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Actualités

Noël sur les marches de l’Université(photo)

Ils étaient plus de 150 à célébrer le réveillon sur les marches du bâtiment administratif de l’Université libanaise, place du Musée. Décidés à défendre leur institution, les étudiants de l’UL ont poursuivi leur sit-in durant la période des fêtes et passé la veillée de Noël en plein air, loin des leurs. Un geste d’autant plus symbolique que musulmans et chrétiens se sont donné le mot d’ordre pour célébrer ensemble la fête de la Nativité. Pour aussi marquer leur soutien aux revendications de la Ligue des professeurs auxquelles ils avaient souscrit dès le début. Entamé il y a une semaine, le sit-in s’est poursuivi mercredi, jeudi et vendredi, dans une ambiance décontractée, autour d’un sapin décoré avec les moyens de bord. Discussions d’avenir et chansons engagées ont agrémenté les veillées de ces jeunes, déterminés cette fois-ci à aller jusqu’au bout.
Plusieurs enseignants ainsi que le président de la Ligue des professeurs à plein-temps, Charbel Kfoury, se sont rendus sur place, pour encourager les manifestants.
Après avoir adapté une attitude relativement timide au début de la grève, le recteur de l’UL, Ibrahim Kobeissi, a tenu à partager quelques moments avec les étudiants, en les rejoignant sur le lieu du sit-in le soir de Noël et hier en début d’après-midi, histoire de marquer sa solidarité avec le mouvement. «C’est notre université aussi bien que la vôtre. Nous appuyons votre action jusqu’au bout », a-t-il dit aux étudiants avant de leur promettre de soumettre bientôt, au Conseil de l’UL, le projet de réhabilitation de l’Union nationale des étudiants, « un organe qui était le moteur par excellence du mouvement estudiantin dans les années 70 », a affirmé Ali, étudiant à la faculté des sciences. Depuis la fin de la guerre, l’administration de l’UL n’a pas cessé de promettre aux étudiants la remise sur pied de cette union. Déplorant la politisation de l’université sur tous les plans – un mal pathologique que récusent les étudiants aussi bien que les professeurs – Rachid, étudiant à la facultlé de sciences politiques de Saïda, affirme qu’il est important de « distinguer entre l’affiliation politique des étudiants, voire des professeurs, et l’ingérence des hommes politiques dans la vie universitaire que motivent des intérêts personnels ». Bien qu’ayant souhaité passer la fête avec sa famille, il souligne que l’ambiance de solidarité qui a régné parmi les étudiants « a été en quelque sorte une compensation ». S’exprimant au nom de ce qu’il a appelé les « indépendants », « c’est-à-dire tous les étudiants qui ne relèvent d’aucun parti politique et qui forment 75 % de l’ensemble du corps estudiantin », Ali a souligné qu’il s’agit de tous ceux qui « souffrent de la politique du gouvernement et qui n’ont pas voix au chapitre ». « Ce sont eux qui sont aujourd’hui réunis dans le cadre de ce sit-in », a-t-il dit. À la question de savoir quelles sont leurs priorités et sous quelles conditions ils seraient prêts à mettre fin à leur sit-in, les étudiants, répondent à l’unanimité que les priorités de leurs professeurs sont les leurs, à savoir la dépolitisation de l’université, la réhabilitation des conseils de faculté et la question des indemnités. Commentant la catastrophe aérienne de Cotonou au cours de laquelle plusieurs Libanais ont péri, les étudiants ont tenu à présenter leurs condoléances aux familles des victimes, en affirmant que c’est précisément « ce genre d’événement douloureux qui nous pousse à lutter pour rester dans notre pays ».
À noter qu’au moment où le Conseil des ministres devait se réunir, les étudiants, dont le nombre s’est considérablement accru en cours de journée, ont été rejoints par des dizaines de professeurs devant le musée, en signe d’appui à leurs revendications.

Je.J.
Ils étaient plus de 150 à célébrer le réveillon sur les marches du bâtiment administratif de l’Université libanaise, place du Musée. Décidés à défendre leur institution, les étudiants de l’UL ont poursuivi leur sit-in durant la période des fêtes et passé la veillée de Noël en plein air, loin des leurs. Un geste d’autant plus symbolique que musulmans et...