RETROSPECTIVE 2003 Conquête de l’espace, dynamisme économique soutenu En 2003, la Chine a continué à s’imposer sur la scène internationale(PHOTO)

Dotée de nouveaux dirigeants, la Chine a continué à s’imposer en 2003 sur la scène internationale, envoyant pour la première fois un homme dans l’espace et bénéficiant d’un dynamisme économique à peine entamé par l’épidémie de SRAS, mais sans entreprendre de réformes politiques.
Ses nouveaux dirigeants, qui avaient été désignés lors du 16e congrès du Parti communiste chinois (PCC) fin 2002, ont été intronisés en mars à la tête du gouvernement et de l’État.
À peine installés dans leurs fonctions, le président Hu Jintao et le Premier ministre Wen Jiabao ont été confrontés à l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui a paralysé durant quelques semaines au printemps l’activité du tourisme et de certains services.
Pragmatique, la nouvelle équipe a su retourner la crise sanitaire en sa faveur, mettant un temps l’accent sur la nécessité de plus de transparence au sein du régime pour mieux combattre le fléau.
Le SRAS a également été l’occasion de souligner l’importance d’un meilleur système de santé, et d’insister sur l’aide aux couches défavorisées de la société, alors que les paysans et les migrants ont été les plus touchés par les conséquences économiques de l’épidémie.
Mais la production industrielle, les exportations, les investissements en capital fixe ont continué à progresser rapidement, et Pékin devrait pouvoir afficher un taux de croissance d’au moins 8,5 % pour l’ensemble de l’année, malgré un fléchissement des investissements étrangers.
Le dynamisme de son économie, qui continue à s’ouvrir sur le monde avec la mise en œuvre des accords de l’Organisation mondiale du commerce, a aussi permis à la Chine de s’affirmer un peu plus sur la scène internationale, surtout en Asie où elle a signé un traité d’amitié et de coopération avec l’Inde et les dix pays de l’ASEAN (Asie du Sud-Est). Pékin a aussi tenté de dénouer la crise provoquée par la reprise du programme nucléaire nord-coréen, organisant en avril et en août des pourparlers internationaux, pour l’instant sans résultat. Le 16 octobre, la Chine est devenue le troisième pays du monde à envoyer un homme dans l’espace, 42 ans après l’URSS et les États-Unis. Le spationaute Yang Liwei a été sacré héros national par Jiang Zemin, ancien chef de l’État encore à la tête de l’armée et promoteur du programme spatial. Intervenu à la veille du sommet de l’Apec (Asie-Pacifique) à Bangkok, ce succès a renforcé le prestige du président Hu Jintao à l’occasion de sa première grande sortie à l’étranger.
À Bangkok, M. Hu a aussi promis que la Chine allait mettre « prudemment » en œuvre des réformes politiques. Pour l’instant, elles se font attendre.
Face à des citoyens plus conscients de leurs droits, certaines mesures ont certes été prises, comme la suppression des centres de rétention pour migrants, victimes de nombreuses discriminations.
Mais la campagne « frapper fort » de répression de la criminalité vient d’être relancée, et le chef de l’État a récemment ordonné aux médias de resserrer les boulons de l’idéologie officielle.
Après avoir accepté de retirer un projet de loi controversé sur la sécurité intérieure à Hong Kong, le numéro un du régime a fait savoir qu’il était opposé à des réformes rapides pour élargir la représentation démocratique dans l’ex-colonie britannique.
Pékin jure enfin de faire « les préparatifs nécessaires pour anéantir toute tentative de déclaration d’indépendance par Taïwan », dont le président Chen Shui-bian, en campagne pour se faire réélire en mars prochain, veut organiser un référendum pour demander à la Chine de retirer les missiles qu’elle pointe sur l’île.