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Religion - La statue de la Vierge veille sur le Liban depuis 1908 L’Église s’apprête à célébrer le centenaire du sanctuaire de Harissa (photos)

Harissa aura bientôt cent ans. Le sanctuaire marial le plus célèbre du Liban, et peut-être de l’Orient, a commencé à être construit en 1904, pour le jubilé d’or de la proclamation du dogme de l’Immaculée conception (1854). Sa construction et l’installation de la statue de la Vierge à son sommet ont été achevées en 1908, au temps du patriarche Hoyeck.
Voilà quelques-unes des précieuses informations que l’on trouvera dans l’ouvrage du missionnaire libanais Émile Eddé, qui vient de consacrer une monographie complète à Harissa. Pour réunir ses données, le père Eddé, dont l’ordre est en charge du sanctuaire, a eu recours aux archives du siège patriarcal de Bkerké et à celles du couvent des Apôtres, à Ghosta.
On y apprend aussi que la tour a 20 mètres de hauteur, et que l’escalier qui y mène comprend 104 marches, qu’en ce qui concerne la statue de bronze représentant la Vierge, elle est l’œuvre d’un atelier de coulage de Lyon, qu’elle fait 8 mètres de hauteur et 5 mètres de circonférence. La tour sur laquelle a été installée la statue géante en bronze, la statue elle-même et la chapelle qui occupe la base de cette tour ont coûté quelque 50 000 francs or, rassemblés grâce à divers dons. Le complément de la somme, soit 16 000 francs or, a été offert par une donatrice française qui a tenu à garder l’anonymat, « pour ne pas perdre sa récompense ». La fête de Notre-Dame du Liban, instaurée avec l’érection du sanctuaire, a été fixée au premier dimanche du mois de mai.
L’ouvrage brosse à grands traits la rapide popularité d’un sanctuaire qui a rapidement rivalisé avec des lieux de pèlerinage bien plus anciens. De fait, ses visiteurs appartiennent à toutes les communautés, chrétiennes et musulmanes, comme l’attestent les registres qui, par ailleurs, signalent certaines des prodiges qui s’y sont produits, notamment les guérisons.
L’ouvrage du père Émile Eddé rapporte le récit de certaines de ces guérisons. On y voit souvent la Vierge apparaître en songe aux malades qui ont eu recours à son intercession, et leur annoncer qu’ils sont guéris. Malheureusement, on apprend aussi avec consternation que les registres des guérisons depuis 1957 sont... égarés.
Fort heureusement, Notre-Dame ne semble pas s’en offusquer outre mesure, et le récit de la guérison le plus récent remonte à 2002, il n’y a donc pas si longtemps. Par ailleurs, si l’on fait travailler la matière à la Mère de Dieu, il n’y a pas de registre des conversions, retour à la foi et victoires sur le désespoir dus à sa toute-puissante médiation.

L’hérésie de l’action
L’ouvrage du père Émile Eddé consacre un chapitre important au jubilé d’or du sanctuaire de Harissa. En 1954, pour le centenaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée conception, Pie XII avait proclamé une année mariale. Ce jubilé a donné lieu à l’organisation d’une succession de journées destinées aux écoles, aux familles, aux autorités spirituelles et politiques, aux scouts et à l’action catholique.
Pour la journée des autorités religieuses et politiques, le Nonce apostolique d’alors, le père Joseph Peltrami, devait prononcer un mot qui, aujourd’hui encore, garde toute son actualité : « Certes, au Liban comme partout ailleurs, les besoins des âmes sont innombrables (...) Mais ici un danger se cache, un danger fatal qui pourrait nous jeter, selon l’expression de Léon XIII, dans l’hérésie de l’action (...) N’est-ce point là, en cette rupture d’équilibre entre prière et action, entre vie intérieure et apostolique, que nous devons trouver, hélas, une des principales raisons de la crise spirituelle de bien des âmes qui cependant s’étaient vouées à Dieu ? »
L’année mariale fut clôturée par un congrès marial qui valut au Liban la visite de cardinal Angelo Roncalli, futur pape Jean XXIII, envoyé spécial du pape Pie XII.
L’ouvrage consacre un chapitre à la construction de la basilique de Harissa, dont la première pierre fut posée le 31 mai 1970, et dont l’architecture s’inspire à la fois du cèdre, symbole marial et du trirème phénicien.
Enfin, et ce n’est pas là l’un de ses moindres mérites, l’ouvrage consacre une bonne partie à la visite au Liban de Jean-Paul II, l’un des grands moments, sinon le plus grand, du sanctuaire de Harissa.
Le chapitre reproduit notamment toutes les allocutions prononcées le soir mémorable du 10 mai 1997, au cours duquel le Saint-Père remit aux Églises du Liban, et en particulier aux jeunes massés dans la basilique, le texte de l’Exhortation apostolique. « C’est en mettant votre confiance en Dieu que vous ferez de grandes choses (...) Les changements auxquels vous aspirez sur votre terre nécessitent d’abord, et avant tout, des changements dans les cœurs (...) pour l’édification du Liban, l’arme principale et déterminante est celle de l’amour. » Ces phrases retentissent encore aux oreilles de ceux qui les ont entendues.
L’année 2004 marquera le centenaire du sanctuaire de Harissa, mais la date d’ouverture de cette année n’a pas encore été fixée. Certains parlent de la date du samedi 3 janvier 2004, d’autres du premier dimanche du mois de mai, fête de Notre-Dame du Liban.
Fady NOUN
Harissa aura bientôt cent ans. Le sanctuaire marial le plus célèbre du Liban, et peut-être de l’Orient, a commencé à être construit en 1904, pour le jubilé d’or de la proclamation du dogme de l’Immaculée conception (1854). Sa construction et l’installation de la statue de la Vierge à son sommet ont été achevées en 1908, au temps du patriarche Hoyeck.Voilà...