«Étant un particulier, il a connu de nombreux déboires car il a eu du mal à s’adresser aux bonnes personnes et a failli se faire voler le tableau », explique Éric Le Blay qui l’a rencontré pour la première fois il y a six mois. Le jeune commissaire-priseur est lui-même persuadé qu’il s’agit du tableau intitulé Laboureurs que Van Gogh évoque dans des lettres adressées à son frère Théo et dont on a perdu la trace à la fin du XIXe siècle. Pour lui, aucun doute: «C’est fatalement celui-là». Pourtant, le musée Van Gogh, une référence pour les œuvres du peintre à l’oreille coupée, ne reconnaît pas la toile. Plusieurs experts, contactés, n’ont pas donné d’avis officiel et de grosses maisons de vente anglo-saxonnes, comme Christie’s, n’en ont pas voulu. Benoît Landais, un expert français installé aux Pays-Bas, spécialiste de celui qu’il appelle « Vincent », cautionne cependant son authenticité. «Le jour où le propriétaire me l’a montré, je lui ai dit: “C’est un vrai et il sera facile de le prouver”», se souvient l’expert. Pour lui, «c’est un Vincent, cela ne fait aucun doute».
Dans son rapport d’expertise qui souligne la « conformité de la signature» et juge « l’hypothèse du faux caduque», Benoît Landais attribue le tableau à « la période de Drenthe». Van Gogh avait séjourné dans cette région du nord des Pays-Bas entre septembre et décembre 1883, ce qui correspond aux datations des pigments, avec un style et des thèmes similaires à ceux des Laboureurs. Persuadé de la valeur de sa trouvaille, le propriétaire, qui vit désormais à Bordeaux, espère en tirer plus de trois millions d’euros. Cet homme d’une quarantaine d’années, qui désire garder l’anonymat le plus complet, espère pouvoir, grâce à cette vente, arrêter de travailler et réaliser un vieux rêve: se consacrer à la peinture.
Les plus commentés
Des responsables syriens se sont-ils réfugiés à Beyrouth ?
« Pire qu’un abattoir humain » : voyage au bout de l’enfer de Saydnaya
Berry rassure le Quintette : le président sera élu le 9 janvier