielle ou une autre qui serait chargée du dossier. Chaque société fera ainsi ses propositions sur la gestion du secteur et le coût de sa mise en fonctionnement, avec tout ce que cela entraîne comme développement et réhabilitation. Sans compter que de nouvelles sociétés seraient invitées à participer à cette adjudication publique une fois leur préqualification assurée, à l’exception des deux opérateurs actuels, qui auraient été particulièrement favorisés par rapport aux autres. Pour la simple raison qu’ils possèdent tout naturellement des informations précises et délicates sur le secteur que leurs concurrentes n’ont pas – et pour cause... D’autre part, le ministère des Télécoms refuse de dévoiler son plan au cas où l’État s’avérerait dans l’incapacité de mener à bien l’adjudication avant le 31 mars, date à laquelle se termine le contrat de Cellis et de LibanCell. Assénant que c’est à la commission ministérielle de prendre ce délai en considération, et au ministère, à la lumière de ce qui aura été décidé, de réagir en conséquence. Sauf qu’il semblerait que le ministère paraît vouloir privilégier, avec les deux opérateurs, l’option de la main tendue, du contrat amélioré pour que Cellis et LibanCell acceptent de faire fonctionner le secteur pour une nouvelle période, d’au plus onze mois. Et ce afin que l’État mène à bien la privatisation du secteur. Tout cela pousse Jean-Louis Cardahi lui-même à demander la dépolitisation urgente du dossier et à insister sur la nécessité de hâter l’ensemble du processus. Jusqu’à la désignation par l’État d’un conseil d’administration pour les deux sociétés appelées à gérer le cellulaire, auquel participerait un représentant de la Banque mondiale et un délégué d’un organisme de direction issu d’un des pays ayant participé à la conférence de Paris II, dans le but d’assurer un peu plus la crédibilité de l’État. Sans compter une nécessaire titrisation des recettes du secteur, indépendamment de ce que récolterait directement l’État. Enfin, loin de tous ces détails purement techniques ou administratifs, les observateurs écartent une éventuelle rupture du contrat moral de trêve entre Émile Lahoud et Rafic Hariri à cause du cellulaire. Assurant que les relations entre les deux présidents resteront, notamment grâce aux bonnes œuvres de Damas, au beau fixe. Philippe ABI AKL
La remise sur le tapis de l’appel d’offres pour la privatisation de la téléphonie mobile et le retour à la case départ n’ont peut-être pas, pour l’instant, rallumé des feux mal éteints, mais ils ont certainement réchauffé une vie politique devenue, au cours des dernières semaines, bien calme. Voilà donc que la trêve entre les deux pôles de l’Exécutif recommence à...