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HUMEUR « Lire et faire lire », une utopie


Un court reportage diffusé hier, au journal de 13h, sur FR2, a retenu l’attention des quelques francophones que nous sommes. Il rappelle, à ceux qui ne le savent pas encore, les objectifs de l’association « Lire et faire lire », fondée en octobre 1999 par l’écrivain Alexandre Jardin, auteur de Fanfan, Le Zèbre, L’île des Gauchers ou encore Autobiographie d’un amour. Un grand amoureux des livres, un grand enfant lui-même et fier de le demeurer, il a eu le désir et la brillante idée de réunir, à travers cette association, des retraités bénévoles, prêts à offrir une partie de leur temps libre aux enfants des écoles primaires, pour aiguiser leur sens de la lecture, les encourager, établir un dialogue et surtout les diriger dans ce vaste monde qu’est la littérature. En 2002, le bilan fut plus que probant : 3 000 écoles et 7 000 bénévoles ont participé à cet échange, avec une extension en Suisse, à Monaco et au Québec.
Alors, évidemment, on se demande, jalousement, à quand le Liban, pays de la francophonie par excellence ? Devenu un vaste champ de bataille virtuel qui ressemble à une page trop blanche, où le maintien de la langue française prend les airs d’un combat quotidien ; où « lire en français », avec ou sans musique, coûte cher et devient difficile. Malgré tous les efforts des organisateurs, des libraires présents, des invités de marque et d’une presse francophone qui a couvert tous les évènements, le constat est amer. Les Libanais ne lisent plus – en français – ou si peu. Pour certains, c’est un plaisir qui coûte cher, alors que pour d’autres, aller manger dans un restaurant est plus rentable, on en ressort la panse pleine et l’effet se fait ressentir immédiatement.
« Lire et faire lire », une utopie au Liban ? Sûrement, lorsque de nombreux enfants, et personne n’en parle, n’ont pas été scolarisés cette année faute de moyens. Lorsque les retraités préfèrent cultiver leurs mondanités à défaut de leur jardin intellectuel et que la grande majorité a perdu ses mots, devenue trop lasse ou simplement indifférente.
Pour le reste, les derniers résistants, il est temps de reprendre les armes. Sortir du silence, parler, dénoncer, de préférence en français, et peut-être fonder à notre tour une association pour le réajustement de certaines valeurs. Celles que l’on appelait les valeurs sûres.

Carla HENOUD
Un court reportage diffusé hier, au journal de 13h, sur FR2, a retenu l’attention des quelques francophones que nous sommes. Il rappelle, à ceux qui ne le savent pas encore, les objectifs de l’association « Lire et faire lire », fondée en octobre 1999 par l’écrivain Alexandre Jardin, auteur de Fanfan, Le Zèbre, L’île des Gauchers ou encore Autobiographie d’un amour....